« La réforme du bac dégradera les conditions de travail de tous les personnelset les conditions d’apprentissage des lycéens ». Plutôt favorable à la réforme du lycée, le Sgen Cfdt a durci le ton le 13 mars à l’occasion du comité technique ministériel chargé d’étudier les textes de la réforme. Alexis Torchet, secrétaire national du Sgen, désigne plusieurs points de friction.
« L’organisation des épreuves du bac va poser des questions », nous a dit A. Torchet. « La question de l’anonymisation des copies va peser sur l’administration. Les enseignants et les élèves vont vivre sous une pression certificative permanente » du fait des nombreuses épreuves du controle continu. « Au départ il était prévu un mode d’évaluation souple. Mais tout s’est rigidifié », estime t-il. « On a dénoncé le bachotage mais la situation ne va pas s’améliorer ».
Le Sgen souligne aussi le fait que cela n’éclairera pas les universités sur les futurs étudiants. « Le ministère mettait en avant lesépreuves portant sur les enseignements de spécialité pour éclairer l’orientation dans le supérieur. Mais petit à petit elles glissent vers le mois de mai. Or les voeux dans Parcoursup seront émis avant fin mars. Il est improbable que ces épreuves servent à l’orientation ».
« On court vers un projet qui ne sera pas du tout satisfaisant », estime A Torchet, qui souligne aussi le fait que l’on discute des épreuves du bac alors qu’on n’a pas de textes sur l’organisation du lycée. « Le ministère n’a pas le temps d’une vraie consultation. C’est incohérent et bâclé ». Pour A Torchet, « on est en train de louper la réforme du bac ».
Propos recueillis par F Jarraud