Pédagogie
AFAE : L’orientation, projet scélérat ?
La formule d’Alain Boissinot n’a pas fait le titre de ce numéro 171 d’Administration & éducation, la revue de l’AFAE. Mais elle aurait pu tant ce numéro met en évidence les inégalités face à l’orientation ou aux « parcours, mobilités, territoires », pour reprendre le vrai titre du numéro. Une fois mises en évidence, une fois énumérées les inégalités sociales, de territoire, d’établissements, quelles perspectives ouvrir ? Le numéro en tente plusieurs. Perspectives régionales à travers un article sur l’orientation en Allemagne, en mode un peu repoussoir tant elle est précoce, et un entretien avec JL Nembrini, directeur de l’éducation de la région Aquitaine. Perspectives scolaires quand A Boissinot invite à ouvrir l’éventail scolaire plutôt qu’à le refermer en forme de trappe. Perspective nationale quand F Dubet invite à moins croire dans le diplôme et le scolaire. Car orienter c’est aussi décider de la valeur d’un humain.
Chercheurs et enseignants : Que sait-on de la vulgarisation ?
A quoi sert la recherche en éducation si finalement elle n’atteint les enseignants que vulgarisée avec tous les risques de mutation que cela implique ? Sous la direction de Sylvie Plane et Fanny Rinck, la revue Repères consacre son dernier numéro (n°63) à la façon dont les enseignants s’emparent des recherches à travers des médiateurs. La revue prend principalement des exemples dans le premier degré et épluche pour cela les forums et sites d’enseignants bien connus des professeurs des écoles. Ils n’y reconnaissent pas toujours leurs enfants. Mais le principal enseignement de la revue est donné par Roland Goigoux : puisque les enseignants ne connaissent la recherche que via la vulgarisation, aux chercheurs de vulgariser leurs travaux. Ce que le père de Narramus excelle à faire…
Dominique Momiron : Quelle place pour les AESH dans l’école inclusive ?
On l’a vu dans les deux précédents articles consacrés aux AESH : ces accompagnants d’élèves en situation de handicap s’inscrivent dans une longue histoire qui est celle de l’école inclusive française. Leur institutionnalisation s’y est construite très progressivement tandis que leur nombre s’est développé au point de représenter actuellement la 3e catégorie professionnelle présente dans les classes. La question de leur présence ou de leur manque apparaît systématiquement dans l’actualité médiatique de la rentrée scolaire : il n’y en a jamais assez. Dès lors, se pose forcément la question de leur place dans une école qui se veut inclusive.
Le livret de parcours inclusif arrive
Il était annoncé par le ministère de l’Éducation nationale depuis la circulaire de rentrée inclusive 2019. Conçu avec la CNSA (caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) il fait l’objet d’un décret publié au Journal officiel du 30 septembre 2021. Ce décret donne responsabilité au ministre de l’Éducation nationale de procéder à la mise en œuvre du Livret de parcours inclusif (ou LPI), nouveau traitement automatisé des données à caractère personnel des élèves à besoins éducatifs particuliers, dont les élèves en situation de handicap.
Les données du Livret de parcours inclusif
Un arrêté publié au JO du 6 octobre établit la liste des données du Livret parcours inclusif (LPI). Celui ci comprend notamment les aménagements, les accompagnements, les plans mis en oeuvre, l’avis du médecin scolaire, le matériel adapté mis à sa disposition, des évaluations pédagogiques et tous les plans et projets mis en oeuvre pour l’élève. Le LPI comprendra aussi les identités et coordonnées des personnels éducation nationale suivant l’élève. Ces données seront accessibles à une longue liste de personnes , notamment les représentants légaux de l’élève. Les données relatives à la scolarité seront accessibles aux enseignants.
Bruno Devauchelle : Nos enfants et l’éducation au numérique
» L’éducation au numérique ne peut se limiter aux maîtrises des techniques ou des usages, ou encore de l’analyse des médias, mais elle doit aussi s’orienter vers un travail de « posture », de conscience de soi et de son environnement. Nous avons là un front nouveau qui s’ouvre et les éducateurs sont appelés à y travailler. » Bruno Devauchelle revient sur le débat instruction / éducation en montrant comment le numérique et ses pratiques ont déplacé les bornes.
