« Je voulais rendre l’apprentissage des descriptions de paysage plus concret ». Professeure d’histoire-géographie dans un collège Rep+ de Rouen, Noémie Verdure montre comment des tablettes peuvent servir à l’acquisition de compétences géographiques en 6ème. Une démarche qui personnalise l’apprentissage.
Apprendre à décrire un paysage
« En 6ème, les élèves doivent acquérir la compétence « décrire un paysage ». Je cherchais quelque chose permettant de sortir de l’ordinaire« . Plutôt que la traditionnelle analyse de documents, Noémie Verdure a l’idée de demander aux élèves de doubler des vidéos réalisées par elle. Cet exercice est facilité sur tablette.
Savoir décrire un paysage est une compétence de base en géographie. Pour autant ce n’est pas aisé à acquérir. Il y a l’acquisition du vocabulaire géographique, qui est presque extensible à l’infini en fonction de la diversité des paysages. Il y a aussi, et c’est encore plus délicat, l’éducation du regard. Il faut savoir lire un paysage, trouver un sens à ce qui défile sous les yeux.
Sauter de l’étude de cas à la vidéo
Pour ces deux entrainements, Noémie Verdure fait appel à un Genially. Les élèves découvrent le vocabulaire et le classent dans un tableau qui prépare leur résumé sonore. Cette phase de préparation se rapproche d’un exercice traditionnel, même s’il est numérisé. Le tableau permet de regrouper des éléments qui servent à acquérir le regard du géographe sur un paysage.
Le grand saut s’opère quand leur professeure leur demande d’enregistrer le commentaire sonore d’une vidéo sur un paysage. « L’avantage de la tablette c’est que les élèves peuvent effectuer le montage très facilement. Autre avantage : s’ils bafouillent, ils peuvent recommencer« , explique Noémie Verdure.
Personnaliser l’enseignement
Elle est aussi sensible au fait que chaque élève produit un texte personnel en géographie. « L’élève est acteur de sa production« , nous dit-elle. Ils subissent le choc d’entendre leur voix de façon intime. Leur commentaire reste totalement personnel s’ils le souhaitent, évitant les rires ou la gêne d’une exposition publique. La professeure partage ce moment avec chaque élève.
Pour Noémie Verdure, cette façon de faire peut s’étendre à l’enseignement de l’histoire. Elle demande par exemple aux élèves de réaliser des capsules de 2 à 3minutesà partir d’images d’archives sur la 1ère Guerre Mondiale.
Brasser les compétences en classe
« J’ai appris que certains élèves en difficulté à l’écrit produisent des vidéos satisfaisantes à l’oral« , explique Noémie Verdure. « Des élèves à l’aise en classe pour répondre aux questions, le sont beaucoup moins pour formuler un commentaire de quelques minutes. Là il faut faire des phrases ! » Le doublage vidéo brasse les cartes dans la classe.
Dernier avantage : « ce n’est pas chronophage« , ajoute N Verdure. « Les élèves apprécient la démarche et moi je m’y retrouve pour l’acquisition de compétences par les élèves et pour terminer le programme« . Et ça c’est pas banal.
Propos recueillis par François Jarraud