» La première scientifique (S), demandée par 40 % des élèves en fin de seconde, est la série la plus recherchée et la plus souvent accordée. En revanche, les élèves demandant une orientation en première économique et sociale (ES) (23 %) ou en première sciences et technologies du management et de la gestion (STMG) (9 %) sont ceux qui obtiennent le moins souvent satisfaction », annonce une étude de Claudine Pirus pour la DEPP. Apparemment contradictoires, ces résultats illustrent e fait les non dits du système éducatif.
La série S, filière la plus recherchée, est aussi la plus accordée souligne la DEPP. Les deux termes semblent inconciliables. Pour comprendre il faut regarder qui va en série S. Selon l’étude de la DEPP, » la série scientifique (S) attire majoritairement les élèves qui n’ont jamais connu de redoublement et ont obtenu les meilleurs résultats à l’examen terminal du brevet, non seulement en mathématiques, mais aussi en français : 70 % des élèves qui demandent une première S ont obtenu plus de 12 en mathématiques et 64 % plus de 12 en français à cet examen ». Cette situation confirme l’idée qu’il existe une hiérarchie et non une diversification des filières. Et que pour les meilleurs le système fonctionne sans accrocs. Si on s’intéresse aux autres c’est très différent. Le système se montre dur avec les élèves moins bons, orientant là aussi en fonction du niveau scolaire.
L’enquête montre aussi le rôle du redoublement. » 34 % des élèves ayant demandé une première S et 38 % une première ES et ne les obtenant pas redoublent leur seconde ; une part importante des premiers acceptant une orientation en première ES, une fraction encore plus nombreuse des seconds gagnant la première STMG. À l’opposé, les décisions de redoublement touchent les deux tiers des lycéens ayant exprimé sans succès un premier voeu en faveur d’une première STMG ou STI2D, les non redoublants étant fréquemment orientés en second cycle professionnel ».
Ainsi le redoublement apparait comme une arme qui conforte l’ordre scolaire des filières. Dans ce système de filières hiérarchisées, aucune stratégie ne confirme l’idée que les choix pourraient être dictés par un réel souci d’orientation professionnelle.
