Pédagogie
Aziz Jellab : Plaidoyer pour une école émancipatrice
En plein confinement beaucoup ont cru que l’Ecole allait disparaitre. Pas Aziz Jellab, inspecteur général et professeur à Paris Lumières. Pour lui l’Ecole sort renforcée de cette crise notamment parce que les relations entre les professeurs, les élèves et les parents se sont renforcées. Cela donne finalement une chance pour construire « l’école d’après ». Une école plus juste, plus instituante qui serait celle de la pédagogie coopérative. Aziz Jellab s’en explique.
Gilles Combaz : Les paradoxes de la féminisation dans l’Education nationale
En apparence les femmes ont conquis tous les postes de l’Education nationale où elles sont nettement majoritaires. Derrière cette réalité statistique, qui s’accentue, Gilles Combaz (Université Lyon 2) montre à travers trois exemples (les personnels de direction, les directeurs d’école et les IEN) que le plafond de verre est toujours là. Les hommes ont des carrières bien meilleures que les femmes et se partagent, par exemple, les établissements prestigieux. G Combaz évoque avec nous cette « féminisation différenciée ».
Toute la rentrée dans le Café mensuel 197
Peut-on condenser une rentrée dans un mensuel ? C’est ce que tente de faire le Café mensuel 197. Retrouvez dans ce numéro des analyses du budget 2022 de l’éducation nationale, la revalorisation, les aléas de la loi Rilhac, le plan Macron pour les écoles marseillaises. Et aussi tout ce qui se met en place autour des présidentielles. JM Blanquer tente de vanter son bilan alors que la crise du recrutement s’accélère. Mais la rentrée c’est aussi le moment des réflexions de fond : quelle place pour les valeurs à l’Ecole ? Philippe Meirieu, Laurence de Cock, JP Delahaye, B Charlot, A Jellab, S Langar, A Refalo parlent de leur dernier livre et de leur vision de l’école. Et la classe alors ? Le Café mensuel met en avant des exemples de pratiques dans toutes les disciplines. On y réfléchit sur l’évaluation en lycée avec le fameux guide officiel. On parle d’orientation. De mixité sociale au collège avec l’exemple de Toulouse. D’école inclusive. Le grand colloque primaire fait l’objet d’un dossier. « Le français en chantier » est un des deux dossiers de cette discipline alors qu’en maths C Lommé partage des séquences de classe fort intéressantes. Il y a encore beaucoup à lire en EPS, sciences, histoire-géo, langues.
100 ans d’Education nouvelle dans Dialogue
La revue du GFEN consacre ce nouveau numéro (182) au centenaire de l’Education Nouvelle. « Depuis ses origines – qu’on peut faire remonter, dans ses aspirations, au siècle des Lumières – l’Education nouvelle vise essentiellement l’émancipation intellectuelle, la capacité pour chacun de penser par soi-même tout en s’inscrivant dans une socialisation élargie, de participer aux débats de son époque et de contribuer à l’évolution des rapports sociaux », écrit J Bernardin. « C’est de ce point de vue qu’elle juge les méthodes : au-delà même des contenus d’apprentissages explicites, à quelles finalités préparent-elles ?… L’Education Nouvelle a inspiré, accompagné, légitimé et outillé la démocratisation de l’Ecole, de façon officielle parfois, clandestine très souvent, au gré des époques : exigence de démocratisation structurelle (une même école pour tous) et culturelle (lutte contre l’échec scolaire, droit à la réussite) ». Le numéro évoque des figures de l’Education nouvelle comme Paul Faucher, Gaston Mialaret. Il donne la parole à des militants du GFEN qui présentent leurs pratiques.
Dialogue, 100 ans d’Education Nouvelle. une histoire à partager, n°182.
Que pourrait l’Ecole contre le réchauffement climatique ?
