L’AFAE publie plusieurs textes préparatoires à son colloque qui aura lieu en mars 2020 à Bordeaux sur le thème » Parcours, mobilités, territoires : pour une fabrique des possibles ». Parmi ces textes, celui de Pierre Champollion revient sur ses travaux sur l’école rurale où des évolutions sont ne cours et un rapprochement avec l’école urbaine s’amorce.
» Le présent article aborde la question de l’école rurale à partir d’une différenciation de l’espace rural en rompant l’apparente unité de la ruralité qui était antérieurement systématiquement de mise », écrit -il. Il montre « une déconstruction progressive de la spécificité historique de l’école rurale montagnarde ».
» Territoires et territorialités, comme d’autres contextes, sociaux, politiques, institutionnels, même si leur poids spécifique est moindre, impactent la scolarité des élèves à bien des niveaux, notamment en termes de performances scolaires au niveau du 1er degré principalement et de projets et choix d’orientation au niveau du 2nde degré. Sur le plan de l’orientation plus particulièrement, ce sont moins les caractéristiques géographiques du territoire concerné qui pèsent que la dimension symbolique du territoire. Dans le rural-montagnard, en tout cas, si les performances scolaires (mathématiques et français) sont positivement impactées par le territorial, au niveau de l’orientation, c’est la territorialité, contrairement à ce qui pouvait être raisonnablement pensé, qui influe sur les projets et les choix plutôt négativement, en ce qu’elle restreint l’usage de l’ensemble de la palette des choix d’orientation aux formations courtes et de proximité », écrit P Champollion.
« Les résultats précédents, présentés à partir des analyses conduites dans le sud-est de la France, ont spécifié fortement, comme on l’a vu, l’école rurale de moyenne montagne. Mais il apparaît, comme le montrent le second suivi longitudinal rural et les premières comparaisons rural-urbain, que cette spécificité rurale a tendance aujourd’hui à décroître quelque peu, de façon différenciée certes selon les variables considérées. Il semble même bien qu’élèves de l’école rurale et de l’école urbaine, au moins en termes de représentations sociales, notamment, se rapprochent pour certaines variables. Cette homogénéisation ira-t-elle jusqu’au bout ? »