Comment 122 000 décrocheurs deviennent-ils 254 000 ? Avant le Céreq, les Déchiffreurs de l’éducation avaient aussi réfléchi à la question. Ils avaient déjà mis en évidence que le nombre dépendait de l’usage politique que le pouvoir voulait en faire. Le Céreq revient sur les différentes définitions utilisées par l’administration pour comptabiliser un phénomène en réalité divers et parfois insaisissable.
On peut en effet compter les jeunes qui sortent du système éducatif sans diplôme reconnu du secondaire (122 000) ou les « sortants non réinscrits » (254 000). L’étude du Céreq montre que la bonne approche est forcément territoriale et qu’elle nécessite une collaboration entre les administrations si l’on veut éviter els doubles comptes. « La focalisation du débat sur la seule addition de décrocheurs est donc trompeuse. Réduire le flou du comptage implique en premier lieu de promouvoir la coopération transversale aux institutions, ce qui est déjà très avancé. Cela suppose peut-être aussi, en second lieu, d’affiner le repérage en privilégiant une approche territoriale du décrochage et des faibles qualifications ».