La Gauche peut-elle encore gagner la présidentielle ? Oui, à deux conditions est venu dire Vincent Peillon sur France 2 le 11 décembre. D’abord assumer son bilan face à la droite la plus réactionnaire de son histoire. Ensuite se rassembler de Macron à Mélenchon. C’est le double pari que relève Vincent Peillon. Il a officiellement annoncé sa candidature à la primaire. Mais il vise plus loin. « Je n’ai aucun ennemi ni dans la primaire ni à gauche et dans le camp des progressistes. Nous gagnerons quand nous seront tous rassemblés ». Un sacré pari…
Le candidat qui porte le bilan du quinquennat
Ancien ministre de l’éducation nationale de F Hollande (de 2012 à 2014), Vincent Peillon s’est présenté en continuateur de François Hollande. Estimant qu’il « y a eu des erreurs », il a surtout mis l’accent sur un bilan positif du quinquennat. » En même temps qu’on a réduit les déficits on a maintenu notre modèle social et on l’a fait progresser », a-t-il poursuivi, citant par exemple la garantie jeunesse, les postes de fonctionnaires, le système de retraite. S’agissant de F Hollande, V Peillon estime que « très vite les français vont apprécier sa personne et son bilan… Nous sommes ceux qui ont amené des progrès ».
En même temps, V Peillon se présente comme « le candidat d’une éthique politique », rappelant qu’il « est parti du gouvernement avant ceux qui peut-être n’ont pas l’air de vouloir soutenir leur propre bilan », une allusion qui pourrait concerner M Valls. V Peillon a aussi rappelé que JL Mélenchon avait été ministre socialiste et qu’E. Macron « est resté bien plus longtemps que moi dans le gouvernement de F Hollande ».
Le candidat du rassemblement de la plus grande gauche
Surtout V Peillon a plaidé pour le rassemblement de toute la gauche. « Il faut deux rassemblements »,a-t-il précisé. « Il faut un premier rassemblement de la primaire et tous ceux qui jouent le jeu le veulent. Celui qui gagnera nous le soutiendrons. Derrière il a deux personnes que les français apprécient et qui sont des personnes de valeur ». A propos de JL Mélanchon et d’E. Macron, V. Peillon a précisé qu’il peut travailler avec eux.
Le moteur de ce rassemblement c’est la situation politique. « L’extrême droite est aux portes du pouvoir », a-t-il déclaré. « La droite la plus réactionnaire…veut accroitre les inégalités… J’appelle à la responsabilité et au rassemblement… Je veux que nous puissions gagner la présidentielle ». De cet appel au rassemblement, V Peillon attend la victoire
A mi-chemin entre Macron et Mélenchon, entre Valls et Montebourg, V. Peillon se présente comme l’homme de la synthèse, celui qui peut réunir tous les courants de la gauche. Un pari difficile qui n’est tenable que s’il arrive à faire partager l’idée que la gauche peut gagner le second tour. En l’état actuel, la gauche, divisée entre au moins 3 candidats au premier tour, semble avoir peu de chances d’être présente au second.
François Jarraud
