Enseignements optionnels : L’Inspection interroge la réforme du lycée
Quelle place doivent avoir les enseignements optionnels au lycée ? Le rapport des inspecteurs généraux Alain Brunn et Anne Gasnier va au fond des choses. Alors que la réforme du lycée a écrasé les enseignements optionnels pour récupérer des moyens, le rapport invite à un redéploiement à hauteur de 3 heures par division quitte à utiliser l’enseignement à distance. Il demande aussi une retour à la place ancienne des options en terminale alors que la réforme leur a donné un statut quasi obligatoire pour les seules maths. Il demande l’intégration des maths complémentaires dans l’enseignement scientifique c’est à dire dans le tronc commun. Le rapport a été partiellement entendu par le ministre qui a redonné de la valeur au bac aux enseignements optionnels. Mais leur redéploiement ne sera possible qu’aux dépens des moyens attribués aux spécialités. Ce qui continue à faire des options un élément du tri social.
Lycée : La mission flash de l’Assemblée pour le maintien de 3 spécialités en terminale
« Les élèves sont ennuyés de ne pas garder 3 spécialités en terminale ». La mission « relative aux spécialités en terminale » a remis le 22 juillet son rapport à la commission éducation de l’Assemblée. Elle souligne la reconstitution des anciennes filières en terminale avec les inégalités de genre et sociales qui existaient avant la réforme du lycée. Et elle demande le maintien de 3 spécialités en terminale et la spécialisation des lycées pour remédier aux difficultés d’orientation des lycéens.
Les adaptations des spécialités
Le BO du 29 juillet a publié les adaptations du périmètre d’évaluation des épreuves de spécialité en maths, NSI, physique-chimie, SVT, SES,LLCER, STMG, ST2S, STL, STI2D, S2TMD, et arts. A noter des curiosités comme la suppression de l’explication des crises financières en SES…
Bac : Blanquer renforce le contrôle continu
Le futur bac correspondra bien à ce que le Café pédagogique avait annoncé le 17 juin. JM Blanquer choisit de renforcer le contrôle continu et de faire revenir les options dans la moyenne du bac. Si tout cela est présenté au conditionnel par le ministère alors que cela a été annoncé dans le détail devant le Sénat le 16 juin, puis confirmé par le ministre lui-même le 22 juin devant l’Assemblée, c’est que le ministre fait semblant de consulter le comité de suivi de la réforme du lycée. C’est le fameux micmac. Le Snes Fsu parle « d’avènement du bac local ». Le Sgen Cfdt de « réelle avancée ». Le Se-Unsa est « favorable ». Quand au Snpden Unsa, premier syndicat de personnels de direction, il a obtenu ce qu’il voulait. L’examen est simplifié dans son organisation matérielle mais reste une usine à gaz pour les candidats. Le bac devient un peu plus un diplôme local opaque. L’offre de spécialités sera forcément réduite. Les enseignants seront un peu plus sous pression des parents.
Bac : Les textes sur le contrôle continu publiés
Un décret et un arrêté publiés au J.O. du 28 juillet entérinent ce que le Café pédagogique avait annoncé de la réforme du bac. Le ministre installe un « vrai » contrôle continu à hauteur de 40% de la note finale. L’évaluation sera contrôlée par le conseil pédagogique. Il rétablit les options. Tout cela aura plusieurs conséquences. Le caractère local du bac est renforcé. Le retour des options a un impact sur le nombre des spécialités offertes dans les établissements.
Bac : Les enseignants vont-ils perdre leur liberté pédagogique ?
La liberté pédagogique des enseignants en lycée est-elle menacée ? La prise en compte par le ministère, lors du CSE du 8 juillet, d’un amendement du Se-unsa sur l’évaluation du contrôle continu amène à poser la question. Le texte prévoit un travail en conseil d’enseignement et une validation en conseil pédagogique des évaluations du contrôle continu de 1ère et terminale. Le Se-Unsa estime que cette mise en commun protège les enseignants des pressions des parents et apporte de la cohérence à l’évaluation. Le Snes Fsu pense que c’est un grand pas vers le contrôle par les chefs d’établissement et une standardisation pédagogique. Ce qui est sûr c’est que JM Blanquer a sauté sur l’occasion. Dans une lettre envoyée aux enseignants le 9 juillet, le ministre évoque « un cadre national d’évaluation complet ».
Une indemnité nouvelle pour le bac
Les enseignants qui participeront aux épreuves ponctuelles évaluant les candidats du hors contrat ou libres pour leurs épreuves continues seront indemnisés, annonce un décret du 8 août. Ils toucheront royalement 50€ pour 30 copies ou 25 euro par demi-journée d’interrogation…
La réforme du lycée et les inégalités sociales en terminale
Censée supprimer les filières pour échapper aux déterminismes sociaux et aux inégalités de genre, la réforme du lycée menée par JM Blanquer les prolonge jusqu’en terminale comme le montre une nouvelle étude Depp. En terminale le choix des doublettes est dicté par l’origine sociale et par le genre. Les maths sont la discipline du tri social dans cette réforme.
Grand oral : Le début difficile d’une épreuve phare
Fleuron de la réforme du bac, le « grand oral » commence le 21 juin dans les lycées. L’épreuve veut former les jeunes à prendre la parole en public, un objectif qui est partagé avec de nombreux autres systèmes éducatifs. Mais elle est contestée depuis des mois par des associations et syndicats enseignants qui soulignent son impréparation et son caractère socialement discriminant. Le retard apporté à envoyer les convocations, reflet de la difficulté à organiser l’épreuve, ajoute aux difficultés de cette épreuve totalement nouvelle.
|