Pas facile de maintenir un consensus sur l’Ecole. Annie Genevard, député du Doubs, représentait Les Républicains au Conseil supérieur des programmes. Elle vient d’en démissionner et s’en explique dans Le Figaro où elle met en cause la ministre. » Nous avons eu la révélation de l’intervention du cabinet sur certains points délicats du programme. Cela pose problème parce que dans le texte de la loi, il a été dit explicitement que le CSP est «une instance indépendante placée sous l’autorité du ministre». La formule très ambiguë contient les germes de la situation que nous connaissons. On est indépendant, ou on ne l’est pas », dit-elle.
» La feuille de route donnée à ce Conseil n’est pas tenable. Réformer neuf niveaux en même temps est une folie ; cela ne peut garantir un travail de qualité… L’enseignement est traversé par ces clivages profonds. Avant de se lancer dans cette réforme des programmes, il aurait fallu prendre davantage de temps pour appréhender toutes ces querelles et se faire une opinion. La ministre a préféré se lancer tête baissée dans une rédaction des programmes en suivant un calendrier qui n’était pas pédagogique mais politique. »
En mars 2015, Annie Genevard avait déjà soulevé la question de l’indépendnce à l’Asemblée. » « Au CSP, ce que nous produisons nous échappe », dit-elle. » « Le CSP était sensé être indépendant. En réalité les syndicats et la Dgesco s’en emparent », diasit-elle. Elle expliquait qu’elle a eu « des déceptions » sur le texte du socle commun : « la partie sur l’évaluation a été enlevée du socle à la demande de la Dgesco (direction de l’enseignement scolaire du ministère de l’éducation nationale). C’est simplement pas possible ».
F Jarraud