Comment concilier démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et réussite des élèves ? Cette question est une préoccupation pour Geneviève Fioraso et Vincent Peillon. L’équation n’est pas simple à résoudre. Et les coups en douce ne sont pas rares… Quelques faits à méditer…
Bacs techno et IUT. » En 2013, 13 500 bacheliers technologiques ont reçu et accepté une proposition en I.U.T., contre 12 000 l’an dernier, alors que le nombre de bacheliers technologiques n’a pas augmenté entre 2012 et 2013. En conséquence, même si les bacheliers généraux demeurent largement majoritaires, la proportion des bacheliers technologiques a déjà augmenté de trois points (de 27 % à 30 %) », a déclaré Geneviève Fioraso devant l’IUT d’Angers le 9 septembre. » Nous devons faire sauter tous les verrous, comme celui de l’orientation des bacheliers professionnels et technologiques. Nous devons repenser et réformer l’ensemble des conditions de la réussite », a ajouté la ministre.
Démocratisation et sélection ? Mais , pour G. Fioraso, » priorité d’accès ne signifie pas accès de droit généralisé et pour tous, et cette priorité doit être compatible avec le principe de la sélection à l’entrée » des IUT. La loi fixe des quotas académiques. La ministre a décrit les conditions nécessaires à cette hausse : » on ne peut recruter plus de bacheliers technologiques que si, en amont, on fait en sorte d’attirer davantage de lycéens de la filière technologique vers les I.U.T., en particulier les filles, grandes absentes de ces filières, et si, en aval, on adapte les approches pédagogiques ».
Des MOOC. Dans un entretien à paraitre le 11 septembre dans les quotidiens de l’est (Est républicain, DNA, Le Progrès etc.), G. Fioraso annonce le doublement de l’alternance dans le supérieur. Elle annonce aussi la création d’un fonds mutualisé national pour développer des MOOC.
Il y a pourtant fort à faire pour assurer la démocratisation des études dans le supérieur. Dans Le Monde, Emmanuel Perrin, président de l’université Lyon 1, explique le traitement particulier de ces lycéens dans son université. » Nous avons une centaine d’étudiants inscrits en licence ou en première année d’études de santé qui ne sont pas du tout préparés… Les étudiants suivent d’abord trois semaines de cours universitaires classiques pour prendre conscience du décalage entre leur formation et les exigences de l’université. Au 1er octobre, nous leur proposons un parcours préparatoire de remise à niveau sur les matières scientifiques mais surtout, avec le service orientation, de maturité de leur projet professionnel en vue de proposer, l’année suivante, aux titulaires d’un bac pro, des places dans les BTS des lycées de la région, les bacs techno poursuivant en licence ». L’Université crée ainsi son examen d’entrée, détecte et éjecte sur une année ne donnant aucune ECTS ces lycéens qui n’ont eu d’autre solution que s’inscrire à Lyon 1. Pendant ce temps, les vrais cours universitaires peuvent continuer inchangés, purifiés des éléments indésirables…
F. Jarraud