Par François Jarraud
Reçue le 24 août par les conseillers de V. Peillon, l’Apses, association de professeurs de SES, a obtenu l’assurance que l’enseignement d’exploration CME envisagé par Luc Chatel ne verrait pas le jour à la rentrée. Mais la convergence SES et éco-gestion n’est pas pour autant écartée…
Très représentative des enseignants de SES, l’Apses est un interlocuteur incontournable pour le ministère. Pour l’avoir oublié, Luc Chatel s’est heurté à une fronde puissante et imaginative dans la mise en place de nouveaux programmes et d’un enseignement d’exploration regroupant les frères ennemis des SES et de l’éco-gestion.
D’après l’Apses, si l’entretien avec les conseillers de V. Peillon s’est fait « dans un climat constructif et bienveillant », l’association n’a pas obtenu gain de cause sur ses principaux dossiers. Ainsi le moratoire sur le programme de terminale et les nouvelles épreuves du bac, demandé par l’Apses, a été jugé impossible par le ministère. Des aménagements du programme et du bac pourraient avoir lieu mais pas avant 2013-2014.
C’est sur le CME, le nouvel enseignement d’exploration impulsé avec vigueur par Luc Chatel, que l’Apses a obtenu une réelle avancée. Le CME devait être largement expérimenté à la rentrée. Il aurait regroupé les enseignements de SES et d’éco-gestion en une synthèse faisant la part belle à la nouvelle vision des sciences économiques et sociales, davantage axée sur l’entreprise que sur la sociologie. La campagne lancée par l’Apses avait abouti au rejet du CME au Conseil supérieur de l’éducation du 28 juin 2012. « Le Ministre s’est engagé à ne pas publier l’arrêté instituant cet enseignement d’exploration ». Il interviendra également auprès des recteurs qui ont poussé cet enseignement comme à Montpellier. Mais est-il encore possible de modifier les dispositions prises dans les établissements à la rentrée ? Le CME , même non réglementaire, pourrait bien exister ici ou là à la rentrée…
Mais le ministère n’enterre pas l’idée d’un enseignement commun. D’après le compte-rendu de l’Apses le ministère envisage toujours un seul enseignement d’exploration « dans la concertation » et après avoir vu « avec les acteurs concernés comment on traite cette question ». La nomination il y a quelques jours de deux nouveaux doyens en SES et éco-gestion pourrait faciliter la pacification.
Liens :
Compte-rendu Apses
http://www.apses.org/initiatives-actions/compte-rendus-d-aud[…]
Le CME décortiqué par les enseignants
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2012/06/28062012Articl[…]
Pourquoi il ne faut pas fusionner SES et éco_gestion
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/ses/Page[…]
Après l’APSES, l’APEG, qui réunit des professeurs d’économie-gestion, a été reçue le 28 août par les conseillers de V. Peillon. Si l’APEG semble satisfaite de l’écoute, le ministère a surtout fait passer un discours d’attente sur les revendications avancées par l’Apeg. Les réformes engagées continuent leur route.
Un point d’achoppement avait déjà été tranché. L’APEG est favorable à un enseignement commun des SES et d’économie gestion en seconde. C’est que la réforme du lycée s’est traduite par le libre choix des élèves entre ces deux enseignements. Et 85% d’entre eux font le choix de SES, 20% celui de PFEG. Luc Chatel avait essayé d’imposer la fusion sous la forme du CME. Repoussé par le CSE, cet enseignement est enterré pour le moment par V. Peillon.
L’APEG demandait aussi l’alignement de m’étude de sciences de gestion en première sur celle des TPE et une définition nationale des règles de dédoublement.
« Actuellement, pour le ministère, » déclare l’APEG, « il n’est pas question de revenir sur ce qui a été mis en place par le gouvernement précédent. La réforme du lycée va s’appliquer pendant 2 ans. Des évaluations pourront être envisagées par la suite. Pour le moment, aux yeux de nos interlocuteurs, les professeurs sont capables de surmonter toutes les difficultés que nous avons décrites ».
Le ministère a invité l’Apeg a participer à la concertation nationale. « La filière STMG a pourtant un réel besoin d’évolutions concertées et approuvées par ses enseignants qui la font vivre », conclue S. Cordesse-Marot.
Sur le site du Café
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