« La réaction la plus dangereuse au réchauffement est sans doute une sorte de nihilisme larvé : la vie ne vaut rien puisqu’elle est tellement menacée, il n’y a pas de raison de chercher à la protéger. L’Ecole peut le prévenir en donnant envie aux jeunes de continuer ce monde (nature et société), en montrant et faisant aimer davantage les accomplissements de l’humanité… Humiliations et injustices sont, de ce point de vue, des aliments du nihilisme. Une Ecole qui aime le monde et qui aime ses élèves le prive d’aliments », écrit Denis Meuret. Il suggère deux pistes pour faire face au réchauffement. La première est « équiper les élèves de capacités leur permettant de faire face aux conséquences. pour lui il s’agit de développer des capacités d’adaptation. « Vis-à-vis des catastrophes, l’Ecole doit développer la résilience, la capacité de rebondir. Au Canada, certaines Ecoles mettent en œuvre des programmes favorisant le développement de cette qualité, mais il est clair que des recherches sont nécessaires à ce sujet. L’Ecole doit aussi développer la solidarité. En cas de catastrophe, la solidarité est le comportement qui minimise les inconvénients pour tous ». L’Ecole doit aussi « équiper les élèves de connaissances et d’attitudes favorables à la limitation du réchauffement ». « L’Ecole doit donc présenter les différentes politiques ou comportements possibles (développer le nucléaire ou l’éolien, taxer ou non les émissions de carbone, manger local ou manger moins de viande, etc.) du point de vue de leur capacité à diminuer les émissions et de leur équité. Elle doit aussi aborder la question des effets collectifs des comportements de chacun . Cela importe parce que les enfants sont plus que d’autres enclins à surestimer les conséquences de leur comportement… La part des formes interdisciplinaires d’enseignement augmenterait puisque le réchauffement est une question interdisciplinaire. L’importance de chaque discipline dépendrait aussi de sa contribution à la prévention du réchauffement et chacune devrait viser davantage cet objectif. »
Quelle pédagogie laïque ?
Comment conserver le sens et la valeur originelle du concept de laïcité, le régénérer et le faire comprendre, dans notre temps ? La question est d’actualité. En 2018, JP Delahaye, inspecteur général et ancien Dgesco, y répondait. » Le meilleur enseignement possible concernant les valeurs de la République ne sera efficace que si la réalité sociale n’apporte pas un démenti à ce qui est enseigné », écrit-il. » Par leurs réflexions, les élèves doivent être en activité pour faire vivre la laïcité au sein de leur établissement, car ils vivent des situations mettant en jeu leur liberté d’action, leur permettant de résoudre des difficultés et de distinguer savoir et croyance. Inscrite dans leur quotidien, la laïcité est un outil utile pour faire l’apprentissage de la citoyenneté, pour apaiser le climat scolaire et faire réfléchir sur l’usage que chacun fait de sa liberté. La laïcité garantit deux valeurs – liberté et égalité – et pour ce faire, elle utilise deux moyens – séparation et neutralité. »
L’Unsa Education organise un événement contre les inégalités
L’UNSA Éducation organise le mercredi 24 novembre le premier « rendez-vous annuel des métiers de l’éducation » au palais des congrès du Futuroscope de Poitiers. Cet évènement va rassembler 700 acteurs de terrain avec un slogan, « déterminé.es à faire reculer les inégalités ». Cet événement devrait réunir tous les syndicats de la fédération Unsa éducation (21 métiers différents) et des chercheurs. « En intégrant l’intelligence collective des acteurs locaux avec des techniques d’animation originales pour faire travailler ensemble des chef.fes d’établissements, des inspecteurs et inspectrices, des enseignantes et des enseignants, des éducateurs et éducatrices, des personnels de santé et des personnels administratifs, pour chercher concrètement à réduire les inégalités qu’ils et elles constatent dans leurs établissements ».
Colloque primaire : Christian Maroy : L’Ecole face au new public management
Le 14 octobre, Christian Maroy (GIRSEF et Université? de Montréal) a clôturé le colloque « l’école primaire du 21ème siècle ». C’est sur l’organisation même des politiques publiques en matière d’éducation que son propos s’est porté. New Management et responsabilisation des acteurs du système face à leurs résultats sont loin de démontrer leur efficacité comme le prouve l’exemple québécois, terrain de recherche de Christian Maroy.
