“Comment développer et transmettre une culture numérique ?”

Par Anne Delannoy

Pour y répondre, trois invités ont participé à ce débat animé par Xavier de la Porte, présentateur de Place de la Toile sur France Culture : Divina Frau Meigs, Professeure à l’Université Paris III en sciences de l’information et de la communication et militante de l’éducation aux Médias et à l’Information ; François Taddei, généticien Directeur de recherche à l’INSERM, directeur du Centre de Recherche Interdisciplinaire et penseur des rapports entre éducation et innovation ; Pierre-Antoine Bataille, ingénieur de l’Ecole des Mines de Nancy et cofondateur du site MonAlbumPhoto(.fr).

La question de la définition d’une culture numérique a été au centre de la première partie de l’émission et Divina Frau Meigs a montré qu’il n’était pas possible de tracer les contours d’une telle culture car elle est par définition ouverte et s’imprègne d’autres cultures. Un des premiers traits qu’elle souligne est que les gens se créent des identités parallèles qu’ils n’ont pas dans la vraie vie. En cela, la culture numérique est donc une culture où on peut se réinventer, en partage avec les autres. Les compétences en jeux sont d’importance, il s’agit selon elle d’ajouter aux compétences classiques – lire, écrire, compter – savoir créer, chercher et co-construire. Elle parle d’ailleurs non pas de culture numérique mais de culture de l’information car ce qui caractérise selon elle cette culture c’est l’information et le document. Quel plaisir d’entendre ces paroles sur France Culture !

Pour François Taddei, la culture numérique favorise la co-construction et le partage car de fait ce qui est numérique est mémorisable et transmissible, dans le temps et dans l’espace. Une deuxième caractéristique de cette culture numérique est son horizontalité : la co-construction des savoirs en est une composante majeure. Les savoirs sont des biens publics numériques. Il faut donc redéfinir ce qu’est être acteur de la société de la connaissance. Les compétences classiques elles-mêmes sont alors transformées : qu’est-ce que lire aujourd’hui ? Lire wikipédia, voir une vidéo ?

Le consensus s’est affirmé autour de la necéssité à former à cette culture numérique. C’est un enjeu d’employabilité mais aussi de citoyenneté. Les participants ont souligné que le danger à court terme est que l’école devienne obsolète et que la culture numérique s’apprenne ailleurs. Pour Divina Frau Meigs et François Taddei les freins dans l’intégration de la culture numérique à l’école sont principalement d’ordre structurel ; mais le changement de vision est en cours et espérons que le plan du numérique à l’école permettra de déjouer ces écueils… avec les profs docs bien entendu !

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