Politique
Edouard Philippe : La contrainte budgétaire s’abat sur l’Ecole
Une page se tourne. Privilégiée depuis 2012, l’éducation retourne au sort commun des ministères pressurés par une politique d’austérité. Dans son discours de politique générale, le 4 juillet, Edouard Philippe a tiré un trait sur 5 années exceptionnelles. L’éducation va devoir fonctionner avec une masse salariale stable. L’Ecole elle même tient très peu de place dans le discours du chef du gouvernement et dans la politique gouvernementale. Une certaine cohérence semble se dessiner entre la pression budgétaire et certains choix éducatifs. Par exemple avec les bacs pros dont les ambitions post bac sont sacrifiées. Reste maintenant à voir précisément comment le ministre pourra satisfaire le chef du gouvernement et quels choix il fera pour cela.
Blanquer : Des chiffres et des lettres
« En cette fin d’année scolaire, je tenais à vous adresser ces quelques mots pour vous remercier du travail que vous accomplissez quotidiennement auprès de vos élèves ». Cette lettre de remerciements du ministre envoyée le 6 juillet aux enseignants aurait pu faire plaisir. Malheureusement elle est envoyée le jour même où le gouvernement décide des mesures budgétaires contre ses fonctionnaires, comme le retour du jour de carence. Finalement la lettre ne fait que souligner le grand écart entre la communication ministérielle et le silence sur la réalité des choix budgétaires que le ministre doit faire dans l’urgence. Une situation qui n’alimente pas la confiance.
Budget : L’Education directement touchée
La protection budgétaire dont bénéficie depuis 2012 l’éducation nationale vit-elle ses derniers jours ? La publication, le 29 juin, de l’audit de la Cour des comptes sur les finances publiques pointe un déficit public de 8 milliards pour 2017. L’Education nationale fait partie des ministères invités par la Cour à faire des économies. Le gouvernement annonce le gel du point Fonction publique. Rue de Grenelle, c’est l’été mais le temps se couvre…
Blanquer : Lettre aux enseignants et leçons de confiance à l’Assemblée
L’annonce d’une lettre aux enseignants est la principale information lachée par Jean-Michel Blanquer lors de son audition devant la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale le 5 juillet. Le ministre a parlé des rythmes, des maitres + et surtout de la confiance. Il a répondu à des questions sur la mixité sociale et annoncé une réforme de l’Inspection générale.
Blanquer et le dédoublement : Déjà mission impossible?
Jean-Michel Blanquer arrivera-t-il à réaliser la promesse d’Emmanuel Macron ? Dès maintenant on peut émettre de sérieux doutes. Pas seulement à cause du manque de locaux. Ce sont les postes qui vont poser problème. La réalisation sur 2017 est déjà largement inférieure à ce qui était prévu. Du coup, l’objectif du dédoublement des CP et CE1 de l’éducation prioritaire, promis par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale, semble hors de portée pour 2018. Un mois et demi seulement après sa nomination, Jean-Michel Blanquer semble déjà dans l’incapacité de satisfaire l’objectif présidentiel. Ni la musique à la rentrée, ni le discours sur le redoublement, ni la promesse de la réussite et du bonheur pour tous, ni toute la « soap education » agitée par le ministre ne doivent faire oublier le calcul des postes…
Blanquer : Pas d’engagement sur le budget
Confiance, liberté, pragmatisme, études scientifiques : Jean-Michel Blanquer a égrené ses éléments de langage habituels sur Europe 1 le 2 juillet. Le ministre de l’éducation a été interrogé avec pugnacité sur ses principales réformes. Mais il est resté très prudent dans ses affirmations. Le budget de l’Education nationale sera-t-il sanctuarisé ? Interrogé sur Europe 1 le 2 juillet, JM Blanquer s’est refusé à l’affirmer. Il a également précisé « qu’il travaille » sur la promesse de la prime de 3000 € en Rep+. Et chiffré le coût du dispositif « Devoirs faits » à 150 millions.
Blanquer remercie F Robine
Le conseil des ministres du 5 juillet a nommé Florence Robine rectrice de Nancy-Metz. F Robine avait été nommée directrice de l’enseignement scolaire en 2014 pour succéder à JP Delahaye qui lui-même avait pris la place de JM Blanquer. Il avait fallu 6 mois à V Peillon pour remplacer JM Blanquer à la tête de la plus importante direction du ministère. Le directeur de l’enseignement solaire apparait comme le numéro deux du ministère. C’est lui qui porte les réformes du ministre. Ces derniers jours F Robine avait du porter dans les instances ministérielles le détricotage des réformes menées depuis 2012. Rectrice de Créteil avant sa nomination à la Dgesco elle redevient rectrice. F Robine occupe le poste de M Reynier, nommée conseillère éducation du premier ministre.