Bruno Devauchelle : Concevoir ses propres outils ou les acheter ?
Une des traditions du monde enseignant est celle qui consiste à concevoir soi-même ses ressources pour enseigner. Si le recours à des ressources externes est bien réel, c’est dans l’ajustement avec les choix pédagogiques et didactiques de l’enseignant qui est à la source de cette tradition : l’enseignant braconne et bricole ses ressources. Dès les premiers pas de l’informatique à l’école nous avons immédiatement essayé de fabriquer nos propres logiciels et les avons testés avec nos élèves et parfois les avons montrés à la communauté éducative, comme, par exemple, ce logiciel d’analyse formelle automatique de la forme des phrases (en Prolog), pour aider les élèves à comprendre les différentes formes de phrases et d’expression. Plus sobrement, combien de fois, à l’époque nous fabriquions nos cartes sur transparents (acétates) de manière parfois sophistiquée avec des caches et des superpositions. La généralisation des vidéoprojecteurs et autres TBI/TNI, interactifs ou non, dans chaque classe, reliés à un ordinateur connecté à Internet ouvre de nouvelles perspectives que nombre d’enseignants s’essaient de mettre en œuvre en améliorant la lisibilité et l’intérêt de leurs supports.
L’école primaire au 21ème siècle, un colloque à ne pas manquer
C’est un très important colloque qui se tiendra les 12 et 14 octobre à Cergy. Le premier colloque entièrement dédié à l’école primaire, « L’école primaire au 21ème siècle ». Un colloque qui regroupe pas moins d’une vingtaine de laboratoires mais aussi différentes institutions telles que le Réseau des Instituts Nationaux du professorat et de l’Éducation, l’École Pratique de Service Social (EPSS) ou encore l’École supérieure des métiers du sport et de l’enseignement (Ileps). « L’école primaire du 21ème siècle », premier colloque de ce type en France, propose des présentations d’exposés scientifiques mais aussi des expérimentations pédagogiques menées en établissements scolaires, sur des territoires ou en formation initiale et continue afin de favoriser les liens entre recherche, pratique et formation.
La politique partenariale en zep
« Au total, si l’éducation prioritaire a bien rapproché l’école de son environnement, surtout avec le lancement de la politique de la Ville en 1990, ce lien a historiquement fluctué, au gré souvent des alternances politiques », note l’OZP dans ce volet 5 de sa réflexion sur les ZEP laboratoire du système éducatif. « Cette liaison en effet n’est pas dénuée d’ambiguité et a pu à certains moments prêter le flanc au reproche d’instrumentalisation. Le déploiement de nouveaux programmes par le Gouvernement ou par les deux ministères de la Ville et de l’Education nationale ont pu apparaitre à beaucoup d’observateurs comme un moyen détourné de « doubler » l’éducation prioritaire, de la fragiliser en la noyant dans un nouveau millefeuille… C’est plus net encore depuis 2017 avec la création des cités éducatives, puis des contrats locaux d’accompagnement éducatif (CLA), puis des territoires éducatifs ruraux. Et cela même au moment où l’éducation prioritaire est menacée de se voir amputée des REP et où elle est réduite essentiellement dans le discours officiel au dédoublement des classes. »
Comment la BD change l’enseignement
« Longtemps considérée comme un mauvais genre, la bande dessinée a aujourd’hui non seulement conquis ses lettres de noblesse mais un réel crédit auprès de l’éducation nationale. La bande dessinée est désormais utilisée pour l’enseignement du français et des arts ; mais c’est aussi un outil pédagogique recommandé ou bienvenu dans de nombreuses disciplines, des sciences à l’histoire-géographie en passant par les mathématiques. Elle a également suscité de nombreuses recherches » .L’Inspe de Bordeaux organise les 13 et 14 octobre un colloque sur la BD et l’enseignement.
