Par François Jarraud
Comment faire des élèves des citoyens à l’ère numérique ? Quels défis le numérique pose-t-il au métier de citoyen ? C’est entre ces deux questions qu’a oscillé la table ronde organisée par le ministère de l’éducation nationale le 21 novembre au salon Educatice. Avec une certitude : il est urgent de former les élèves à un usage critique d’Internet. Une injonction qui bientôt arrivera à l’âge adulte…
Animée par Blandine Raoul Réa (Dgesco), la table ronde réunissait des acteurs éducatif comme Evelyne Bévort du Clemi, Christian Gautellier des Cemea, Brigitte Jauffret chargée de mission au rectorat d’Aix Marseille, le délégué national à la vie lycéenne Sa¨d Benmouffok et un acteur de la société civile, Philippe Bourlitio, animateur du site Sciences et démocratie.
Eduquer à la citoyenneté numérique c’est déjà donner une éducation critique à la consommation, pour C Gautellier. Pour lui les réseaux sociaux sont avant tout des vecteurs de consumerisme même s’ils génèrent de la participation. Pour cette éducation il faut une approche interdisciplinaire et donc inventer des lieux globaux à l’école. Le souci est partagé au Clemi où E Bévort insiste sur le nécessité de ne pas se positionner en protecteur de l’élève sur Internet mais en développeur de l’auto protection. Un autre aspect du travail du Clemi porte sur l’expression des jeunes. Là le Clemi estime qu’il faut davantage valoriser la parole des jeunes pour en faire des citoyens.
C’est cette parole qui traverse les CVL et se retrouve à la délégation à la vie lycéenne. Au regard des élections des CVL, S Benmouffok estime que le numérique ne peut pas en lui même transformer les jeunes en citoyens actifs. Il ne crée pas le désir de participation mais il peut faciliter la participation à la vie politique. Avec des limites : par exemple il se demande si le vote par smartphone ne désacralise pas la participation au politique et ne va pas finalement contre l’objectif poursuivi.
Le dernier regard croisé est celui de Brigitte Jauffret. A la tête d’une cellule « responsabilité et usages du numérique » de l’académie d’Aix Marseille, elle intervient auprès des enseignants pour répondre aux incidents survenus dans les établissements et diffuser des conseils sur les aspects légaux liés au numérique. Par exemple sa cellule informe les enseignants sur les risques liés aux réseaux sociaux et conseille sur les bonnes réactions à avoir.
C’est sur cette nécessité de la formation des enseignants et des élèves que se clôt la table ronde en nous laissant sur notre faim. Une fois posée la nécessité de former les élèves à un usage raisonné d’internet, on fait comment ?
François Jarraud
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