Gel du point d’indice: Faibles réactions syndicales
« La décision du gouvernement de geler à nouveau la valeur du point d’indice des fonctionnaires est profondément injuste et négative pour la fonction publique : ce n’est pas en portant atteinte aux conditions de rémunération de ses agents que l’on renforce le bien commun et notre modèle social », écrit la Fsu. » Après six années de disette indiciaire entre 2010 et 2016, avancer à reculons c’est aggraver la dégradation du niveau de vie déjà vécue par plus de 5 millions d’agents de la Fonction publique. » L’Unsa » prend acte du gel de cette valeur, déjà évoqué par le Ministre de l’Action et des Comptes publics… le 24 mai dernier, au regard de l’évolution du déficit budgétaire que devait préciser l’audit des finances publiques. L’Unsa Fonction Publique regrette cette décision » et » demandera d’autres mesures pour permettre la progression du pouvoir d’achat ».
Recrutement
Capes : Un poste sur cinq non couvert en 2017
La pénurie de professeurs de maths va se prolonger. Au Capes externe de maths, près de 400 postes n’ont pas été attribués. C’est une nouvelle chute avec une centaine de reçus en moins par rapport à 2016. Avec les résultats des principales disciplines, c’est près d’un poste sur cinq qui est laissé vacant aux Capes externes cette année.
Primaire : Six académies en recrutement négatif
» À cette session 2017, ce sont 573 recrutements qui ne seront pas effectués… Une nouvelle fois, le nombre des admis est inférieur aux postes mis au concours ». Dans un communiqué ,le Snuipp Fsu confirme l’information que le Café pédagogique donnait le 26 juin : un nombre important de postes non couverts au concours externe 2017.
Bac Brevet
Le bac est-il donné ?
Faut-il supprimer le bac parce qu’il « ne sert à rien » ou parce que « tout le monde l’a » ? Alors que sont publiés ce matin les résultats du bac, gageons qu’en 2017 comme en 2016, le taux de réussite au bac devrait s’établir autour de 88% de reçus. Un résultat d’ailleurs très variable selon les filières. Au bac général, 92% des candidats ont été reçus en 2016, à peu près autant au bac technologique (91%) alors que le taux de reçus au bac professionnel était seulement de 82% . Ce diplôme est-il vraiment donné à tout le monde ?
Bac 2017 : Premiers résultats
Les résultats du premier groupe d’épreuves du bac sont sortis le 4 juillet. Avec 79% d’admis, 2017 ressemble beaucoup à 2016 où il y avait eu 80% d’admis au même moment. Sur les 699 400 candidats qui se sont présentés, 53 300 ont été ajournés et 96 500 vont maintenant se présenter au second groupe d’épreuves. Les autres sont admis.
Les anti-perles du bac
« Non le lycéen français n’a pas le QI d’une huitre ». Ras le bol des « perles » du bac , plus ou moins vrais, mises en avant dans les médias chaque année ? Ras le bol de voir les élèves ridiculisés ? Françoise Cahen ouvre un site collaboratif où poster les meilleurs morceaux des copies ou des oraux du bac de français. Elle montre des jeunes qui souffrent avec Sisyphe, s’identifient en profondeur avec Dom Juan ou comprennent enfin Cyrano. A vous d’apporter votre contribution.
Brevet : Les sujets de langues, maths et sciences
En mathématiques les candidats ont notamment eu un exercice de codage. En sciences le thème de l’énergie est tombé avec des exercices en physique-chimie et SVT. Les candidats non scolarisés ont aussi passé les épreuves de langues en anglais, allemand, espagnol, arabe, portugais, hébreu, italien.
GAFAM et numérique
GAFAM : Les embarras juridiques du ministère
Saisie fin juin par le Snes et la Cgt sur l’ouverture subite de l’Ecole aux entreprises du Gafam (Google Apple Facebook Amazon Microsoft) révélée par le Café pédagogique, la Direction des Affaires Juridiques (DAJ) du ministère vient de connaitre sa position. Le Café pédagogique s’est procuré ce document. Selon la DAJ, les conditions générales d’utilisation des GAFAM ne réduisent pas les obligations juridiques des établissements scolaires et que le ministère est dans le plus grand flou sur les usages réels.
