Revalorisation PPCR : Le point avec Najat Vallaud-Belkacem
« En fin de carrière, le salaire des enseignants français se situera parmi les plus élevés de l’OCDE ». Alors que les discussions sur les Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) se terminent, le Café pédagogique fait le point avec Najat Vallaud-Belkacem. L’application de l’accord PPCR va-t-elle réellement se traduire par une revalorisation des enseignants ? Est-ce un simple cadeau électoraliste ? L’évaluation des enseignants sera-t-elle dorénavant plus juste ?
PPCR : Une revalorisation importante des carrières étalée entre 2017 et 2020
C’est un vrai effort financier que l’Etat va faire pour revaloriser les carrières enseignantes dans le cadre de la négociation PPCR. Il atteindra un milliard en 2020. Près de 500 millions sont budgetés dès 2017 puisque les nouvelles grilles indiciaires entreront ne vigueur dès le 1er janvier 2017. Le PPCR impulse aussi une réforme en profondeur de l’évaluation des enseignants. Découvrez la grille d’évaluation dans sa dernière rédaction que le Café pédagogique s’est procurée.
PPCR : Un accord salué par le Snes et le Se-Unsa
Le PPCR amène-t-il une vraie revalorisation ? La nouvelle évaluation sera-t-elle plus juste ? L’accord risque-t-il d’être tué dans l’oeuf par un retour de la droite au pouvoir ? Si certains syndicats, comme le Snalc ou FO, restent hostiles à l’accord PPCR, les deux principales organisations syndicales lui sont favorables. Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes, et Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, expliquent pourquoi.
PPCR : Avis divergents pour les personnels de direction
« Immense déception » pour ID Fi, « accueil favorable » au Snpden, les deux syndicats de personnels de direction s’opposent sur cet accord proposé par le ministère le 20 octobre. Il prévoit la fusion des deux classes de personnels de direction avec un seul concours d’entrée et la création d’un échelon hors échelle B après la hors classe ouvert à 10% des personnels. Enfin l’accord comporte aussi une revalorisation indiciaire : 4 à 11 points en 2017, 5 en 2018 et de 2 à 9 mais pour certains échelons en 2019.
Système éducatif
L’école face à la violence : Agir avec Eric Debarbieux
« Techniquement – la plus grande partie de la violence à l’école est inscrite au coeur du pédagogique. C’est l’approche uniquement sécuritaire qui est idéologique, dangereuse par son renforcement des pratiques d’exclusion et inadaptée à la réalité de la violence quotidienne ». Ancien Délégué ministériel à la prévention de la violence scolaire, redevenu chercheur et libre de parole, Eric Debarbieux publie un ouvrage qui réunit les meilleurs chercheurs internationaux sur la violence scolaire. Cette réunion d’études française et internationales converge vers des recommandations d’action qui concluent le livre. Face à la violence scolaire, la réponse est pédagogique et non sécuritaire. Dans une entretien accordé au Café pédagogique, Eric Debarbieux insiste sur un point : en France, il est urgent de changer notre philosophie de l’éducation pour lutter contre les violences scolaires.
Cinquante ans de progrès de l’école en 3 graphiques
Il y a bien des critiques à faire sur l’Ecole, ses inégalités et ses manques. Et le Café pédagogique n’est pas le dernier à relever ce qui ne va pas. Mais l’Ecole a aussi ses réussites. En trois graphiques, la revue Education & Formations, une revue ministérielle, a su les rendre visibles. Autant les partager….
