Directeurs d’école
La loi Rilhac adoptée mais déshabillée
« Harakiri de la majorité sur sa propre loi » » Cette loi sert-elle à quelque chose ? » « On nous a roulé dans la farine ! » A l’issue de la première séance de l’Assemblée nationale consacrée à la proposition de loi sur les directeurs d’école déposée par C Rilhac (LREM), le 24 juin, la loi a été adoptée mais vidée de ses principaux points. L’emploi fonctionnel de direction disparait. Et avec lui les décharges et rémunérations promises. Après une série d’escamotages sans précédent, tout est remis dans les mains du pouvoir réglementaire du ministre. JM Blanquer promet des textes réglementaires sur la fonction de directeur dans deux semaines avec application à la rentrée 2020.
Loi Rilhac : Les syndicats attendent une concertation avec JM Blanquer
« Il donne un élan politique aux mesures réglementaires qui pourront être prises dès la rentrée prochaine ». Le 25 juin, après le vote de la loi Rilhac à l’Assemblée, JM Blanquer a annoncé sa volonté de publier sous 15 jours des textes sur les directeurs d’école avec application à la rentrée 2020. Alors que le dialogue social sur cette question est en panne, le Snuipp Fsu comme le Se-Unsa attendent la relance de la concertation sur cette question particulièrement vive.
Reprise
Reprise : Les élèves reviennent au collège Flaubert mais pas tous
Impatience des élèves de revoir les copains, joie des enseignants de retrouver leurs élèves, non dénuée d’une certaine appréhension avec les contraintes qui demeurent… La reprise des cours avec tous les élèves, censée marquer la deuxième phase du déconfinement, s’est déroulée hier dans le bon ordre et dans la bonne humeur au collège Gustave Flaubert, à Paris (13ème). Les enseignants et le personnel étaient quasiment au complet mais pas tous les élèves. Sur un total de 560 élèves, 355 (63%) étaient présents contre 280 (50%) la semaine passée. Une progression sensible mais, malgré l’annonce du caractère obligatoire de la reprise scolaire, l’établissement n’a pas fait le plein. Reportage.
Premier degré : La reprise c’est aussi du bonheur
Lundi 22 mai, une grande majorité des élèves est retournée à l’école. Malgré les cafouillages, un protocole sanitaire illégal jusqu’à quelques minutes de la réouverture des écoles, le sentiment qui prédomine après deux jours d’école « normale » n’est autre que le bonheur. Le bonheur de se retrouver, de retrouver un semblant de vie « normale » pour les enseignants, les élèves et leurs parents. Marie-France*, Édouard et Virginie* témoignent.
Réouverture dans le trouble
Moment émouvant : professeurs et élèves se retrouvent tous à l’école et au collège ce 22 juin. Mais ce moment attendu est gâché par les publications tardives des textes gouvernementaux. Le protocole sanitaire n’est publié que le 17 juin. Et le décret rendant possible son application ne sort que le jour de la réouverture ! La réouverture sera moins complète que ce qui a été annoncé. La fatigue et la colère des personnels de direction semble à son comble.
Premier degré : Une étude de l’Institut Pasteur abaisse le risque de transmission du Covid-19 chez les enfants
C’est la première étude française qui vient corroborer les propos de Robert Cohen sur BFM. Menée par l’Institut Pasteur elle établit que le risque de transmission du Covid 19 est très faible chez les enfants. Le rapport devrait rassurer les enseignants des écoles. IL faut y apporter deux limites. La première c’est que le virus circule et qu’il convient d’être prudent même à l’école primaire. La seconde c’est que ces résultats ne disent rien des risques au collège et encore davantage au lycée.
Le décret sanitaire publié le 22 juin
Le jour même de la réouverture totale des écoles et établissements scolaires le gouvernement publie un nouveau décret, modifiant celui du 15 juin, et permettant l’application du protocole sanitaire en toute légalité. Alors que des syndicats d’enseignants et de personnels de direction reprochent au ministre de les mettre en opposition aux parents, cette publication tardive confirme au moins le peu de cas que le gouvernement fait de leur travail.
Les syndicats demandent un plan d’investissement dans l’éducation
Une large intersyndicale (Cgt, Faen, Fsu, Sgen Cfdt, Snalc, Sud, Unsa) demande un effort budgétaire pour la rentrée de septembre. Les syndicats peuvent s’appuyer sur l’exemple britannique où un milliard vient d’être débloqué.
Professionnel : Une intersyndicale demande des moyens pour la rentrée
« Les élèves de LP ont plus que les autres pâti de la fermeture des établissements et des difficultés liées à la mise en oeuvre de la continuité pédagogique », écrivent dans un communiqué commun une large intersyndicale (CGT Éduc’action, SE UNSA, SNALC, SNETAA FO, SNUEP FSU, SUD Éducation). « Ces élèves dont une majorité est issue des milieux populaires et confrontée à des difficultés économiques, sociales et familiales sont parmi les principales victimes de la fracture numérique et un grand nombre d’entre eux·elles sont aujourd’hui décrocheur·euses ». L’intersyndicale demande la remise en question des familles de métier, une réforme récente qui réduit le nombre des secondes professionnelles et remplit de façon maximale les classes en regroupant les spécialités. « Il faut redonner du temps à l’enseignement disciplinaire pour rattraper le retard pris dans les cursus menant aux diplômes. Ce temps peut être trouvé par l’allègement des dispositifs introduits par la réforme de la voie professionnelle.. Cette augmentation des capacités d’accueil demande des moyens humains qui se traduisent par plus de personnels présents dans les établissements, à tous les niveaux. Ces postes doivent être budgétaire ».
