Interrogé par le Café pédagogique, Alain Boissinot, président démissionnaire du Conseil supérieur des programmes (CSP), fait un bilan désenchanté de l’évolution de l’éducation nationale.
« Ma démission n’a pas grand chose à voir avec l’épisode Paget », précise d’emblée Alain Boissinot. Denis Paget avait laissé fuité le 6 juin des informations sur l’avenir du brevet. « J’ai pris conscience que la structure du CSP est mal adaptée à un travail aussi contraint que celui qu’il a à assumer… Je ne mes entais pas en mesure de continuer à faire fonctionner cela ». Ce qui est en jeu c’est l’absence de hiérarchie dans le conseil. « Mon rôle n’est pas d’entrer dans des polémiques mais au contraire de chercher les points d’équilibre. Or cette position est difficile à tenir depuis quelques semaines où on voit des organisations relancer des débats ».
L’Ecole est-elle réformable ? « Je veux croire qu’elle l’est », répond Alain Boissinot. « Mais pas dans les termes traditionnels. C’est difficile de piloter le système dans une logique centralisée. Il y a plus de marge de manoeuvre et d’initiative au niveau des académies et des établissements qu’au niveau national ». Ancien directeur de la Dgesco, ancien directeur de cabinet d’un ministre et ancien recteur, Alain Boissinot a exercé des responsabilités au niveau national et régional.