Le budget entérine la baisse du redoublement davantage que les progrès des élèves
Quels objectifs l’Etat donne-t-il au système éducatif avec la proposition de budget pour 2017 ? Parce que la vérité d’une politique se lit dans le budget, cela vaut la peine d’éplucher les prévisions budgétaires. Le changement des indicateurs à l’occasion du renouvellement des programmes et des cycles brouille le repérage. Mais les documents budgétaires permettent quand même de suivre la réduction du redoublement et des perspectives modérées sur le plan pédagogique. Il n’y aura pas non plus de grand soir éducatif en 2017…
Un appel à projet veut relancer le débat sur l’architecture scolaire innovante
L’architecture scolaire peut-elle changer la pédagogie ? On a depuis longtemps la réponse et elle est négative. une architecture peut-elle imposer des pratiques pédagogiques ? Si les espaces pèsent sur la pédagogie, ils ne la dictent pas. Même si le modèle de la salle de classe de 60 m² pour 35 élèves apporte évidemment ses contraintes. Pourtant la Caisse des dépôts, avec les associations de collectivité slocales (ARF, ADF, AMF) et le ministère de l’Education nationale lancent un nouvel appel à projet » dédié à la transformation d’espaces dans les écoles, collèges et lycées. Il a pour objectif d’expérimenter de nouveaux usages au travers de nouvelles visions des espaces et du mobilier scolaires. » Cet appel à projet testera » des transformations partielles, accessibles et abordables créant dans les espaces existants, des opportunités pour de nouveaux usages. » Il s’adresse aux entreprises et aux collectivités locales prêtes à s’impliquer.
L’enseignement français à l’étranger « à la croisée des chemins »
Présenté à la Commission des finances le 20 octobre, le rapport de la Cour des comptes sur l’enseignement français à l’étranger fait le portrait d’un système à bout de souffle. Il invite à des réformes profondes en terme de financement, de perspective et aussi de gestion des ressources humaines. Les heures des professeurs sous statut expatrié semblent comptées…
Pédagogues et antipédagos
Philippe Meirieu : La victoire à la Pyrrhus des « anti-pédagos »…
La critique de la pédagogie, de son laxisme délétère et de ses dispositifs technocratiques, de son humanisme niais et de son jargon scientiste, de son agitation marginale et de sa toute-puissance institutionnelle, est particulièrement à la mode par les temps qui courent. À vrai dire, tout cela n’est pas très nouveau. Déjà, dans les années 1890, Brunetière, intellectuel organique et médiatique, antidreyfusard acharné au nom de « l’honneur de la France », fustigeait Marion, à qui Jules Ferry avait confié le premier cours de « science de l’éducation » pour les enseignants : « Ayons des professeurs qui ne songent qu’à professer. Moquons-nous de la pédagogie. Et débarrassons-nous de ceux qui, au nom de la pédagogie, empêchent nos professeurs de professer ! ». Mais on peut remonter encore plus loin. Les intellectuels français n’ont jamais aimé les pédagogues : ils vénèrent Voltaire et son alacrité, méprisent Rousseau, compliqué et besogneux. Ils admirent le savoir mais se gaussent de ces inventions ridicules que quelques illuminés imaginent pour en favoriser l’accès aux « inéducables ». Itard et ses puzzles, qui bricole dans son coin avec son « idiot congénital », ne fait pas le poids face à l’intelligentsia littéraire et philosophique de l’époque. Il a beau être le créateur d’un matériel pédagogique promu par Maria Montessori et encore largement utilisé de nos jours, celui-là même qui a ouvert la voie à l’éducation des enfants handicapés, il n’en reste pas moins une sorte d’image pieuse vieillie qui inspire au mieux la sympathie, au pire la compassion, pour son « dévouement ».
Le Snuipp salue les pédagogues
En ouvrant l’Université d’automne du Snuipp le 19octobre, Francette Popineau a rendu un vibrant hommage aux pédagogues attaqués avec une violence indigne dans un ouvrage récent et quelques médias. » Un ouvrage racoleur vient d’accuser certains des spécialistes qui ont participé à nos universités d’automne, Philippe Meirieu, Roland Goigoux, François Dubet ou Viviane Bouysse d’avoir « assassiné l’école ». Rien que ça ! Nous sommes évidemment choqués par ces attaques scandaleuses et par les allégations développées dans ce qu’on hésite à qualifier d’ouvrage… Le SNUipp-FSU veut rappeler que pour être féconds, les débats éducatifs doivent être instruits de manière argumentée, sérieuse et respectueuse… Face au mépris et face aux tenants de l’école de « grand-papa », nous sommes fiers de réaffirmer que nous avons fait le choix de la pédagogie et de l’avenir pour faire avancer l’école ».
Remplacements et métier enseignant
Remplacements : La ministre renvoie la question aux enseignants
Pourquoi des enseignants ne sont-ils pas remplacés quand ils sont absents ? Le 18 octobre, la ministre rappelle que c’est lié à la suppression de postes de remplaçants. Mais elle propose aussi une gestion plus intensive des enseignants en réveillant le décret Robien et en élargissant les aires de remplacements du primaire. Des mesures qui seront bien difficiles à faire appliquer…
Les profs, toujours absents ?
