Dans un nouveau rapport publié le 15 juin, « Perspectives sur les compétences 2021 », l’OCDE attire l’attention sur l’impact de la crise du Covid. Pour l’OCDE l’éducation tout au long de la vie devra davantage encore améliorer les compétences de ceux qui ont quitté tôt le système scolaire. Une recommandation qui concerne particulièrement la France où le pourcentage des adultes en formation et leur gain en compétences sont inférieurs à la moyenne OCDE.
Investir dans la formation professionnelle
» Il faudra impérativement qu’une partie des ressources consacrées à la reprise soit dévolue aux programmes de formation tout au long de la vie, lesquels doivent fédérer les principales parties prenantes et viser en priorité les groupes les plus vulnérables, à commencer par les jeunes, et au premier chef ceux qui sont sans emploi ni formation et sortis du système éducatif », déclare l’organisation internationale.
Selon elle, « la crise a accéléré la transformation, déjà rapide, de notre économie et des besoins de compétences. Aujourd’hui, trop d’adultes ne participent pas à l’apprentissage sur le lieu de travail et la pandémie a encore réduit leurs possibilités de le faire … Dans les efforts de relance, les compétences feront la différence entre rester en tête ou prendre du retard dans un monde en constante évolution. Les pays doivent investir une partie des ressources consacrées à la reprise dans des programmes d’apprentissage tout au long de la vie ».
La part de l’Ecole
Cet effort concerne l’Ecole. D’abord parce que les fondement de l’éducation tout au long de la vie s’acquièrent à l’Ecole. » La formation tout au long de l’existence suppose un solide bagage de compétences élémentaires, comme la lecture et le calcul, de la volonté et une habitude de l’apprentissage. »
Ensuite parce que l’OCDE craint les effets de la pandémie sur les élèves. « Il est fort possible, d’autre part, que la pandémie modifie l’attitude des enfants et des jeunes vis-à-vis de l’apprentissage. Les perturbations auxquelles elle a donné lieu dans l’enseignement scolaire classique ont eu comme conséquence que de nombreux enfants n’ont pas acquis toutes les compétences attendues. A brève échéance, la pandémie pourrait faire grossir le nombre des jeunes qui ont abandonné l’école. A moyen et long termes, le manque d’investissement personnel serait susceptible d’empêcher la génération d’élèves actuelle d’acquérir un état d’esprit positif à l’égard de l’apprentissage, alors même que les profonds changements structurels à l’œuvre exigeront de savoir actualiser ses compétences tout au long de la vie ».
Et la France ?
Le rapport de l’OCDE comprend un important appareil statistique qui éclaire le cas français. Ainsi la France y apparait comme un des pays où l’apprentissage tout au long de la vie est le moins développé. Un peu plus de 30% des 26-65 ans participe à un programme de formation quand la moyenne OCDE est à 40% et certains pays au delà de 50% : pays scandinaves, Australie, Etats-Unis. On comprend que la France est aussi en dessous de la moyenne OCDE en ce qui concerne les gains en compétences (littératie par exemple) une fois sorti de l’Ecole. Une situation inquiétante si la transformation de l’économie s’accélère suite à la pandémie.
François Jarraud