Comment assurer la démocratisation des arts et de la culture et l’éducation aux médias ? L’éducation artistique et culturelle (EAC) est invitée le 11 février au conseil des ministres. Avant le conseil, N Vallaud-Belkacem et F Pellerin, ministre de la culture, présentent une « feuille de route conjointe » qui associe à la fois EAC et éducation aux médias. Mais les moyens accordés à ces deux éducations semblent dérisoires face aux besoins.
Un puissant levier d’intégration ?
« L’éducation artistique et culturelle est un puissant levier d’émancipation et d’intégration sociale », affirme la loi d’orientation. Et cette préoccupation intégrative est bien présente dans les objectifs des ministres en février 2015. « Afin de réduire les inégalités et de favoriser un égal accès de tous les jeunes à l’art et à la culture, il est mis en place un parcours d’éducation artistique et culturelle personnalisé tout au long de la scolarité des élèves. Ce parcours doit permettre d’acquérir des savoirs artistiques et culturels, de pratiquer les arts, de découvrir des œuvres, des artistes, des monuments et des lieux à caractère artistique et culturel. Ce parcours doit s’appuyer sur les apports conjugués de l’institution scolaire et de ses partenaires : collectivités locales, institutions culturelles, associations. Il doit être l’occasion de mettre en place des pratiques pédagogiques coconstruites innovantes et actives, envisageant aussi l’art comme vecteur de connaissances ». Si l’on en croit la loi d’orientation , adoptée en juillet 2013, l’éducation artistique et culturelle (EAC) est devenue un élément clé de la refondation et de la vie des établissements grâce au parcours d’EAC. Une circulaire de mai 2013 en a organisé l’application dans les établissements. En décembre dernier le Conseil supérieur des programmes a proposé un projet de référentiel pour le parcours d’EAC qui prend en compte aussi le temps périscolaire.
Mais un rapport de l’Inspection générale de juin 2013 a révélé la maigreur de cette EAC . Selon L Loeffel la majorité des enseignants du primaire ne pratiquent pas d’activités artistiques. Le rapport de l’inspection évaluait à 2,4 euros par élève l’effort financier du ministère de la culture pour cet enseignement. L’éducation nationale l’estime à 2 milliards, correspondant essentiellement aux salaires des enseignants spécialisés.
Un site, une journée
La nouvelle « feuille de route conjointe » présentée par les ministres de l’éducation et de la culture le 11 février ne flèche guère de moyens nouveaux. Le ministère de la Culture annonce le dégel de crédits pour la démocratisation de la culture et le maintien des engagements pris de revalorisation des crédits de l’EAC. L’éducation nationale annonce 8 millions supplémentaires pour le développement de projets collectifs par les élèves pour l’EAC et l’éducation aux médias.
La principale nouveauté c’est que l’éducation aux médias rejoint , dans le contexte de l’après 11 janvier, l’EAC dans les préoccupations conjointes des ministres. Dans les micro mesures présentées le 11 février, on note la volonté que chaque collège et lycée dispose d’un blog ou d’un journal. Un portail destiné aux enseignants et aux élèves orientera vers des ressources réalisées par « les acteurs de la culture, de l’éducation et des médias ». Il sera une « référence » pour la culture générale. Il ouvrira à la rentrée 2015. Une Journée des arts et de la culture à l’école sera instituée au printemps pour poser un temps de rencontre entre l’école et les familles. Enfin l’Éducation nationale encouragera les chorales et les orchestres à l’école. Ce serait une vraie révolution. Mais on imagine que cet effort reposera principalement sur les moyens des collectivités territoriales.
Voilà l’EAC et l’éducation aux médias ramenés aux minima ministériels. Un site et une Journée de plus…
François Jarraud
Colloque Les défis de l’EAC
Un orchestre en maternelle
Sur le site du Café
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