Les profs sont-ils toujours absents ? C’est ce qu’on entend un peu partout. Mais , en 2015, la Depp (division des études du ministère de l’éducation nationale) a publié la statistique annuelle des congés de maladie ordinaire des enseignants. Une publication qui devrait couper court aux marronniers…
Remplacements : Les syndicats réticents
Les annonces ministérielles pour faire face à la crise du remplacement en réactivant le décret de 2005 au secondaire ou en départementalisant les zones de remplacement au primaire sont mal accueillies par les syndicats enseignants.
Le Sgen dénonce l’inefficacité des décisions ministérielles sur les remplacements
Les annonces faites par la ministre suscitent une vive indignation du coté du Sgen qui dénonce l’absence de dialogue avec les organisations syndicales et l’inadaptation de ces mesures. Le Sgen » dénonce le choix du ministère de l’Éducation nationale d’étendre les zones de remplacement dans le premier degré » et « demande que les discussions sur le remplacement, que le ministère avait déjà promis aux organisations syndicales fin août, soient rapidement engagées ». Pour le Sgen » instaurer des zones de remplacement étendues à un département pour le premier degré est le résultat d’une vision purement technocratique qui ignore les réalités des territoires et les contraintes du métier. Cela ne pourra en rien améliorer la qualité du remplacement qui nécessite préparation, connaissance des publics et contact préalable. Par ce type de choix, le ministère se montre plus soucieux d’une optimisation administrative ses moyens de remplacement que d’assurer une continuité de l’action éducative de ses personnels ».
Les missions des chefs de travaux précisées au BO
Une circulaire publié eau BO du 13 octobre définit les missions des » directeurs délégués aux formations professionnelles et technologiques », anciennement appelés chefs de travaux. Le texte interdit notamment l’attribution d’IMP.
Formateurs des 1er et 2d degrés : La circulaire de mission
Une circulaire publiée au BO du 20 octobre précise les missions et les modalités d’exercice des formateurs des 1er et 2d degrés. Ce qui doit être remarqué c’est d’abord que le texte attribue les mêmes missions aux enseignants des deux degrés. » Les maîtres formateurs et les formateurs académiques accomplissent à la fois une mission d’enseignement ou d’éducation auprès d’élèves, en leur qualité d’enseignant ou de CPE, et une mission de formation auprès d’adultes, en leur qualité de formateur. Ces deux responsabilités font d’eux des acteurs essentiels de la formation des personnels enseignants et d’éducation : en tant qu’experts de la pratique de la classe, de la mise en œuvre de la politique éducative d’établissement et de suivi des élèves, de la polyvalence de leur métier, ils sont les garants d’une articulation efficace et raisonnée entre savoirs théoriques et pratique professionnelle et des relais pour faire connaître et diffuser les outils et les ressources institutionnelles », précise le texte. Le texte précise que ces missions sont précisés dans une lettre de mission. Par contre la circulaire distingue les modalités d’exercice entre maitre formateur et formateur académique.
Revalorisation des IPR
Un décret publié au J.O. du 18 octobre crée un échelon spécial pour les inspecteurs IPR à qui est reconnu l’accès en fin de carrière à l’indice hors échelle B bis.
Revalorisation des inspecteurs
Le taux d’accès à l’échelon Bibis pou rles inspecteurs (IEN et IPR) est fixé à 17% en 2016 et 2017, 16% en 2018 par un arrêté publié au J.O. du 20 octobre.
Politique
Les « profs feignasses » contre Sarkozy
Les petites phrases de N Sarkozy sur France Inter le 18 octobre font des vagues chez les enseignants. Elles sont largement commentées dans le groupe du Café pédagogique sur Facebook. Un mouvement spontané est en train de naitre chez des enseignant(e)s indigné(e)s par les propos méprisants de l’ancien président.
Sarkozy va enfin mettre les professeurs au travail….