Bruno Devauchelle : Avec le numérique, faire émerger de nouvelles formes scolaires
C’est la leçon de la crise sanitaire et de la longue fermeture des établissements. Il faut préparer le monde scolaire à d’autres formes que celles en place depuis deux siècles. Si c’est pour pouvoir faire face à une situation de crise, cela peut aussi être fait pour imaginer une autre forme de scolarisation pour demain. La réponse ne viendra pas des visioconférences mais des pédagogies actives…
Bruno Devauchelle : Quel environnement numérique pour les écoles ?
Dans chaque établissement scolaire, l’informatique et le numérique font désormais partie du paysage. L’environnement de travail s’est progressivement enrichi, parfois de manière anarchique, au gré des progrès techniques, des dotations, des formations, etc. On le sait, le ministère de l’éducation a eu beaucoup de mal à affirmer une ligne forte, une visée durable dans ce domaine. Plans et autres stratégies se sont succédés, parfois de manière contradictoire, les uns défaisant ce que les autres avaient essayé de faire. Pourtant face à ce kaléidoscope certains ont proposé de structurer ces environnements, à l’instar du monde des entreprises qui ont aussi été amenées à structurer, rationnaliser, leurs systèmes d’information. Le monde scolaire repose sur deux systèmes qui semblent séparés, l’administratif et le pédagogique. En réalité, ces distinctions ne sont pas aussi évidentes dans le quotidien surtout quand se développent les produits dits de « vie scolaire ».
Colloque international des journées de la Chaire Handicap, Éducation et Numérique
Aujourd’hui, le lien entre numérique et handicap est un élément quotidien des classes engagées dans l’école inclusive. C’est ce lien que le colloque international des journées de la Chaire Handicap, Éducation et Numérique explore et développe à Suresnes du 21 au 23 octobre 2021.
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Avec le blob à la découverte de la science à l’école
2000 classes de primaire, collège et lycée étudient le comportement du Physarum polycephalum, plus communément connu sous le nom de blob. Avec l’appui du CNES – Centre National d’Études Spatiales – et du CNRS, les classes participantes sont invitées à mener la même expérience que celle menée en micropesanteur par Thomas Pesquet à bord de l’ISS, la station spatiale internationale. Thomas Héniart et Bruce Demaugé-Bost, tous deux enseignants de cycle trois, l’un à l’école Notre Dame de la Paix de Calmont (Haute Garonne), l’autre à l’école élémentaire REP+ Federico-García-Lorca de Vaulx-en-Velin (Rhône), ont inscrit leurs élèves, transformés le temps d’une année scolaire en apprentis scientifiques du CNRS.
Primaire : Développer une web radio
Comment mener un projet de web radio ? Eduscol prend en exemple l eprojet « radio libre » mené dans l’Indre. » Le projet « Radio libre » dans le département de l’Indre est un projet qui a concerné les clubs médias du collège REP+ Rosa Parks et des collèges La Fayette et Beaulieu de la ville de Châteauroux, le collège Honoré de Balzac d’Issoudun, le club média du lycée agricole Naturapolis de Châteauroux ainsi que 2 classes de CM2 des écoles Buffon et Descartes de Châteauroux. Des partenaires locaux (Scène nationale Equinoxe-Apollo de Châteauroux, CANOPE atelier 36, CLEMI, Radios locales RCF et Radio Balistiq) et Olivier Laurent, animateur production à France Info, ont accompagné ce projet. »
Litteramath
Peut on accéder aux maths par la littérature ? Le site Litteramath propose une sélection d’ouvrages pour aborder les maths par le récit. Chacun est présenté et commenté, comme La balade de Poule-Poulette, 8 petites ballerines, La chevrette qui savait compter jusqu’à 10, etc.
