Après un remarquable « bide » au moment de son lancement, Préau , le « comité d’entreprise » du ministère de l’éducation nationale est questionné par la profession aussi bien sur son financement que ses finalités.
C’était l’engagement n°5 du Grenelle de l’éducation : « développer une offre de prestations culturelles, sociales, sportives, touristiques et de loisir à destination de tous les personnels du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports ». JM Blanquer avait annoncé sa mise en place en novembre et lui a trouvé son nom : Préau. L’association a été crée en juin 2021 avec son siège au 110 rue de Grenelle. En octobre JM Blanquer a nommé à sa tête une inspectrice générale qui animait le Grenelle.
D’après le Snes Fsu, cette naissance s’est faite dans une certaine opacité. Il a fallu attendre la commission nationale d’action sociale (CNAS) du 15 novembre pour avoir accès aux statuts, désignés comme provisoires, de l’association Préau. Rien par contre n’a été dit sur son financement et sa position alors qu’un arrêté ministériel de 2013 précise que l’action sociale du ministère dépend de la CNAS.
Sur de nombreux points Préau reste dans le flou. Il est clair que Préau est né de la volonté ministérielle. Mais ce n’est qu’une association. Ce n’est pas un comité d’entreprise comme il en existe dans les entreprises privées. Ses dirigeants ne sont pas élus par le personnel. Ils semblent bien avoir été choisis par le ministre parmi les membres du Grenelle. On ne sait rien de son budget. Le budget social du ministère n’augmente que de 5 millions en 2022 et Préau n’y apparait pas. Les offres proposées par Préau suscitent beaucoup d’ironie sur les réseaux sociaux alors que Préau exige 10 € pour bénéficier de ses « avantages ». En tous cas on est très loin des ressources d’un vrai comité d’entreprise qui correspondent au minimum à 0.22% de la masse salariale et souvent dépassent ce pourcentage.
Les liens entre Préau et le prestataire Edenred, une entreprise spécialisée dans les tickets restaurants et autres cartes cadeaux distribués dans les entreprises reste aussi à préciser. Préau n’est il qu’une interface pour permettre à cette entreprise de capturer un nouveau marché ? Quel usage est fait des données entrées par les membres de Préau par cette entreprise ?
Le Snes Fsu pose d’autres questions plus gênantes encore. « La confusion entretenue entre l’action sociale et Préau est inquiétante : s’agit-il d’une basse manœuvre visant à soustraire tout un pan de l’action sociale à l’examen par les élus des personnels, ces derniers étant désignés sur la base des résultats aux élections professionnelles ? » Le syndicat relève que « dans un contexte de gel du point d’indice depuis plus de 10 ans et un déclassement salarial de près de 20 %, les prestations et « avantages » proposés par PRÉAU sont loin de ce qu’attendent les personnels en matière de revalorisation ! »