Grenelle
Grenelle : Une revalorisation comparable à celle de 2021 et c’est tout
« Ces changements sont des changements systémiques , c’est la désinfantilisation et la fin de l’individualisme. Notre système ne peut plus être décrit comme immobile et irréformable ». Clôturant le Grenelle de l’éducation le 26 mai, JM Blanquer annonce un moment « historique ». Mais la revalorisation 2022 se situe tout juste au niveau, fort modeste, de celle de 2021. Qui sera concerné, son application concrète, les contreparties à venir, seront définis en juin. Les décisions sont repoussées à juillet. Soulagement et déception.
Versailles : Le Grenelle traduit sur le terrain
C’est de Versailles que nous viennent les premières applications du Grenelle de l’éducation sur le terrain. Au lendemain des annonces de JM Blanquer, la rectrice de Versailles publie sa » Feuille de route pour les ressources humaines » Si certaines mesures sont intéressantes, comme le soutien aux primo arrivants, la rectrice décline surtout tous les outils du managériat d’entreprise. Ainsi Versailles aura son « club des managers », des enseignants badgés chargés d’appuyer le chef d’établissement ou le directeur d’école, des pré rentrées étendues en éducation prioritaire et de très nombreux postes à profil supplémentaires. Le « pilotage » des enseignants est renforcé. Coté formation le discours c’est de répondre aux demandes du terrain mais la rectrice annonce déjà la priorité aux pédagogies comportementales. » La désinfantilisation et la fin de l’individualisme » annoncées par JM Blanquer le 26 mai c’est tout simplement la prise de pouvoir du New Public Managament.
Grenelle : Les syndicats soulignent la disparition de la loi de programmation
« Revalorisation c’est un grand mot ». Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, la clôture du Grenelle de l’éducation par JM Blanquer le 26 mai ne fait pas disparaitre les inquiétudes. Le Sgen Cfdt au contraire « acte positivement » la revalorisation. La plupart des syndicats regrettent l’absence de loi de programmation. Tous vont avoir à négocier avec JM Blanquer la répartition des 400 millions et les contreparties envisagées par le ministre.
Grenelle : Les syndicats ne sont pas dans la confiance
« Le ministre est attendu sur les moyens de permettre les évolutions nécessaires de notre système éducatif ». C’est aujourd’hui que JM BLanquer va dévoiler ses « perspectives » suite au Grenelle de l’éducation. Il recevra juste avant les syndicats. Si le Se-Unsa parle de « lignes rouges » pour les mesures envisagées par le Grenelle de l’éducation, le Snes Fsu rappelle toutes les chausses trappes d’un événement qu’il a quitté avec la CGT. A la veille de la réception des syndicats par JM Blanquer, ceux-ci manifestent plus de méfiance que d’enthousiasme devant les « perspectives » du Grenelle de l’éducation.
JM Blanquer annonce « les perspectives » du Grenelle de l’Education pour le 26 mai
Réuni de novembre 2020 à fin janvier 2021, le Grenelle de l’éducation était censé dessiner « une évolution profonde du système éducatif et des métiers des personnels de l’Éducation nationale autour de quatre leviers prioritaires : reconnaissance, coopération, ouverture et protection et valeurs de la République ». Ses conclusions, repoussées depuis mars, vont être données par JM Blanquer le 26 mai lors d’une table ronde. Les recommandations du Grenelle sont explosives pour les enseignants. Jusqu’où le ministre est il prêt à aller entre revalorisation et contreparties ?
Langues régionales
Langues régionales : Le gouvernement doit assumer le recours Blanquer
Après la censure partielle de la loi Molac sur les langues régionales par le Conseil constitutionnel, JM Blanquer puis JP Castex sont montés au créneau devant l’Assemblée face aux questions des députés sur l’avenir des écoles immersives. L’avenir des écoles Diwan (breton), des calendrettes (catalan) et des ikastolak (basque), toutes écoles sous contrat d’association avec l’Etat, est directement menacé. L’enseignement immersif dans les écoles publiques aussi. Le recours devant le conseil constitutionnel, fait par des parlementaires LREM entrainés par le ministre de l’éducation nationale, entraine un séisme dans les régions à la veille d’un scrutin national.
Emmanuel Macron en pompier de JM BLanquer
La décision du Conseil constitutionnel sur la loi sur les langues régionales continue à susciter des réactions politiques. Le 26 mai c’est le président de la République qui est amené à s’exprimer sur sa page Facebook. » En tant que Président de la République, je suis tout à la fois protecteur de la langue française et gardien de la richesse que constituent nos langues régionales. Voilà pourquoi j’ai demandé au gouvernement et au Parlement de trouver les moyens de garantir la transmission de cette diversité linguistique dans le respect des cadres pédagogiques largement reconnus depuis un demi-siècle ». L’incendie a été allumé par un recours préparé par le cabinet du ministre de l’éducation nationale. Le 25 mai le premier ministre avait déjà du intervenir.
