Le musée du Louvre propose la première exposition sur le dessin dans l’art égyptien au temps des Pharaons. L ‘exposition, « L’art du contour, le dessin dans l’Egypte ancienne », riche de 200 oeuvres- papyrus, ostraca, stèles, fresques..-s’attache à explorer toute la complexité de l’art égyptien avec ses conventions, ses techniques, ses pratiques, ses fonctions et ses usages. Elle soulève les questions majeures que sont la relation entre l’écriture et le dessin, l’apprentissage, le statut des hommes de lettres et des artistes, le respect des conventions et…les entorses que les dessinateurs leur ont infligées! Une exposition qui captivera petits et grands !
Tous les sujets sont abordés pour mettre en relief la création de ces artistes, la plupart anonymes, et pour donner à admirer l’extrême variété de leur production, permettant de pénétrer au coeur de leurs pratiques et de l’inspiration qui les a guidés
Un parcours thématique
L’exposition commence par la présentation des » scribes des contours »,elle se poursuit par des oeuvres montrant les caractéristiques du dessin égyptien, ses règles, ses variantes. La dernière partie présente l’univers et l’imaginaire des dessinateurs: les dieux, l’au-delà, les Pharaons, le paysage, les animaux..Une place particulière est donnée aussi aux dessins satiriques.
« Les scribes des contours »
Nommés « scribes des contours »par les textes, les dessinateurs sont à l’honneur dans cette exposition qui tente de les situer dans la société égyptienne.Qui étaient-ils? Comment vivaient-ils? Quel degré de qualification littéraire et artistique possédaient-ils? Les oeuvres exposées et les textes explicatifs qui les accompagnent donnent des réponses: ostraca, stèles , fresques, papyrus, poteries. « l’art du contour » est la source de toutes les représentations de l’époque pharaonique, qu’il s’agisse de peintures, de bas-relief, de statues ou même d’architecture, tout naît du simple trait de calame ou de pinceau exécuté par le « scribe des contours ». L’écriture elle-même n’est qu’une suite de dessins. Ce savoir-faire restera en place durant près de trois millénaires. Le métier se transmet souvent de père en fils, et les plus qualifiés peuvent être scribes, décorateurs, dessinateurs et peintres.
A ne pas manquer la stèle de Dédia, où sont inscrites six générations d’artistes au service du dieu Amon, et la coupe en faïence bleue, décorée de trois poissons, éblouissante composition prêtée par Berlin.
Les caractéristiques du dessin égyptien
Le dessin est une oeuvre d’art à part entière, mais aussi l’étape préalable de l’exécution d’une oeuvre destinée à être réalisée selon une autre technique: peinture, sculpture, architecture.
A ne pas manquer les »Fragments de papyrus avec esquisses préparatoires pour un sphinx » du musée de Berlin , où chaque détail est dessiné à l’intérieur de grilles de repères qui servaient de guide au sculpteur chargé de reproduire ce modèle en trois dimensions dans une pierre de taille.
Une séries de peintures murales provenant des tombes, montrent la variété des palettes des peintres-dessinateurs. La « scène de navigation » prêtée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles en est une brillante illustration. De nombreux rouleaux de papyrus funéraires donnent des versions très imagées et colorées des « Livres des Morts »: l’image garde son rôle illustratif qui la lie au texte et le complète par le sens et le récit qu’elle suggère. A ne pas manquer, également le plan de la tombe de Ramsès VI qui émerveilla Champollion en 1824. Enfin quelques dessins démontrent que les artistes égyptiens prenaient plaisir parfois à faire des entorses aux conventions, et à créer des oeuvres atypiques: personnages bossus, mal rasés, aux cheveux hirsutes…
L’univers des dessinateurs
L’exposition se clôt sur une section très riche présentant l’univers des dessinateurs. Une sélection de merveilleux « ostraca » atteste de la production intime et personnelle de ces artistes qui s’entraînaient sur ces éclats de calcaires ou tessons de poterie, à représenter le Pharaons, les dieux, mais aussi des scènes de la vie quotidienne, des paysages, la faune et la flore, avec des détails très réalistes. A ne pas manquer, l’ostracon représentant le portrait de Ramsès VI.
Une place particulière est également réservée aux dessins satiriques dont le papyrus de Turin dit « érotico-satirique »est l’exemple le plus célèbre.
Autour de l’exposition
Un film, »Le scribe qui dessine », propose un voyage fascinant dans les plus belles oeuvres qui livrent leurs secrets de fabrication et la signification de leurs fonctions culturelles.
Un colloque, »Le dessin dans l’Egypte ancienne », est prévu le 8 juin , au cours duquel des spécialistes présenteront leurs derniers travaux. Une conférence, le 22 mai, commentera les restaurations menées spécialement sur les « ostraca ».
Pour les groupes scolaires
Les enseignants peuvent réserver des visites autonomes de l’exposition ou des visites avec un médiateur. Les visites peuvent être complétées par une conférence dans les collections permanentes.
Béatrice Flammang
Le site de l’exposition « L’art du contour. Le dessin dans l’Egypte ancienne »