Apprenons dehors !
« Le groupe départemental Classe dehors79 accompagne la mise en œuvre de l’école autrement en proposant aux enseignant.e.s des ressources pour enseigner dehors. » Le groupe propose des formations mais aussi un padlet avec des ressources pour enseigner dehors. « Faire classe dehors est une pratique réfléchie, organisée qui implique une régularité. Cette pratique se déroule dans des milieux variés proches de la classe (dans l’enceinte de l’école ou en dehors). Dans cette démarche d’éducation globale, toutes les compétences des programmes scolaires peuvent être mobilisées. »
Billy-Montigny : Les enseignants en grève
Après la manifestation le 29 septembre, les trois quarts des professeurs des 4 écoles de Billy-Montigny ont fait grève le 18 octobre. En cause la décision du maire de Billy-Montigny, Bruno Troni, d’interdire aux enseignants de déjeuner dans leur école. Cela dure depuis 6 mois et les enseignants qui n’habitent pas la commune sont contraints de déjeuner dans la rue ou dans leur automobile. Le maire leur inflige une humiliation quotidienne qui nuit beaucoup au fonctionnement des écoles. « Cette interdiction de manger dans les locaux nuit gravement au travail des équipes, car il entraîne perte de temps, de concertation et d’argent. Cela nuit au travail d’équipe pourtant indispensable pour les enfants de la commune. Le positionnement de la municipalité, qui refuse tout dialogue ou avancée permettant à tous les personnels de travailler plus sereinement, est incompréhensible. Cela relève d’un acharnement sans raison, qui met à mal la santé physique et psychologique de tous les personnels. Toutes nos demandes de rendez-vous ou d’audience sont restées sans réponse », écrivent les co secrétaires généraux du Snuipp 62 dans une lettre adressée au préfet du Pas de Calais et au Dasen. Le syndicat estime que « le mépris quotidien adressé aux enseignants et AESH a assez duré ». Et il annonce d’autres actions. Il demande au préfet et au dasen d’organiser rapidement une réunion avec le maire de Billy-Montigny qui jusqu’à maintenant ne répond pas aux demandes d’audience. Une enquête auprès de 33 enseignants de la commune montre 94% ne se sentent pas reconnus par la collectivité. Seulement 9% estiment pouvoir travailler en confiance. 88% disent que leur travail est devenu plus difficile dans les relations hiérarchiques. 97% sont inquiets pour leur avenir dans ce travail.
Marseille : Une pétition contre la proposition d’E Macron
Alors qu’E Macron retourne à Marseille ce 15 octobre, plus d’un millier de professeurs des écoles marseillais ont signé une pétition contre le projet marseillais d’école présenté par E Macron. « Vous voulez investir dans l’école du futur ? Nous vous demandons déjà d’investir pour faire fonctionner l’école du présent. Pour cela, un réel plan d’urgence pour l’Education est indispensable », écrivent les syndicats organisateurs (Cgt, FO, Snuipp, Sud des Bouches du Rhône). « Pour améliorer l’encadrement et l’accompagnement des élèves, créer des postes pour avoir des enseignant-es remplaçants supplémentaires, avoir des AESH à la hauteur des besoins, recréer un véritable RASED partout et en nombre permettant d’intervenir efficacement dans toutes les écoles, recruter des médecins et des infirmières scolaires en nombre suffisants, rénover et entretenir les écoles, les bâtiments comme les cours, donner accès à des équipements sportif de proximité et en bon état etc.
L’HEBDO LETTRES
Emilie Gracia : Au web, citoyennes !