Invité sur France Inter le 18 octobre, le candidat à la primaire de la droite a accumulé les stéréotypes anti enseignants. « Tous les mois et demi il y a 15 jours de vacances. Quelle famille peut supporter ça? », a dit N Sarkozy. « 15 heures de cours par semaine pour les agrégés six mois de l’année, 18 heures pour les certifiés ça ne peut pas continuer », a-t-il enchainé. N Sarkozy promet de rétablir le ratio 1 enseignant nommé pour 2 départs en retraite qu’il avait mis en place dans son premier mandat. Pour compenser, les enseignants devroint travailler 20 à 25% de plus.
Décrochage
La chronique de Véronique Soulé : L’art pour raccrocher les décrochés scolaires
Le décrochage scolaire est l’un des défis du quinquennat. François Hollande s’est même engagé à réduire de moitié le nombre de décrocheurs – 110 000 aujourd’hui selon les derniers chiffres ministériels, contre 140 000 en 2012. Ecoles de la deuxième chance, micro lycées, stages de remobilisation … On multiplie les dispositifs. A Arras (Pas-de-Calais), une quinzaine de décrocheurs ont suivi durant sept mois un programme axé sur la culture. Reportage.
Décrochage : Quel effet de l’ouverture de nouveaux lycées ?
L’offre de formation a-t-elle un effet sur les parcours des élèves ? La question posée au séminaire du Liepp Sciences Po, dirigé par Denis Fougère et Agnès Van Zanten, le 11 octobre, a notamment abordé une question hautement politique pour les conseils régionaux : celle de l’ouverture de nouveaux lycées. Quel genre de lycée faut-il ouvrir ? Pour quels effets et où ?
Un collège « différent » pour Aubervilliers
Après des années de travail, le collectif » Pour un collège coopératif et polytechnique à Aubervilliers » voit le bout du tunnel. Un accord passé avec le rectorat indique que le 6ème collège d’Aubervilliers (93) qui ouvrira ses portes en 2018 suivra ses principes, nous a dit Adeline Besson, sa responsable. Le collectif cherche maintenant des enseignants prêts à se lancer dans le projet…
Allemand : 6% de collégiens germanistes supplémentaires
« Grâce à la politique active de promotion de l’allemand, d’ouverture de classes d’allemand LV2 et de consolidation des bi-langues de continuité (telle que la réforme du collège l’a toujours, dès l’origine, et constamment, prévu), les engagements de Najat Vallaud Belkacem sont bien tenus ». Dans un communiqué du 17 octobre, la ministre de l’éducation nationale dément les chiffres donnés par l’Adeaf.
Numérique
Bruno Devauchelle : Inégalités et numérique à l’école
Le débat autour des dotations massives d’ordinateur dans le système scolaire s’appuie entre autres, sur une volonté de réduire les inégalités entre les jeunes. Inégalités d’équipement, bien sûr, mais aussi inégalités dans les usages et plus largement inégalités sociales et d’insertion. Compte tenu de l’omniprésence des ordinateurs dans la société et de l’informatisation des services privés et publics, il est désormais très difficile de rester en contact avec l’ensemble du monde social et professionnel sans utiliser les moyens numériques. C’est pourquoi les décideurs politiques tentent d’apporter des réponses, comme le plan numérique qui débute cette année 2016, d’abord en termes de matériels, puis de ressources et enfin de formation. Mode d’action récurrent initié dès 1985, l’effet en reste très limité, par rapport aux ambitions.
Bruno Devauchelle : Education numérique et curiosité
Au vu de l’évolution de nos pratiques et des médias de flux et interactifs, il devient de plus en plus urgent de s’interroger sur notre curiosité et sur la place qu’a celle-ci en éducation. Ne sommes-nous pas en train d’étouffer sous l’information ? Ne sommes-nous pas dirigés par des algorithmes qui nous renvoient davantage notre image qu’une porte ouverte sur le monde ? Lorsque l’on interroge des jeunes et des adultes sur leur gestion de leur information on s’aperçoit que l’on restreint souvent celle-ci à un périmètre du déjà connu et qu’on est parfois surpris par des contenus étrangers que l’on peut être tenter de supprimer rapidement. Ainsi nous ne serions pas vraiment curieux, ou en tout cas pas autant que ce que peut laisser voir le tout petit enfant qui découvre le monde et dont la curiosité semble être un moteur très puissant que nous adultes, parents, éducateurs, sommes prompts à limiter, canaliser, encadrer…