Politique ministérielle
Bruno Devauchelle : Omerta sur le RGPD
Où en est-on de la mise en application du RGPD ? Cette question prend une importance particulière trois années, jour pour jour, après sa mise en application dans le monde scolaire. Et la période de confinement a mis en évidence que cette question est essentielle. Alors qu’aucun bilan n’est publié, dans les établissements scolaires, on entend souvent parler RGPD. Mais c’est souvent comme une mise en garde, parfois une précaution oratoire, parfois une contrainte. Bien que les Etats généraux du numérique, dans la proposition 30, aient recommandé la formation à la bonne utilisation du RGPD, Il est bien difficile de savoir aujourd’hui ce qu’il en est. De nos investigations, il ressort que le RGPD est davantage un étendard qu’on sort à la moindre occasion qu’une réalité connue et comprise et surtout concrètement mise en oeuvre.
A Nantes, qui participe à la ségrégation scolaire ?
Comment se construit la ségrégation scolaire dans une métropole ? Cédric Hugrée et Tristan Poullaouec le donnent nettement à voir dans l’Atlas social de la métropole nantaise. La ségrégation urbaine est loin d’expliquer les inégalités sociales entre les établissements de la métropole. Et si le privé a sa part de responsabilité dans la construction des inégalités, l’Education nationale y participe aussi directement.
Un quart des postes mis au concours d’IPR non pourvus
C’est le journal du SNIA-IPR qui dévoile l’information. 15 postes mis au concours d’IA IPR ne sont pas pourvus à l’issue du concours. 105 postes étaient proposés en tout. Ainsi en biotechnologies 67% des postes ne sont pas pris, 50% en STI et espagnol, 33% en éducation musicale, un quart en maths, physique chimie et anglais. C’ets le cas aussi de 7% des postes en lettres. Ces résultats sont meilleurs qu’en 2020 où 26% des postes n’ont pas trouvé preneur. Mais pour le SNIA IPR « le constat du manque récurrent d’attractivité du corps des IA IPR est accablant ».
Agricole : Le Snetap Fsu appelle au boycott des examens
« Face au refus d’anticiper cette situation en aménageant les programmes et les épreuves malgré les demandes répétées de notre organisation dés le mois de juin 2020 et réitérées tout l’automne ; face au mépris avec lequel les enseignant.es sont traité.es par leur ministre incapable de tenir l’engagement pris de rémunérer les correcteur.rices des rapports et oraux de l’année dernière » le Snetap Fsu « appelle les personnels à exprimer leur colère en refusant de participer à l’organisation et à la tenue des épreuves terminales ».
Fin de la demi jauge dans les collèges alors que le taux d’incidence reste très élevé
JM Blanquer annonce le 28 mai sur Europe 1 la fin à partir de lundi 31 de la demi jauge dans les collèges de 15 départements. Certes selon les données ministérielles, la situation est stable dans l’éducation avec 5115 classes fermées (5110 le 21 mai) et 11725 élèves contaminés (12922 le 21 mai). On note davantage de tests salivaires réalisés (346 221) mais on reste loin des objectifs proclamés (600 000). Mais cet état des lieux cache une réalité moins optimiste. Les taux d’incidence des scolaires ne baissent plus et se maintiennent à des niveaux très élevés : 156 pour les écoliers (de l’élémentaire) (ils étaient à 20 en octobre) et 176 pour les collégiens (idem). On est à 190 pour les lycéens. Dans une région à demi jauge comme l’Ile de France on est à un taux d’incidence de 220 pour les collégiens. Tout cela selon Géodes (ministère de la Santé).
Métier enseignant
A la veille du Grenelle, JM Blanquer désespère la profession
Avec un avis très négatif sur la politique menée contre le Covid dans les écoles, la question nouvelle de cette édition 2021 du Baromètre Unsa, JM Blanquer fait un grand chelem à rebours. Les personnels de l’éducation nationale désapprouvent la totalité de ses politiques, cadres compris. A la veille de décisions qui devraient impacter la profession, les résultats du Baromètre Unsa soulignent la profondeur du fossé entre le ministre, les enseignants et les cadres de l’Education nationale. JM Blanquer peut-il sortir du trou ?
Enseignants : La précarité progresse en Europe
La crise du recrutement des enseignants n’est pas une spécialité française. Une récente publication de la Commission européenne montre que 35 systèmes éducatifs européens sont en manque d’enseignants. Cette situation n’explique pourtant qu’en partie les progrès de la précarisation du métier enseignant sur le continent. Il en va aussi des choix politiques.