Comment éduquer aux réseaux sociaux pour apprendre y exercer sa citoyenneté plutôt que s’y livrer à la haine ? En 1791, Olympe de Gouges transforme la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » en « Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne ». En 2021, au lycée Ozenne à Toulouse, les 1ères d’Emilie Gracia livrent leur réécriture en amenant l’autrice à exprimer ses valeurs et ses révoltes sur le réseau social Twitter. Le palimpseste d’actualisation favorise l’implication, la compréhension et l’appropriation. Le travail interroge même la nature de l’œuvre d’Olympe de Gouges : comme ses affiches, pétitions ou discours, il s’agit d’un texte politique que le programme de français vient autoritairement intégrer au champ de la littérature, comme pour questionner et déplacer les limites de celles-ci. Jusqu’à inclure les réseaux sociaux dans le champ de la pédagogie ? Jusqu’à souligner combien, pour les élèves aussi, un tel « espace d’expression peut devenir un espace d’engagement » ?
EAF : Nouveau rebondissement pour l’oral
Nouveau rebondissement dans le feuilleton du « bac de français » : dans certaines académies, on informe que, comme en juin 2021, mais contrairement à ce qui avait été annoncé à la rentrée 2021, « les candidats pourront réglementairement disposer du livre qu’ils auront choisi de présenter lors de la seconde partie de l’oral des épreuves anticipées de français. » Le site lettres de l’académie de Versailles précise : « Le recours ou non au livre, pendant cette seconde partie, est laissé à l’entière discrétion du candidat. Cette décision ne donnera pas lieu à une réécriture du texte réglementaire. » Cette possibilité offerte va assurément dans le bon sens, mais après de fréquentes modifications (nombre de textes, champ de la question de grammaire, surface de l’œuvre au programme d’Olympe de Gouges), ce nouveau virevoltage ne manque pas de surprendre. Il continue à donner le tournis aux élèves et aux enseignant.es de lettres pour compliquer la préparation à l’EAF. En ligne, beaucoup s’interrogent sur la gouvernance de la discipline ou se demandent pourquoi on ne permet toujours pas aux élèves de disposer de leurs écrits d’appropriation.
Quand des professeur.es de lettres participent à un hackathon
Peut-on repenser la formation des enseignant.es pour favoriser collaboration et créativité ? Les 12 et 13 octobre, au lycée Les Bruyères à Sotteville-les-Rouen, 40 professeur.es de lettres ont participé à un hackathon. Leur mission : élaborer en équipes un scénario pédagogique original pour engager les élèves dans la lecture au long cours d’une œuvre complexe. Résultats par exemple pour « La Peau de chagrin » : dresser la liste de ses envies pour aborder l’œuvre, matérialiser l’acte de lecture grâce à une création concrète qui s’enrichira au fil de la lecture (un tableau avec les objets à accrocher au fur et à mesure de l’étude), rédiger un magazine dédié au roman, constituer un journal de lecture collaboratif, réaliser une émission radio (lectures, interviews, playlist de Raphaël, café philosophique sur le thème « faire taire le désir est-il possible ? »)… Pour « La Bête humaine »: enquête autour de la mort de Grandmorin (écriture du fait divers, procès joué), rédaction d’une fan fiction, constitution d’un lapbook … Pour « Bouvard et Pécuchet » : adapter sous format vidéo les « tutos » de Bouvard et Pécuchet, réaliser un catalogue des idées reçues 2.0 …
Quand les 6èmes font la lecture aux maternelles
Au collège François Lorant de Moncontour dans l’académie de Rennes, des 6èmes ont préparé, animé, puis enregistré une séance de lecture à destination des enfants de l’école maternelle voisine. Les élèves identifiés comme « petits lecteurs » mènent l’action : ils proposent la lecture de leur choix, s’approprient le texte et le restituent en groupe classe, enregistrent plusieurs essais, rencontrent la classe de maternelle pour un temps de lecture et d’échange… Bilan : « Les élèves apprécient ce moment de rencontre. Elle sert d’élément de motivation pour les élèves de 6ème qui s’emparent de la tâche demandée et ont à cœur de présenter une belle lecture à leurs cadets. Elle dédramatise le rapport à la lecture de ces élèves en délicatesse avec l’écrit, et favorise leur fréquentation du CDI. »
L’HEBDO SCIENCES
Claire Lommé : Une séance pleine d’émotion
Cette semaine, c’était l’introduction au calcul littéral et aux nombres relatifs, dans mes classes de cinquième. C’est très très important, pour moi, cette étape, et j’adore l’enseigner. C’est une séance qui ouvre ces deux portes en même temps, celle des nombres négatifs et celle de l’algèbre. Une de ces séances qui font comprendre aux élèves quelque chose de profondément nouveau, qui leur faisait peur, parfois, et dont ils réalisent que cela leur appartient aussi. Une de ces séances qui les fait grandir. Une séance pendant laquelle tous les yeux sont tournés au tableau et où l’attention est de belle qualité. Pour moi, c’est aussi une séance d’émotion pédagogique et didactique.
