Vincent Peillon a ouvert le colloque organisé par le CRAP pour la sortie du 500ème numéro des Cahiers pédagogiques. Le ministre a réfuté l’opposition entre république et pédagogie et rappelé son intention de mettre en place un Conseil de l’innovation. Il a également annoncé la création d’une évaluation externe des performances de l’éducation nationale, tranchant ainsi un point qui était en débat.
« Fatiguer le doute c’est ce que modestement nous essayons de faire avec notre revue. Nous opposons la force de l’exemple ». Philippe Watrelot , président du CRAP, a accueilli le ministre de l’éducation nationale en reprenant une de ses formules. Né en 1945, le CRAP fêtait le 500ème numéro des Cahiers pédagogiques devant environ 150 personnes. Curieusement le colloque organisé à cette occasion tournait le dos à l’Ecole pour se focaliser sur les rapports entre éducation et médias.
L’Ecole était bien présente dans le discours de Vincent Peillon. Le ministre a décrit les grands axes du projet de loi d’orientation et de programmation précisant qu’il serait soumis « dans les jours qui viennent ». « Nous irons au terme de la réforme du temps scolaire. On va modifier les rythmes et apprendre à mieux travailler entre l’école et ce qui est autour de l’école » a affirmé V Peillon. Il est également revenu rapidement sur le socle commun dont il attend qu’il soit « ce qui a toujours été l’idée de notre école, ce qui contribue à l’élévation des élèves ».
V Peillon a souligné l’importance de l’innovation dans le système éducatif. »Ce doit être un challenge de notre action de permettre une meilleure connaissance des expériences et de favoriser l’innovation. Nous allons mettre en place un conseil de l’innovation », a-t-il rappelé. Le ministre avait fait cette annonce lors d’un entretien accordé au Café pédagogique début septembre. Il a reconnu que « une certaine superstructure a tendance à étouffer les initiatives sur le terrain »… Pour lui, « tout enseignant doit être capable d’inventer sa propre pratique ». Il a également insisté sur la nécessité d’avoir une évaluation externe du système éducatif qui devrait être inscrite dans la loi. « Nous avons besoin d’une évaluation pour notre système qui soit juste ».
Mais on retiendra surtout du discours de V. Peillon un hymne à la pédagogie devant un public qui lui était tout acquis. « Il n’y a jamais eu d’opposition entre la République et la pédagogie », a lancé le ministre. « Les débats qui ont animé depuis 20 ou 30 ans l’école entre certains qui se revendiquaient de la pédagogie et d’autres de la République a été extrêmement nocif… C’est parce que nous allons être capables d’accorder à la pédagogie son libre développement que nous serons capables d’instituer en chaque élève la République dans les valeurs qui sont les siennes ». V. Peillon a conclu par une allusion à la devise qui marque la Une de la publication du CRAP. « On ne peut pas séparer l’école de la République et c’est bien à l’école de changer la société ».
François Jarraud
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Peillon : Innovez, partagez, mutualisez