OCDE : Les enseignants français champions du stress devant l’accueil des élèves à besoins particuliers
On ne saura pas ce que pensent les enseignants français sur tous les aspects de l’accueil des élèves à besoins particuliers, la France n’ayant pas participé à toutes les questions posées par l’OCDE. Mais la France est le pays de l’OCDE où cet accueil stresse le plus les enseignants. Il y a sans doute des raisons…
L’OZP enquête sur la formation des personnels de l’éducation prioritaire
Association regroupant des acteurs de l’éducation prioritaire, l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) suit avec attention les politiques prioritaires. » Afin de pouvoir travailler de manière utile nous avons besoin sur les sujets les plus importants d’informations solides que seuls ceux qui, comme vous, exercent en éducation prioritaire peuvent nous apporter. Nous ouvrons un chantier concernant la formation des personnels exerçant en éducation prioritaire. Nous souhaitons faire le point sur la situation actuelle et pouvoir faire des propositions pour l’avenir, pour le jour où s’ouvriront des perspectives nouvelles pour l’éducation ». Vous pouvez répondre au questionnaire par ce lien.
Des syndicats enseignants appellent à une journée « pour les libertés »
« Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons un climat politique et social alarmant. S’allier avec l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes au travail et dans la vie se propagent. Les attaques contre les libertés et les droits sociaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte politique, économique, social et sanitaire les injustices explosent et génèrent une forte misère sociale… Comme les signataires de l’appel pour les libertés et contre les idées mortifères de d’extrême droite, nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable ». La CGT, Solidaires, la FSU, des organisations lycéennes (UNL, MNL, FIDL) , la FCPE et bien d’autres organisations (LDH, MRAP, Sos Racsime,LFI, Génération.s, GDS, NPA, Place publique etc.) appellent à une journée nationale de manifestation et de mobilisation le 12 juin.
Professionnel : Les familles de métier modifiées
» A titre transitoire à compter de la rentrée 2020-2021, l’autorité académique peut exceptionnellement autoriser certains lycées à proposer la spécialité “ assistance à la gestion des organisations et de leurs activités ”, dès la classe de seconde, hors d’une classe organisée en famille de métiers ». Le JO du 23 mai publie la liste révisée des familles de métier des secondes professionnelles.
La FAQ ministérielle mise à jour pour les examens professionnels
« Pour le baccalauréat professionnel, toutes les épreuves ponctuelles ont lieu. Toutefois, afin de tenir compte des circonstances particulières de cette année scolaire, les deux meilleures notes obtenues à ces quatre épreuves ponctuelles écrites suivantes : français ; histoire-géographie et enseignement moral et civique ; prévention- santé – environnement et économie-droit ou économie-gestion sont retenues pour la délivrance du diplôme. Les deux notes les plus élevées sont affectées du coefficient de l’épreuve correspondante. Pour les deux autres épreuves, la note résultant de la moyenne pondérée des deux notes les plus élevées est retenue. Elle est affectée du coefficient de chacune de ces deux épreuves ». La FAQ minsitérielel a été modifiée pour aborder el cas des diplômes professionnels. Elle aborde aussi le cas des CCF pour ces diplômes et de l’épreuve d’EPS.
Les professeurs « prioritaires » pour la vaccination
A la veille de l’ouverture de la vaccination contre le Covid 19 à tous les adultes, le premier ministre annonce le 20 mai une liste de professions « prioritaires » pour la vaccination. Parmi la trentaine de métiers (conducteurs de bus et routiers, agents de nettoyage, salariés et chefs d’entreprise des commerces d’alimentation, buralistes, ouvriers de l’industrie agro-alimentaire, gens de mer etc.) figurent les professeurs. Cette priorité avait été promise pour mars, puis avril et finalement elle arrive alors que la vaccination est déjà largement possible pour tous et peu de temps avant la levée officielle des restrictions. Selon l’OCDE, en mars 2021, dans 19 pays sur 30 les enseignants étaient déjà prioritaires pour la vaccination. Sans les citer tous on peut dire que c’était le cas de l’Autriche, l’Allemagne, le Chili, la Colombie, l’Irlande, Israël, la Russie, le Portugal, la Pologne, l’Espagne etc. En Allemagne, par exemple, les professeurs du 1er degré étaient au niveau 2 de priorité c’est à dire qu’ils étaient aussi prioritaires que les 70-80 ans. La France faisait partie des rares pays qui refusent cette priorité. Il est vrai que dans plusieurs de ces pays elle était déjà inutile. C’était le cas par exemple au Japon, en Angleterre ou aux Etats-Unis où la vaccination de la population était très avancée. C’est à ces exemples qu’il faut rattacher la « priorité » des enseignants…
Des professeurs du privé en grève pour les conditions de travail
En période de restrictions, comment faire faire gratuitement une heure de cours en plus aux enseignants ? En diminuant de quelques minutes les heures de cours pour les faire récupérer ensuite. Les professeurs du lycée Saint Joseph de Lamballe (22) ne s’y sont pas laissés prendre. Selon Le Penthièvre, ils ont fait grève le 27 mai pour refuser des heures de cours réduites à 52 minutes. La direction de l’établissement entend poursuivre. On lui souhaite bon courage…