«Ça donne de la vie au cours ! » Qui aurait dit cela de la bonne vieille frise chronologique ? Mais Philippe Sallet, professeur d’histoire géographie au collège Cassin de Baumes-les-Dames (Doubs), a plus d’un tour dans son sac. Il propose une frise chronologique portée oralement par les élèves. Un détour pour encourager la coopération entre les élèves et inviter à la réflexion historique.
La coopération au cœur d’une pratique en histoire-géo
La « frise humaine » c’est la bonne vieille frise chronologique. Mais cette fois elle est portée par les élèves qui physiquement viennent prendre place et défendre leur positionnement. « Jusqu’à maintenant j’utilisais des post-ils griffonnés », nous dit Philippe Sallet. « Mais cette fois j’ai fait des cartes plus abouties ». Ces cartes, il les partage avec nous sur le site académique de Besançon. Elles portent sur la Révolution française, une période particulièrement difficile à enseigner, et sur la répression nazie.
« Je laisse les élèves en autonomie. Ils doivent expliquer chacun qui il est et pourquoi il se situe à cet emplacement dans la frise », explique P Sallet. Du coup on sort de la frise classique. « Les élèves deviennent acteurs. Ils doivent relier les événements entre eux », explique P Sallet. Certains ont des cartes dont ils ne sont pas surs. Ils échangent entre eux au sujet de la frise. C’est un mode de coopération qui permet de construire un apprentissage et aussi des compétences orales ».
La coopération entre élèves est vraiment au centre de cette pratique que P Sallet décline au collège mais qui pourrait aussi être utile à l’école primaire. Dans leur présentation les élèves doivent maitriser les repères exigés dans les instructions officielles. Mais aussi le vocabulaire et l’expression orale. On a ainsi une transformation de la frise classique, qui réduit la réflexion historique, en un exercice réellement formateur. Il l’est d’autant plus que certaines cartes proposées par P Sallet peuvent prendre place à différents moments de la frise. Aux élèves de justifier leur place !
Une posture intéressante pour l’enseignant
« Cela ancre un comportement de coopération entre les élèves », insiste P Sallet. « Ils essaient de donner du sens à l’événement. Cela leur montre aussi comment on construit une grande question en histoire. Et cela donne du sens à ce qu’on fait en cours. Un événement ne prend du sens que quand il est globalisé ».
Philippe Sallet trouve d’autres vertus à cette pratique que tout enseignant peut facilement adapter à son cours. « Cela donne de la vie au cours. Et quand on est vivant on apprend plus facilement ! », dit P Sallet. » Les élèves construisent un vrai réseau entre eux. Cela amène le dialogue dans la classe et une posture intéressante pour le professeur. Finalement j’y trouve mon compte ! ». P Sallet attend le retour du printemps : « On peut décliner cette frise en cours de récréation ». Il imagine déjà des élèves réalisant des planisphères et les galions espagnols postés vers les Grandes découvertes…
François Jarraud
Les cartes des frises humaines
Le Mooc HG8 pour se former ensemble