Publiée en juin dernier, une étude européenne a mis en évidence le faible niveau en langues vivantes des jeunes français. En fin de 3ème, ils sont avant dernier de l’Europe à avec seulement 14% d’élèves de « bon niveau » en LV1. Moins de la moitié des collégiens de 3ème a un niveau satisfaisant en langues. « En fin de collège, les performances des élèves en langues étrangères (compréhension de l’oral et compréhension de l’écrit) diminuent entre 2004 et 2010. En anglais, le pourcentage d’élèves ayant une maîtrise de la compréhension de l’oral que l’on peut considérer comme satisfaisante en 2010 s’élève à 40,4%; ils étaient 51,3% en 2004. Ces chiffres s’établissent respectivement à 50,3% et 51,9% en compréhension de l’écrit ».
L’APLV apporte des explications intéressantes sur ce constat, notamment avec le témoignage de Laure Peskine, professeur d’anglais en collège. » L’enquête indique une forte corrélation entre le niveau en langue des élèves, la représentation que ceux-ci ont de la langue qu’ils apprennent, et le fait que la langue apprise soit connue et parlée par les parents », note-elle. « La Suède, qui obtient les meilleurs résultats des élèves pour la LV1, a l’un des plus forts taux de parents qui parlent anglais ; en revanche les élèves suédois obtiennent les moins bons résultats pour la LV2 et ont très peu de contacts familiaux avec l’espagnol. Interrogés sur l’utilité des langues qu’ils apprennent, la majorité des élèves français interrogés pense que l’anglais n’est pas utile. La France est le pays où les élèves sont le moins exposés à la langue (1 ou 2) en dehors des heures de cours ».
Elle interroge aussi le brevet. « D’après les indicateurs européens de l’enquête ESLC (établis de façon scientifique par un consortium européen), moins de 30% des élèves français scolarisés, atteignent le niveau A2 en fin de collège (en anglais, comme en espagnol). Or en France, où le socle commun palier 3 doit valider obligatoirement le niveau A2 pour la délivrance du DNB (diplôme national du brevet), et où 80% des élèves réussissent à obtenir ce diplôme, on semble juger que ces 80% atteignent ce niveau A2. À moins de considérer qu’il existe une échelle de niveaux de compétences spécifiquement française, déconnectée du CECRL, la seule conclusion possible est que la validation du niveau A2 n’est pas crédible en France, ce qui peut donner raison à ceux qui estiment que le DNB est « bradé » », écrit-elle.