La formation en éducation prioritaire, loin d’être la priorité du ministère
Toujours dans une démarche d’analyse et de l’évaluation des pratiques, l’OZP ouvre un chantier sur la formation des personnels de l’éducation prioritaire. Mercredi 29 septembre, Marc Bablet, membre du conseil scientifique de l’association, présentait les résultats d’une large enquête à laquelle ont répondu 996 personnels lors de la précédente année scolaire. Patrick Picard, ancien responsable de l’Ifé, a, quant à lui, donner des pistes de réflexion sur ce qu’est une formation réussie et un bon formateur.
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Agnès Crépy, une PE à Denver
Le programme Jules Verne, certains enseignants et enseignantes du premier degré en ont déjà entendu parler. Mais pas tous… Agnès Crépy, professeure des écoles depuis 23 ans, s’est lancée dans l’aventure. Elle a quitté sa classe unique – de la petite section au CM2 – d’un petit hameau tout en haut d’une montagne – pour une année d’enseignement aux Etats-Unis. Direction Denver, Colorado, au coeur des Rocheuses, au centre des Etats-Unis. Fini les petites routes de campagnes, les petits commerces de proximité ou encore la montagne, ce sont des petites maisons, dignes des séries américaines, qui jalonnent son trajet jusqu’à sa petite école. Elle partage avec nous cette expérience.
Le « plus de maitres que de classes » évalué positivement en Belgique
Ajouter un enseignant supplémentaire dans une école pour aider les enseignants à mieux suivre les élèves, cela a été essayé en France dans le premier degré sous le quinquennat Hollande. Mais avec l’arrivée de JM Blanquer, ces maitres surnuméraires (ou « maitres + ») ont été supprimés sans que leur action soit évaluée. C’ets ce que font S. Biémar, A Corfdir et A Libert, dans un article de Education et socialisation (n°60). « La Fédération Wallonie Bruxelles de Belgique est engagée dans une réforme visant notamment à développer la différenciation en mettant en place un accompagnement personnalisé. Pour ce faire, un enseignant supplémentaire est détaché pour quelques heures dans chaque classe », explique t-elle dans cette étude qui porte sur 10 écoles avec des élèves allant de 5 à 8 ans. Globalement, « L’analyse des données a mis en évidence un élargissement des conceptions véhiculées à propos des élèves. La présence d’une personne supplémentaire semble soutenir le développement d’une dynamique collaborative et des pratiques de différenciation ». Elles montrent comment le maitre + améliore la différenciation. « Les représentations recueillies en début de projet, davantage centrées sur les difficultés des élèves, sont étroitement liées à la conception de la différenciation partagée par les enseignants. Ceux-ci l’envisageaient comme une pratique de remédiation, le plus souvent individuelle et compensatoire, fréquemment assurée par la prise en charge d’un professionnel hors de la classe. Cette approche déficitaire de la différenciation semble s’estomper par la suite, pour donner place à une différenciation permettant à chacun d’aller au plus loin de son potentiel sans perdre de vue le collectif ».
Enseigner la compréhension
Roland Goigoux et Sylvie Cèbe interviendront le 20 octobre à Paris invités par l’OZP. Sylvie Cèbe et Roland Goigoux dont on connait les travaux importants pour la pratique de l’enseignement du premier degré porteront leur attention sur la question de la compréhension. Ils feront un point sur leurs travaux menés en lien avec des équipes de l’éducation prioritaire et sur ce qu’ils nous apprennent plus particulièrement sur les apprentissages des élèves des milieux populaires. Ils expliciteront les perspectives pédagogiques et didactiques qu’ils travaillent avec ces équipes. Ils auront l’occasion de revenir sur les conditions de réussite de l’enseignement de la compréhension particulièrement important dans ces écoles. On peut participer en présence ou à distance.
