Revalorisation salariale, déchéance de la nationalité, politique éducative : la FSU entend se faire entendre du gouvernement. A la veille du 8ème congrès de la FSU, Bernadette Groison, qui se représente comme secrétaire générale, présente une fédération rn ordre de bataille pour infléchir les orientations de la fin du quinquennat.
Avec 160 000 syndiqués, la FSU reste la première fédération syndicale dans le monde éducatif et une des principales organisations syndicales françaises. La fédération compte les premiers syndicats des enseignants du primaire et du secondaire. Mais elle est aussi présente en dehors de l’éducation, dans la culture, la justice ou à Pôle emploi.
Du 1er au 5 février, la Fsu réunit son 8ème congrès au Mans. B Groison, seule candidate au poste de secrétaire générale, restera à la tête d’une fédération qui ne connait pas de bouleversement majeur entre les tendances qui composent la fédération.
On ne se contentera pas d’une revalorisation symbolique
Mais le congrès du Mans sera très différent du dernier. En 2012, le congrès a eu lieu avant la victoire de F Hollande. Le 8ème congrès se tiendra alors que le quinquennat tire à sa fin et que la FSU se trouve en opposition avec plusieurs orientations gouvernementales.
Le premier point de tension c’est les salaires. Pour la FSU, globalement le gouvernement est en froid avec la fonction publique. Il ne porte plus de projet pour elle. Et la Fsu aimerait que cela change.
La négociation salariale avec le gouvernement devrait s’ouvrir en février. « On attend du gouvernement qu’il ne soit pas dans les mesures symboliques », prévient B Groison. « La fédération va peser sur le rendez vous salarial ». La FSU ne se contentera pas d’une hausse symbolique du point fonction publique et elle veut qu’il le sache.
Si l’offre gouvernementale était insuffisante elle travaillerait à peser avec tous les autres syndicats. Justement, la Cgt, FO et Sud ont déjà fait savoir qu’ils engageront une mobilisation à l’ouverture des négociations.
Stopper la glissade du gouvernement à droite
Le second point d’achoppement c’est l’état d’urgence. Et s’abord la déchéance pour les binationaux. « On ne comprend pas comment une mesure qui ne sert à rien puisse être prise par un pas qui a pour vocation de défendre les doits de l’homme », dit B GRoison.
Pour elle il y a bien une inflexion politique qui se lit aussi dans le rapport Badinter sur la réforme du code du travail. « On se laisse enfermer dans quelque chose où le travailleur devient l’ennemi de l’emploi », explique -t-elle.
Le congrès du Mans veut être celui d’une certaine résistance aux orientations gouvernementales. « Dans l’éducation nationale, le changement de ministre a été un révélateur d’une moindre prise en charge éducative », estime B Groison. Elle dénonce le spropos d’E Macron qui a « brouillé le message présidentiel sur la formation des jeunes ».
A quelques mois des élections présidentielles, la FSU veut y croire. « IL faut redonner des perspectives… Il faut refaire de la politique », dit-elle.
F Jarraud