Bruno Devauchelle : Prudence avec les GAFAM
Quand la direction des affaires juridiques (DAJ) du ministère rend un avis, répond à des questions par écrit, il ne s’agit plus de démagogie ! Suite aux questions posées par les syndicats d’enseignants, après la publication dans Le Café pédagogique du message envoyé par le Directeur du numérique pour l’éducation aux responsables des académies (DAN, DSI), il devenait de plus en plus nécessaire qu’un avis juridique vienne apporter quelques éléments de réponses aux interrogations largement partagées sur la question de la protection des données.
Bruno Devauchelle : Le numérique et le pouvoir
Quel avenir aura le grand plan numérique initié en 2015 par le précédent pouvoir ? Quel sera l’avenir du numérique à l’école si on lit certains écrits de membres du pouvoir qui se met en place ? Mais surtout, comment se construisent les décisions politiques qui vont ensuite tenter d’inonder le « terrain » ? Ainsi pourra-t-on évoquer la place des savoirs scientifiques, celle des groupes de pression, celle des amis politiques, celle des intérêts à court terme ou encore celle des « gens de cours » pour tenter de comprendre comment se prennent les décisions. Le monde enseignant attend beaucoup du pouvoir comme prescripteur et comme protecteur, en même temps, il souhaite pouvoir faire des choix au quotidien. Une position souvent ambivalente qui conforte le pouvoir et le rassure quant aux méfaits de leur aveuglement.
Bruno Devauchelle : L’école, un dogme immuable à l’ère numérique ?
Les institutions internationales, OCDE, UNESCO en particulier évoquent régulièrement la nécessaire éducation des enfants. Le plus souvent cette éducation est associée de manière plus ou moins explicite au modèle de l’Ecole quand elle n’y est pas réduite. Consacrant ainsi la scolarisation comme la seule forme d’éducation efficace on y trouve de multiples références à ce modèle allant jusqu’à l’imposer partout. L’accès offert à tous par Internet aux savoirs et aux autres humains ouvre une brèche dans ce dogme. Il ouvre une brèche dans l’accès au savoir mais semble-t-il pas dans la forme scolaire, même si le nouveau potentiel info-communicationnel la transforme. On l’aura bien compris, lorsque nous parlons d’éducation, nous considérons aussi toutes les formes de « transmission » qui s’opèrent dans une société et pour tous les humains quel que soit leur âge.
Orientation
Des jeunes plus diplômés mais qui ne s’insèrent pas mieux
» Dans un contexte de faible reprise économique, l’accès à l’emploi des jeunes de la Génération 2013 est légèrement plus favorable que pour la génération précédente. En 2016, soit trois ans après avoir quitté le système éducatif, un jeune actif sur cinq recherche un emploi et c’est le cas pour un jeune actif non diplômé sur deux. Ces niveaux restent bien supérieurs à ceux connus avant la crise ». Voilà pour le positif de l’enquête Céreq sur l’insertion de la génération 2013. Mais ce que montre aussi ce numéro c’est que malgré la hausse des qualifications, il n’y a aucun changement visible de l’insertion des jeunes. L’étude nourrit le thème de « l’inflation scolaire ».
APB : L’Onisep répond aux questions sur la seconde phase d’admission
Vous n’avez pas reçu de réponse favorable des établissements que vous visiez lors de la 1ère phase d’admission de la procédure APB ? Alors que débute la seconde phase, l’Onisep a organisé le 29 juin un tchat. Des conseillères d’orientation psychologues ont répondu aux nombreuses questions des lycéens. Refus, listes d’attente, pastilles vertes non respectées, elles apportent des conseils précis. Ce tchat est très utile pour les candidats encore en difficulté et ils sont nombreux !
Orientation : Avec l’Onisep, découvrez les métiers de l’artisanat$
De A comme Alimentation à V comme véhicules, en passant par la beauté, le bois, etc, le panorama des métiers de l’artisanat proposé par l’Onisep, en lien avec la Chambre des métiers de Seine et Marne, fait un focus sur 120 métiers, sous forme de fiches synthétiques et de vidéos. Des séquences pédagogiques sont proposées aux enseignants de collège.
L’effet collège sur l’immobilier démontré
On sait que la discrimination est plus forte entre les collèges qu’entre les quartiers. Voilà que les collèges les plus réputés font monter le prix de l’immobilier. Cet effet lié à la carte scolaire est en fait bien connu. Mais le site Meilleursagents.com le cartographie pour plusieurs villes françaises. Ainsi à Paris être à coté d’un collège renommé fait monter le prix de l’immobilier de 7 à 27%. Pour le site, le collège V Duruy à Paris 7ème fait monter les prix de 51%. L’effet inverse existe aussi : être dans le secteur de G Courteline (12ème) fait baisser le prix de 8%. L’impact est plus ou moins fort selon les villes. C’est à Toulouse que la surcote est la plus forte : 27% en moyenne.