Quel cirque ! Un concours pour les professeurs des écoles
« J’ai besoin de sortir des sentiers « battus », et ce genre de concours le permet. De plus, c’est une énergie partagée qui anime la classe quand on se lance dans un tel projet. Les enfants nous le « rendent bien » ! », nous disait Thierry Schiavi, lauréat, avec sa classe de CM1, du concours 2019. « Je savais qu’ils sont riches en compétences. Mais eux ils vont le savoir », disait Benoît Leclerc, enseignant spécialisé en ITEP, lauréat du concours 2021. Le concours de création revient en 2021-2022. C’est un moment fort pour les classes qui peuvent gagner des lots et un séjour en classe de découverte. Cette année le thème retenu est le cirque.
La soupe au caillou
« Teacher Charlotte » propose une nouvelle adaptation de Narramus, le travail de R Goigux et S Cèbe sur la compréhension, avec une séquence sur l’album La soupe au caillou. On trouvera le guide du maitre, les cartes , la maquette, les marottes pour la maquette, les accessoires pour jouer l’histoire, la grille pour évaluer les élèves.
Des feuilles comme vous voulez
Qui n’a jamais eu besoin d’une feuille grands carreaux, petits carreaux, lignée, de papier à musique, de lignes Séyès etc. ? Ce site propose tous les formats, entièrement adaptables à vos besoins, dans tous les genres.
L’HEBDO LETTRES
Florence Lhomme : Quand une œuvre cesse d’être virtuelle
Et si les récentes périodes de travail à distance avaient mis les professeur.es de lettres face à leur défi essentiel : réduire la distance, en particulier entre les élèves et les œuvres littéraires ? Professeure au lycée Gabriel Faure à Foix, Florence Lhomme a relevé ce défi : pendant le confinement, elle a conduit ses 2ndes à produire une fiction sonore d’appropriation de la pièce de Corneille « Rodogune ». D’une « classe virtuelle » à l’autre, les élèves mènent des activités écrites et orales, créatives et collaboratives, pour tisser des monologues rétrospectifs de personnages. Leçon : la « classe virtuelle » n’est pas celle que l’on croit, la « classe virtuelle » est celle où on laisse virtuelles les œuvres au lieu d’amener les élèves à en exploiter toutes les virtualités. Pour les rendre présentes, intensément et infiniment présentes.
Evaluer au lycée : résistance passive ?
D’un lycée à l’autre, des demi-journées banalisées invitent actuellement les enseignant.es à se réunir pour élaborer le projet d’évaluation de l’établissement. Les équipes pédagogiques sont censées produire un document qui déploiera localement le récent guide ministériel, harmonisera les pratiques dans le cadre du renforcement du contrôle continu au bac et sera ultérieurement présenté en conseil d’administration. D’un lycée à l’autre, pour contrer une culture du bachotage, pour préserver la liberté pédagogique, l’adaptabilité aux élèves, le sens des apprentissages, il semble que beaucoup d’enseignant.es aient choisi la voie de la résistance passive : le document élaboré fixe un cadre si vague qu’il vide délibérément le texte de toute substance pour mieux dénoncer la mascarade à laquelle les professeur.es sont convié.es. En voici un exemple par des professeur.es de français de l’académie d’Orléans-Tours…
Des chroniques radio en 3ème sur des femmes engagées
Adapter des formats radiophoniques pour renouveler les formats scolaires ? Au collège Fernand-Léger du Petit-Quevilly, explique Sophie Bocquet-Tourneur, les 3èmes ont mené un projet interdisciplinaire reliant documentation, lettres et histoire-géographie : « Les élèves ont tout d’abord été sensibilisés à la méthodologie de la chronique radio. Ils ont ensuite choisi une femme engagée du XXème siècle parmi une liste préétablie. Après avoir réalisé des recherches, ils ont pu enregistrer leurs chroniques, puis créer des affiches à partir de l’application en ligne Canva. » Une exposition au CDI permet ensuite d’écouter les chroniques radio accessibles par QR codes.