Yann Guillouët : Quand le blob envahit les salles de classe
L’expérimentation nationale avec le blob proposée par le CNES touche actuellement plusieurs milliers de classe en France. Yann Guillouët, enseignant de SVT au collège Victoire Daubié à Plouzané (29), a lui aussi reçu plusieurs souches de blob pour réaliser des expériences avec ses élèves. Après la fabrication de milieux de culture en physique-chimie, les élèves ont suivi le protocole officiel. « Toutes les expériences sont placées dans une boite en carton et sont filmées en time lapse pour pouvoir ensuite exploiter les résultats en classe », souligne l’enseignant qui implique aussi les élèves des écoles voisines du collège. Prêts de matériel et échanges de résultats permettent un lien entre collégien et CM1 / CM2. Les deux semaines d’expérimentation s’achèveront par une course de blob sur gélose !
Maths : De la géométrie aux Mercredis de l’Apmep
Mercredi 20 octobre, Marie-Jeanne Perrin-Glorian intervient dans le cadre des mercredis de l’APMEP sur « l’, usage géométrique des instruments de tracé et langage en géométrie ». Vous pouvez participer très facilement en vous inscrivant.
Physique : L’eau virtuelle
Un bel exercice interactif de terminale basé sur Genially pour une réflexion sur les usages de l’eau et sensibiliser aux problématiques de développement durable. Il permet aussi de développer les compétences Pix.
Des stages de sciences pendant les vacances
La Cité des sciences et de l’industrie programme des stages de science pendant les vacances de la Toussaint : il y en a pour tous les goûts. Leur durée varie d’une demi-journée à trois jours. Quatre thématiques sont proposées aux adultes à partir de 16 ans et aux familles avec enfants à partir de huit ans : « Parfum », « Le laboratoire des couleurs », « Robot humanoïde », « Initiation à l’astronomie ». Les jeunes, répartis par tranche d’âge à partir de 6 ans, ont une dizaine de choix possibles. Il est indispensable de s’inscrire.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Mickaël Bertrand : Historicoflix, le Netflix de l’histoire-géo
« Et si on faisait un Netflix pour réviser nos cours ? » L’idée des élèves est en cours de réalisation. Mickaël Bertrand a créé « Historicoflix », une application pour smartphone qui donne accès par niveau et disciplines à des vidéos auxquelles sont associés des questionnaires. Un outil déjà bien garni mais qui compte sur la mutualisation pour offrir aux lycéens et collégiens un outil efficace de révision qui tienne dans leur poche.
Frédéric Tuaillon : Utiliser les chaines Youtube d’histoire
« Ces chaines servent aussi à développer l’esprit critique des élèves ». Frédéric Tuaillon, professeur au lycée Cournot de Gray (Haute Saone) publie une évaluation des chaines Youtube en histoire. Un outil intéressant alors que les élèves les utilisent et que certaines peuvent agrémenter le cours.
