83 élèves de la région parisienne accueillis mardi 11 juin à l’Ambassade d’Allemagne, à Paris, ont reçu solennellement la certification pour l’obtention du « Deutsches Sprachdiplom » . Récompensés et félicités par le Ministre plénipotentiaire Detlef Weigel, en présence de l’Inspecteur Général d’Allemand Francis Goulier, des IA IPR des trois académies franciliennes et d’Elisabeth Fröchen, pour la Dgesco, les élèves ont été invités à poursuivre leur cursus de certification linguistique pour mieux entretenir dans l’avenir les relations franco-allemandes au-delà des tensions politiques, trop souvent relatées par la presse, d’après le Ministre.
Le « Deutsches Sprachdiplom », délivré par la Conférence des Ministres de l’Éducation de la République Fédérale d’Allemagne en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale, met en valeur les efforts de coopération entre les deux pays pour l’enseignement de l’Allemand. Les élèves invités avaient été sélectionnés pour la qualité de leurs résultats aux épreuves de B1 du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues, qu’ils viennent de passer en fin de Seconde et qui leur confère un niveau de langue exigible en fin de cursus secondaire (baccalauréat). Pour obtenir ce niveau, l’évaluation doit être réussie dans tous les domaines de compétence (compréhension de l’oral, de l’écrit, expression orale et expression écrite) sans compensation possible entre les épreuves.
Pour les élèves ainsi récompensés, dans le cadre des célébrations liées au 50ème anniversaire du Traité de l’Élysée, mais aussi pour les professeurs qui les accompagnaient, la cérémonie prenait valeur de reconnaissance à l’égard d’une langue dont l’étude a décliné en France de manière alarmante. Si la chute des effectifs semble désormais enrayée, d’un point de vue statistique, la mise en suspens ou la suppression pure et simple de l’enseignement de la langue allemande reste un problème bien réel dans beaucoup d’établissements du secondaire. Fermeture de classes, professeurs nommés sur plusieurs établissements, et surtout recours de plus en plus fréquent à des vacataires qui, malgré toute leur bonne volonté, ne parviennent pas à assurer les fonctions d’un professeur titulaire, fragilisent sans arrêt la réputation d’un enseignement réputé élitiste et difficile. La perspective d’effectifs de classe moins nombreux, permettant un travail de meilleure qualité, ne suffit plus à compenser le problème quand les regroupements d’élèves de sections différentes conduisent à une hétérogénéité ingérable des classes au niveau du lycée.
Parmi les professeurs accompagnant leurs élèves, Anne-Sophie Gras-Chauveau du lycée Van Dongen à Lagny sur Marne (77) est venue avec 10 lauréats de Seconde, un peu intimidés mais très fiers de leur diplôme. Pour l’enseignante, ce type de reconnaissance est loin d’être anecdotique, tant au regard des familles, dont elle a reçu de nombreux témoignages, que des élèves, fiers d’être distingués, ou de l’établissement, dont la direction lui a manifesté à cette occasion son soutien et son approbation. « Il faudrait que ce diplôme soit plus connu au niveau des élèves : ceux qui ont hésité à passer les épreuves ont regretté ensuite de ne pas l’avoir tenté. D’autres n’ont pas eu l’information assez tôt. » Cette certification proposée par l’Allemagne, qui fait l’objet d’une convention entre les deux pays, constitue une authentique marque de confiance, comme le souligne Elisabeth Fröchen de la Dgesco, puisqu’il est délivré par l’Allemagne sur évaluation des professeurs français. C’est aussi le résultat d’un long effort de concertation et d’organisation entre des systèmes scolaires très différents.
Les organisateurs de la cérémonie formulaient le vœu que davantage d’élèves ose chaque année franchir le pas et tentent la certification, dans l’idée de développer les échanges franco-allemand. Un objectif pragmatiquement tout à fait défendable : la maîtrise de l’Allemand est aujourd’hui un atout de poids sur un CV pour la recherche d’un emploi à l’international.
Jeanne-Claire Fumet