Lecture : un vademecum sur la fluence
L’équipe de formateurs et formatrices de La Réunion propose un « Vademecum Fluence ». Le but est de « rappeler que la fluence ne se limite pas à mesurer la performance des élèves dans des ateliers dédiés. » Trois enjeux sont dessinés : « un enjeu de performance (y compris orale), un enjeu de compréhension et un enjeu de réconciliation de l’élève avec la lecture. » Des exemples de mise en œuvre sont aussi proposés.
L’HEBDO SCIENCES
Serge Petit : Les maths et la langue
« Il n’y a pas que les maths qui comptent pour faire des maths. La langue aussi… » Ce titre est la conclusion d’un article de François Jarraud paru dans le Café du 29 septembre 2019 à propos d’une analyse des résultats obtenus à l’évaluation TIMMS par les élèves français de CM1. Je propose de l’illustrer par une recherche amorcée à l’automne 2019 en collaboration avec Annie Camenisch, maître de conférences à l’INSPE, Université de Strasbourg.
Claire Lommé : Mon nombre à moi…
En cinquième, après avoir étudié les translations, un peu de géométrie spatiale et une réactivation des priorités de calcul, nous avons étudié les probabilités. C’est un thème que je trouve adapté au début d’année de cinquième, car c’est nouveau mais chacun a l’expérience de l’aléatoire dans sa vie.
Ajenjo William : Construire une maison au club sciences
Entre les démarches de projet et la participation à différents concours, le club sciences du collège Capouchiné de Nîmes est très actif toute l’année. Ajenjo William, professeur de SVT, engage 15 élèves volontaires, de la 6ème à la 3ème, dans plusieurs projets dont la construction d’une maquette de maison triangulaire « en A ». L’idée est de chauffer ensuite cette maison avec du compost placé sous le plancher. La récupération de l’eau non consommée dans l’établissement et de l’eau de pluie est aussi dans les tuyaux du club sciences.
Le programme des Journées nationales de l’’APBG
La 30ème édition des Journées nationales inter-académiques de formation de l’APBG aura lieu à Paris les 26, 27 et 28 novembre 2021 sur le thème « Observer, modéliser et prévoir en Sciences de la vie et de la Terre ». 3 jours de conférences pour une remise à jour des connaissances avec d’éminents scientifiques. « Un ensemble d’exposants et les maisons d’édition sont associés à cette manifestation le samedi 28. Une équipe de spécialistes appartenant à différents organismes professionnels, écoles, centre de formation et universités participera à une table ronde sur l’orientation le samedi », souligne l’association.
Les Journées nationales de l’APMEP
Les Journées nationales de l’Apmep auront lieu à Bourges du 23 au 26 octobre. Au programme de nombreuses conférences sur les maths : poétiques avec Michèle Audin, quotidiennes avec Virginie Bonnaillie Noël, modélisées avec Charlotte Derouet, petites avec Magali Ribot, cohérentes avec Christine Mangiantes,manipulées avec Valérie Henry et Marie France Guissard etc. De très nombreux ateliers, de l’école au lycée attendent les congressistes.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
APHG : La recherche historique, elle, ne ment pas !
Alors qu’Eric Zemmour multiplie les interventions médiatiques où il falsifie l’histoire, ce sont les professeurs d’histoire géographie qui ont le devoir de rétablir la vérité historique. C’est ce que rappelle Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’APHG, association des professeurs d’histoire-géographie.
Laurent Siccard : Ludifier le cours d’histoire
« Cela donne une dynamique de cours intéressante ». Laurent Siccard, professeur d’histoire-géographie au collège de Bricquebec (Cotentin) a introduit un principe ludique dans le bon vieux cours sur la seigneurie médiévale. Trois fois rien qui suffisent à pousser les élèves à veiller à la qualité de leur travail et à ne pas hésiter à le refaire.
Elodie Balara : Un concours vidéo pour vivre les SES
Comment faire passer les notions de SES ? Par de courtes vidéos qui les mettent agréablement en scène. C’est le pari du concours vidéo de l’APSES qui s’adresse aux lycéens et à leurs professeurs. Vous avez jusqu’au 18 décembre pour participer. De nombreux lots sont à gagner.
