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« Le ministère doit comprendre qu’il doit écouter les enseignants ». Le 11 juin, des professeurs de l’enseignement professionnel (PLP) bloquent le centre de correction du BEP en Seine Saint Denis au Blanc Mesnil. Germain Filoche , PLP au lycée Costes de Bobigny et animateur du collectif Touche pas à mon lycée pro, explique les raisons de ce mouvement de blocage des corrections d’examen qui va reprendre pour le bac professionnel.

Corrections empêchées

« Lors d’une formation sur la réforme du lycée professionnel, en mai, on avait annoncé le boycott de la correction du BEP et du bac pro. On a mis cela en application ce matin avec un piquet de grève devant le lycée centre de correction au Blanc Mesnil (93) ». D’après Germain Filoche, la moitié des correcteurs boycottent la correction du BEP en lettres histoire. Ils sont couverts par des préavis déposés par plusieurs syndicats (Snuep Fsu, Cgt, Solidaires).

« Ca ne nous fait pas plaisir », explique G Filoche. « On perd de l’argent, on va en reperdre pour le bac. Surtout on a préparé toute l’année les élèves pour ces examens et on sait que c’est un moment très important pour eux. Mais le ministère s’entête. Il refuse toute concertation. On ne peut pas laisser croire que les professeurs acceptent cette réforme ».

Le collectif « Touche pas à mon lycée pro » a arrêté ce mode de contestation en Seine Saint Denis. Dans d’autres départements les enseignants font autrement : changement de notes, rétention de notes etc.

Un changement radical du métier

« La réforme change notre métier et on refuse ce changement », explique G Filoche. « On va avoir un public mixte d’apprentis et de scolaires. Comment ça va se passer en classe ? Comment faire cours avec une partie des élèves absents une semaine sur deux et les autres présents ? Comment accepter la dégradation apportée par la co intervention (cours avec un professeur d’enseignement professionnel) ? Jusque là on faisait des cours de français. En co intervention ce sera forcément du déchiffrage de notice, du français utilitariste. On va laisser de coté toute ouverture culturelle pour ces jeunes. Pour nous ce n’est pas possible ».

Les suppressions de postes mobilisent aussi ces enseignants. « L’apprentissage c’est le retour à la formation en entreprise pour les jeunes. On leur propose un avenir pénible. On refuse cela ».

Le collectif est décidé à bloquer également les corrections du bac pro. « On demande un débat sur la réforme avec le ministre ». Au Blanc Mesnil il ne fait pas de doute que le ministère ne peut pas réformer sans les enseignants.

F Jarraud

Le collectif Touche pas mon lycée pro

Quel avenir pour les lycéens professionnels ?

La réforme de l’enseignement professionnel