« Largement dominant à l’école maternelle depuis des décennies, le dispositif des « ateliers » est depuis peu concurrencé par des « plages d’activités montessoriennes ». Pour certains enseignants, elles permettraient une meilleure prise en compte de la diversité des élèves. Nous avons comparé ces deux types de dispositifs en observant spécifiquement l’activité et les apprentissages des élèves plus faibles, le plus souvent issus des milieux populaires. Malgré leurs différences, il n’est pas rare que ces dispositifs présupposent tous deux une grande autonomie des élèves, alors même que l’écart est grand entre cette autonomie postulée et l’« autonomie » réelle, en particulier pour les plus faibles », écrit Ghislain Leroy dans un article publié dans la Revue française de pédagogie (n°207). Pour lui, « qu’il s’agisse de l’un de ces dispositifs ou de l’autre, s’ils postulent l’autonomie plutôt qu’ils ne la construisent – c’est malheureusement souvent le cas –, alors ils ne peuvent que s’avérer différenciateurs, au service des meilleurs mais moins, voire peu utiles, pour les plus faibles… Une pratique moins différenciatrice pourrait aussi passer par une vigilance renforcée envers les implicites de la situation et du support d’apprentissage, surtout quand l’élève est seul face à eux. Enfin, il y a lieu de questionner les logiques « productivistes » actuelles, en recherche de performance, qui semblent s’appuyer sur des autonomies enfantines fantasmées plus que réelles, car non construites avec l’adulte ».
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