Débagora, un outil d’éducation au débat
Collecter du contenu pour nuancer et approfondir son opinion ; exprimer un avis ; le soutenir par des arguments et en débattre dans un cadre respectueux : ces objectifs d’éducation sont dans les programmes mais pas évidents à atteindre. Développé par trois centres de recherche belges (Girsef-UCLouvain, Cevipol-ULB, Poli-VUB) en collaboration avec des associations belges, Debagora est un outil numérique pour apprendre a débattre. Il a également pour objectif l’éducation au politique. Débagora initie les jeunes aux processus de délibération conflictuelle, démocratique et égalitaire. Il propose des activités pour expérimenter l’ensemble du processus démocratique, depuis la problématisation d’une question jusqu’à l’intervention dans le débat public. Il déborde ainsi de la politique professionnelle, institutionnelle et partisane. Avec Debagora on apprend à créer un cadre de débat démocratique, à sélectionner des sources, à dégager des arguments, à défendre une position et à participer à un débat.
SES : L’Apses dénonce l’aggravation des inégalités sociales avec le nouveau bac
« Avec la mise en place d’un contrôle continu total pour 40 % du baccalauréat, associé à des directives d’évaluation locales, le ministère achève de déstructurer le lycée et le caractère national du baccalauréat. Et vite ! Chaque établissement doit, dans la précipitation, établir un « projet local d’évaluation » avant les vacances d’automne. » L’Apses, qui regroupe la moitié des professeurs de SES, dénonce un « guide de l’évaluation déconnecté de la réalité de terrain ». « Le « guide de l’évaluation » mis à jour en septembre 2021 recommande, notamment pour les SES en classe de première, de mettre en place des évaluations « type-bac » tout au long de l’année, sur 2 ou 4 heures. La prescription apparaît hors-sol, alors que l’éclatement du groupe classe rend bien plus difficile l’organisation de tels devoirs dans les établissements. Toujours dans ce guide, il est fait mention de la prise en compte des notes de devoirs maison dans la moyenne des élèves alors que les travaux de sociologie de l’éducation mettent en lumière le caractère inégalitaire des travaux écrits à la maison sans l’étayage de l’enseignant.e et dans des conditions matérielles très variables d’un.e élève à l’autre selon son origine sociale. Il serait particulièrement injuste que ce format d’évaluation soit pris en compte pour le calcul de la moyenne d’un examen national comme le baccalauréat… Dans l’ancienne mouture du baccalauréat, les élèves disposaient des deux années complètes du cycle terminal pour progresser et atteindre un objectif commun de réussite aux épreuves. Le guide insiste sur le fait d’évaluer dès la Première les élèves sur des évaluations type bac à fort coefficient. Associé à l’impératif d’avoir une moyenne représentative, cela pourrait inciter les enseignant.e.s à multiplier les évaluations et à les intégrer systématiquement à la moyenne, laissant peu de place aux évaluations formatives et au droit à l’erreur pourtant au cœur des apprentissages. Impossible, dans ces conditions, d’adapter les évaluations aux classes, et de permettre ainsi à tou.te.s les élèves, y compris les plus fragiles, de réussir. »
SES : Le Printemps de l’économie à l’heure des choix
« L’heure des choix ! Tel sera le thème de la 9è édition du Printemps de l’Économie qui se tiendra du 12 au 15 octobre 2021 à Paris, le tout retransmis en direct ! », annonce le Printemps de l’économie. Les inscriptions sont ouvertes. « Entre l’impatience de retrouver la vie d’avant après des mois de renoncements et de frustrations, et l’urgence de penser et d’organiser autrement le monde de demain, que sera ce monde d’après dont on a tant parlé ? Ou, à défaut, quels choix cruciaux serons nous collectivement prêts à faire pour relever les défis qui se présentent à nous ? Bifurquer, oui ! Mais vers quoi et comment ? » Toute l’équipe espère vous retrouver pour débattre de tous ces enjeux.
