Dans l’émission « Le rendez-vous d’Apolline de Maherbe » sur BFM, le Ministre a annoncé la généralisation de l’expérimentation « 6e tremplin » en cours à Amiens. Les professeurs des écoles, enseignants et enseignantes du premier degré, devront effectuer des heures de « soutien » dans les collèges. Une annonce que les syndicats de professeurs ont du mal à digérer.
Le ministre annonçait mercredi matin la généralisation de l’expérimentation « 6e tremplin » en cours à Amiens. De quoi s’agit-il ? Depuis septembre dernier, les élèves de six collèges amiénois bénéficient d’un accompagnement spécifique en français et en mathématiques pour renforcer l’apprentissage des fondamentaux. Le dispositif vise des élèves identifiés en difficulté scolaire. La grande nouveauté de ce dispositif, c’est que ce sont des enseignants du primaire, des professeurs de écoles, qui interviennent sur ces heures de remédiation.
Dès septembre prochain, ce seront donc 1200 postes de professeurs des écoles qui assureront des missions au collège alors que la rue de grenelle supprime des postes dans le second degré. Cette décision est certainement liée à la baisse démographique dans le premier degré et ne coûtera rien au gouvernement. Sera-t-elle efficace ? Rien n’est moins sûr.
Et quant au bénéfice pédagogique, là aussi, Stéphane Crochet émet des doutes. « Le ministre part du constat qu’un quart des élèves en français et un tiers en maths ont des savoirs fondamentaux fragiles et sa réponse, c’est une trentaine d’heures de soutien en classe de sixième ». Pour lui, la réponse se situe dans les RASED, réseaux composés d’enseignants spécialisés décimés depuis plus d’une dizaine d’année. « Aujourd’hui, on a supprimé les moyens pour que les difficultés scolaires ne s’installent pas. Du coup elles augmentent. Et on propose une trentaine d’heures de soutien… Il faut des enseignants spécialisés dans le premier degré pour intervenir en amont des difficultés scolaires. Il faut aussi travailler concrètement à une meilleure coopération à l’intérieur du cycle 3. On sait que c’est un des moyens de faciliter la transition école-collège. Et bien entendu, il faut réduire les effectifs et arrêter de demander aux professeurs du second degré de faire des heures supplémentaires ».
Lilia Ben Hamouda