Politique ministérielle
Blanquer : Une rentrée en forme d’évaluations et de pressions sur les professeurs
Intervenant le 22 juin, jour de la reprise complète des écoles et collèges, sur France Inter, JM Blanquer a évoqué la rentrée et la réouverture des lycées. Pour la rentrée il annonce « un plan ultra volontariste d’évaluations ». Pour la réouverture des lycées, il invite les parents à signaler aux chefs d’établissement les entretiens individuels qui n’auraient pas lieu…
Le nouveau conseil d’évaluation de l’Ecole
Le BO du 25 juin publie la liste des membres du Conseil d’évaluation de l’Ecole, une structure née de la loi Blanquer en lieu et place du Cnesco. Présidé par la rectrice Béatrice Gille, le conseil réunit des personnalités nommées par le ministre, les deux chambres et , curieusement, par l’Institut de France. Le ministre y délègue les représentants de l’administration (Dgesco, Inspection générale et Depp). L’Assemblée nationale nomme deux experts proches de l’OCDE (Eric Charbonner et Anna Cristina d’Assio). Le Sénat a choisi une ancienne rectrice nommée sous Chatel, Martine Daoust et le géographe Jacques Lévy. La commission de l’éducation de l’Assemblée y délègues les députés LREM Suylvie Charrière et LR Maxime Minot. Celle du Sénat les centristes Mireille Jouve (RDSE) et Laurent Lafon (UDI). L’Institut nomme Olivier Houdé et l’informaticienne Marie Paule Cani. Ce conseil n’est pas sans rappeler le HCE créé sous Jacques Chirac et disparu en 2012.
Bac : Le controle continu étendu à de nouveaux établissements privés
Un décret publié le 21 juin étend le bénéfice du bac au controle continu à pratiquement tous les types d’établissements privés à l’exception des organismes de soutien scolaire. Les élèves de ces établissements vont voir les notes déclarées par ces structures considérées comme celles des établissements publics. Ce nouveau texte étend le bénéfice de cette mesure aux établissements d’enseignement technique privés et aux établissements d’enseignement à distance. Un autre texte allège l’examen du bac pour les candidats ayant déjà eu un baccalauréat.
Métier
E3C : Les épreuves non faites devront être réorganisées
» Conformément à la note de service n° 2019-110 du 23 juillet 2019 sur les modalités du contrôle continu, les établissements qui n’ont pas pu organiser la première série d’épreuves communes de contrôle continu pour la session 2021, ont jusqu’à la fin de l’année scolaire 2020/2021 pour organiser ces épreuves », annonce une note de service publiée au BO du 18 juin. Un texte qui ne va pas simplifier les choses dans les établissements.
Second degré : Affectation des stagiaires
La note de service sur l’affectation des stagiaires du 2d degré est parue au BO du 18 juin. Le texte précise les modalités des demandes d’affectation et de saisie des voeux avec es délais à respecter.
Numérique
Bruno Devauchelle : Numérique en classe, l’indépassable obstacle pédagogique
» A cette affirmation souvent entendue dans les discours officiels « le numérique transforme la pédagogie », j’oppose celle-ci, aussi connue : « la pédagogie précède toujours le numérique » ! » Bruno Devauchelle trace ce débat du logo des années 1980 à la robotique actuelle. Un débat qui tourne en rond depuis 50 ans.
Les cultures numériques à l’Ecole
« Nous publions aujourd’hui les productions du groupe thématique numérique 5 sur « les cultures numériques à l’École »… Les travaux réalisés fournissent un cadre conceptuel pour penser les cultures numériques à l’École, donnent accès à de nombreux témoignages d’acteurs de l’éducation, présentent une série d’expériences de terrain, suggèrent des pistes pour mieux intégrer les cultures numériques aux projets des institutions éducatives et, en bonus, proposent une série de citations illustrées comme autant d’aphorismes scientifiques. » Les travaux du laboratoire Techné à découvrir.
Bruno Devauchelle : Numérique et approche globale en éducation
Quelques questions vives sont apparues au cours des derniers mois, et le désir de chacune et chacun de retrouver l’état d’avant la crise montre que ces questions peuvent être douloureuses ou tout au moins délicates à traiter. Parmi celles-ci on peut citer : le lien famille-école doit-il être renforcé ? La relation enseignant élève(s) peut-elle être personnalisée ? La transmission supporte-t-elle toutes les médiations ? Un cadre formel est-il indispensable pour apprendre ? Comment trouver la bonne distance pour enseigner avec les moyens numériques ? Comment développer les compétences d’autonomie des jeunes dans un système formel ? Peut-on vraiment apprendre à la maison ? Quelle place pour l’économie et le commerce au service de l’éducation ? La place donnée au numérique ne doit-elle pas être repensée ?