Un blog pour l’histoire coloniale
François Gèze, Gilles Manceron, Fabrice Riceputi et Alain Ruscio ouvrent un blog pour partager leurs recherches sur l’histoire coloniale et post coloniale. « Le blog « histoire coloniale et postcoloniale » est né d’une volonté commune de la rédaction de Mediapart et de l’équipe du site histoirecoloniale.net. Celle d’appuyer la réflexion et l’action pour une décolonialisation effective de notre société sur les acquis des recherches en sciences sociales, particulièrement fécondes, en France et ailleurs, sur ces questions depuis les années 2000, mais trop souvent ignorés quand ils ne sont pas stigmatisés. »
Géo : Des travaux scolaires au SIG 2021
Le SIG 2021 est un événement en ligne organisé par ESRI, un éditeur de système d’information géographique très utilisé par les collectivités locales, les entreprises et aussi dans le supérieur. En France les usages scolaires sont rares. Mais vous pourrez en découvrir plueiurs. Le 11 octobre Sylvaine Saumet présente des usages en SVT et en vie de classe au collège. Olivier Godard, qui organise chaque année le Concours Carto, montre comment s’emparer de l’outil Story Map en cours d’histoire-géo au collège le 15 octobre. Jackie Pouzin présente l’utilisation du SIG en lycée le 15 octobre également.
SES : Les impôts dans Economie et statistiques
Ce nouveau numéro de la revue Economie et Statistique présente un dossier consacré aux effets du système fiscal du quotient sur l’impôt sur le revenu des ménages. Des articles hors dossier proposent des analyses de l’évolution des inégalités de revenu entre départements depuis un siècle, du travail non déclaré, des conditions d’emploi dans les professions artistiques de la danse et du cirque, ainsi qu’une évaluation du crédit d’impôt innovation
L’atlas régional interactif de l’Europe
Eurostat publie son Atlas régional en deux formats : papier et interactif. L’atlas apporte au niveau des régions des représentations concernant l’éducation, la population, la santé, le travail, l’économie, le tourisme les transports, l’environnement etc…
L’HEBDO LANGUES
Regardez ma salle d’espagnol !
« La salle de classe en espagnol : un nouvel espace de travail qui réinvente la pédagogie ». Les IPR d’espagnol de l’académie d’Aix Marseille publient un powerpoint qui montre des salles d’espagnol réaménagées. « Le bien être des élèves passe par un environnement sécurisant… Nous vous proposons des espaces de travail aménagés et des configurations alternatives :salles en ilots, coin bibliothèque, mobilier mobile, classe flexible ». C’est vrai que ça fait rêver ! Passons sur le fait que le brassage des élèves n’est pas vraiment recommandé. Passons sur le fait que ce powerpoint sous entend que l’aménagement d’une salle implique un changement automatique de pédagogie et que la classe à roulette serait plus efficace. Ce qui est vraiment gênant c’est de soumettre l’évaluation des enseignants à des aménagements qui dépendent d’investissements des collectivités locales. Ou alors les professeurs doivent verser leur écot ?
Allemand : Des échanges scolaires avec DOMINO
La plateforme Domino de l’OFAJ permet de trouver une classe correspondante partenaire en Allemagne. Selon l’OFAJ plus de 5000 partenaires y seraient inscrits pour des échanges digitaux. Ces échanges mettent en contact des jeunes français et allemands pour une découverte mutuelle et des échanges linguistiques via TeleTandem.
Langues : L’oral à l’ère numérique
« Le numérique peut constituer une véritable opportunité pour ce qui est de l’oral », écrit Laura Abou Haidar dans le nouveau numéro de la revue Alsic. « La multiplicité des ressources numériques permet de démultiplier les effets bénéfiques de « laboratoire de langue » puisque le smartphone ou l’ordinateur se transforment potentiellement en « cabine individuelle de langue » ; en particulier, le numérique permet un travail particulièrement ciblé, individualisé et intensif, que ce soit sur l’écoute (identifier, discriminer, comparer, comprendre…) ou sur la production (avec des logiciels de plus en plus répandus comme Audacity), ce qui permet d’augmenter les performances de perception et de production des apprenants ».