Grand Oral : L’APSES souligne des irrégularités
« Lors du déroulement de l’épreuve du grand oral, près d’1/3 des collègues ont constaté, au sein de leur jurys, des irrégularités de nature diverse : absence de salle dédiée à la préparation pour les candidat.e.s, jurys composés d’aucun.e représentant.e des spécialités des élèves, élèves ne proposant au jury qu’un seul sujet au lieu des deux réglementaires, questions posées lors de l’entretien sans lien avec la question traitée par l’élève », révèle l’Apses, association des professeurs de SES. « Ces irrégularités entraînent de facto une rupture d’égalité de traitement des élèves devant l’examen qui apparait problématique, vu le coefficient important que représente cette épreuve au baccalauréat (10%) », ajoute l’asociation. Selon une enquête auprès de 427 professeurs de SES, 57% déclarent une expérience « peu ou très peu satisfaisante » lors de l’épreuve et 78% lors de la préparation de l’épreuve.
Géo : Les scénarios du FIG 2021
Eduscol publie les scénarios présentés au Festivval de Géographie de Saint Dié 2021. Parmi les thèmes abordés, le corps avec la réalité virtuelle pour mieux appréhender les espaces géographiques, des études de cas sur les frontières de l’Union européenne avec « La question de la frontière irlandaise dans le Brexit » ou une « Enquête à la frontière franco-luxembourgeoise »et un parcours virtuel sur les frontières internes et externes de l’Union européenne.
SES : Migration, salaire, emploi : état des lieux
L’immigration fait-elle augmenter ou baisser les salaires ? Deux théories s’affrontent, rappellent H Thiollet et F Oswald sur le site de Sciences Po. Ils ont un état de la recherche précis avec des exemples : Royaume Uni, Etats Unis qui nuancent les deux thèses. Une conclusion se dégage : « En résumé, les données issues des vagues de réfugiés montrent des effets négatifs à court terme sur les salaires et l’emploi de certains travailleurs autochtones à certaines périodes et dans certains lieux, mais aucun effet à d’autres périodes et dans d’autres lieux, et ne corroborent pas les allégations d’effets négatifs importants, même sur les travailleurs peu qualifiés. » Dites le à Z…
Claude Lelièvre : L’éducation civique ne peut être fondée principalement sur les cours et les discours
« L’éducation civique ne peut être fondée principalement sur les cours et les discours, mais passe nécessairement par des »expériences » effectives ad hoc », écrit Claude Lelièvre sur le site Curriculum. Il cite Pierre Kahn à propos des nouveaux programmes introduits en 2018. « « avec le nouveau texte […] on est loin des enjeux d’une culture morale et civique qui apprenne aux jeunes à construire ensemble un monde commun. La faiblesse pédagogique du nouveau texte est à cet égard éloquente. Un enseignement moral et civique se doit – comme tout enseignement – de rendre cohérents entre eux finalités, contenus et méthodes. Or, de celles-ci, des dispositifs mis en avant par le programme de 2015, il ne reste rien ou presque (une ou deux références au »débat réglé » et, plus modestement, à »l’éthique de la discussion »). Rien des discussions à visée philosophiques pour le primaire, de l’examen de dilemmes moraux, du recours possible aux jeux de rôle, des exemples suggérés dans le programme de 2015 de situations pédagogiques utiles à la mise en œuvre des objectifs d’un tel enseignement. Rien, en somme, des implications pédagogiques que comporte la volonté de former des citoyens actifs. »
Géographie de la classe
Comment s’organise l’espace de la classe et son fonctionnement ? Guilhem Labinam (Université de Cergy) publie sur Géoconfluences un passionnant article. » Pour qu’une approche visant à prendre en considération l’espace comme une variable importante ne se résume pas à une affaire de mobilier plus ou moins adapté aux enfants ou aux moyens budgétaires, il reste nécessaire de réfléchir aux spatialités, aux inscriptions individuelles dans la classe. Celle-ci est sans cesse parcourue, vécue et réappropriée dans la tension d’un ordre transactionnel (document 2) : dans toute classe cohabitent, en effet, un réseau (micro-spatial) de communications « secondaires » établies entre les élèves et un réseau méso-spatial de communication « primaire » – mais pas toujours primordiale – entre l’enseignant et les élèves », explique t-il. » Si l’approche théorique invite d’abord à considérer l’espace-classe comme une forme architecturale occupée par ce que nous avons nommé l’ordre distributionnel, elle invite aussi à identifier le rôle d’un ordre fonctionnel lié à la manière dont les usagers se saisissent de ces objets, ainsi que celui d’un ordre transactionnel dépendant, quant à lui, des appropriations et des vécus dont la salle de classe constitue l’ancrage et, d’une certaine façon, la mémoire. Assurément, ce n’est pas le moindre des aspects du travail de l’enseignant que de saisir ces articulations d’échelles et ces métriques différentes en situation. Un professeur évolue sans cesse à l’interface entre un micro et un méso-espace ; il gère, ce faisant, des tropismes divergents, conflictuels ou au contraire complémentaires. De l’individuel au collectif, du didactiquement finalisé à l’expression libre de la spontanéité, nul doute que les habiletés socio-spatiales dont il fait preuve nécessitent encore d’être interrogées et analysées. »
SES : Préparer le Grand Oral
David Hénaux invite à préparer le grand oral à partir du chapitre sur les mutations du travail. « Chaque groupe dispose d’un plan de travail avec des documents, des activités à réaliser, des évaluations formatives, un lexique et une tâche finale qui consiste à présenter oralement le contenu didactique au reste de la classe. Les groupes travaillent en autonomie en classe en suivant le plan de travail. Pour la tâche finale, chaque élève prépare un oral de 3 à 5 minutes et s’entraîne devant ses camarades au sein du groupe. Lors des dernières séances, les élèves présentent leur oral devant toute la classe. »
EMC : Enseigner l’Afghanistan et les droits humains
Alexandra Guelman propose une séquence basée sur un film d’animation, Parvana. « La tâche finale proposée est la réalisation d’une exposition sur le film « Parvana, une enfance en Afghanistan » (forme et lieu choisis par la classe) pour informer les élèves du collège sur l’histoire et l’actualité de ce pays. »
L’HEBDO LANGUES
Anglais : Chanter l’égalité filles garçons
Un video-clip entièrement conçu par les élèves avec l’aide d’un cinéaste professionnel. Une professeure , Anne Cook, heureuse. Une véritable modification des attitudes et un impact réel sur l’apprentissage de la langue : c’est la success story du jour. Anne Cook souligne la prise de confiance de la part d’élèves jusque-là réservés et l’apprentissage d’une langue riche, complexe, authentique et spécifique à l’oral.
Enseigner en Allemagne avec l’OFAJ
Avec le programme Elysée, des enseignants du 1er degré peuvent partir enseigner en Allemagne où ils auront pour charge d’enseigner le français. L’OFAJ organise une réunion d’information le 16 novembre. « Il est utile d’avoir quelques connaissances en allemand, toutefois votre candidature sera tout de même examinée si vous êtes particulièrement motivé, même si votre niveau de langue demande à être perfectionné. »
Anglais : Littérature fantastique et numérique
« Dans le but de confronter mes 3èmes au programme de Lycée, j’ai choisi de travailler sur l’univers de la “fantasy”, parce qu’il transpose les enjeux de notre monde dans un univers imaginaire et nous permet d’aborder dans une perspective différente, la question de “l’art de vivre ensemble”. En effet, en ce qui concerne la relation à l’autre tout particulièrement, nous retrouvons dans les romans et films de “fantasy” des schémas bien souvent similaires aux nôtres: peur de celui qui est différent, lutte pour le pouvoir, fraternité et entraide dans l’adversité…etc. Le but de cette séquence sera donc d’initier les élèves à ce grand pan de la culture anglo-saxonne que représente la “fantasy” et de leur donner le gout de poursuivre par eux-mêmes la lecture de ces oeuvres mais il ne se limitera pas seulement à communiquer l’envie de lire aux élèves mais les confrontera de manière accrue à l’usage du numérique. » Une belle séquence de Rafika Selmi (collège Les Rives du Léman à Evian ).