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Après une journée de prérentrée consacrée aux informations institutionnelles et à la mise en place des nombreux projets, je vous propose de rencontrer trois membres de la communauté scolaire du lycée français Jules Verne de Johannesburg, Afrique du sud. Cet établissement compte un peu plus de 1000 élèves de la maternelle à la terminale et fait partie du réseau de l’Agence Française pour l’Enseignement Français à l’étranger (AEFE).

Pour Isabelle Anelone, directrice administrative et financière de l’établissement, la rentrée est synonyme de stress intense : « il faut courir partout pour s’assurer que tous les travaux sont réalisés, que les commandes effectuées en juin ont bien passé la douane… » déclare-t-elle. Contrairement à la France où elle était agent comptable gestionnaire à Niort, son rôle est beaucoup plus étendu ; elle doit gérer les travaux ainsi que les personnels recrutés locaux. En effet, cet établissement conventionné est géré par un comité de parents élus et cela implique pour Isabelle des missions diverses et bien différentes de ce qu’elle avait connu auparavant. De ce fait les effectifs de cette rentrée sont aussi très importants car ils conditionnent fortement le budget dont elle a la charge (les ressources de l’établissement sont principalement issues des frais de scolarité payés par les parents).

Nawaz Nujurally enseignant expatrié chargé de mission de conseil pédagogique en langues, spécialité anglais fait déjà figure d’ancien puisqu’il commence sa 4ème année à Johannesburg. Cette rentrée 2014 est marquée par la poursuite de la politique plurilingue initiée déjà depuis quelques années sur la zone Afrique australe dont il a la charge. Au lycée Jules Verne, un parcours linguistique d’au moins trois langues étrangères est proposé aux élèves dès la 6ème. Ils peuvent en outre suivre des enseignements en Espagnol ou en Allemand dans les classes bilangues de 6ème ou en section internationale américaine. Le challenge de cette année pour l’équipe de langues, c’est de permettre au plus grand nombre de bénéficier de ce parcours. Côté personnel, 6 classes de lycée attendent Nawaz en plus des heures de formation et d’accompagnement de nombreux collègues sur les dix pays que comporte la zone. Cette rentrée sera aussi marquée par le renforcement du numérique dans les cours de langues, en adéquation avec les orientations du ministère. Confronté à un public culturellement divers, l’enseignement des langues dans les lycées français à l’étranger appelle souvent des pratiques innovantes qui peuvent s’exporter en métropole.

Figure nouvelle fraîchement arrivée, Nicolas Teoule, 33 ans débarque d’un lycée de Marseille où il enseignait depuis 4 ans. Professeur d’histoire et géographie, il a décidé de venir enseigner à l’étranger principalement pour découvrir d’autres cultures et parfaire son anglais. Il n’est pas spécialement angoissé par son acclimatation dans ce nouvel environnement car il a déjà vécu 1 an aux USA et 1an en Australie. Cette rentrée correspond à de nouveaux collègues et des élèves différents. « Ma seule petite appréhension concerne le résultat de mon travail, je veux être sûr d’apporter le maximum à mes élèves. J’ai principalement décidé de devenir enseignant pour ce contact avec les jeunes, pour leur spontanéité ». Ayant été confronté au système scolaire aux Etats Unis, il regrette un système français trop élitiste, trop tourné vers la note ; c’est donc pour lui un objectif fort de progresser dans le domaine de l’évaluation.

Jean-Michel Renard

Correspondant du Café en Afrique du Sud