Par Anne Delannoy
Deux initiatives pédagogiques ont retenu notre attention ce mois-ci. Est-ce parce qu’elles sortent des sentiers battus ou parce qu’elles prennent naturellement leur place dans les débats qui agitent la profession ? Pratiques basées sur la prise en compte des compétences des élèves d’une part, regard sur l’enseignement magistral avec individualisation des rythmes d’apprentissages d’autre part : elles ont en tout cas le mérite d’ancrer concrètement la réflexion. Ce qui transparaît également au travers d’elles c’est le soucis de partir de l’élève et non pas du curriculum que l’on veut appliquer, c’est-à-dire partir de leurs besoins et de leurs pratiques.
Travailler autrement
Dans le numéro 136 de mars-avril 2012 d’Inter-CDI, Bénédicte Jouhannaud-Dubost nous livre un témoignage sur son enseignement de l’info-doc en lycée agricole. Dans ces établissements rattachés au Ministère de l’Agriculture, les cours d’info-doc font partie des programmes d’enseignement et des heures sont affectées à chaque classe. Après un début d’expérience professionnelle basé sur des cours magistraux, cette collègue s’est orientée vers une pédagogie différenciée et individualisée. Chaque élève a un parcours de recherche documentaire sur l’année et une production finale à réaliser. Elle a mis au point un système de fiches de couleurs différentes (cours, exercice et correction) qu’elle distribue aux élèves au fur et à mesure de leur progression. Elle adapte son enseignement en fonction des besoins spécifiques des élèves et intervient à la demande des élèves qui travaillent à leur rythme et non pas devant la classe entière sous une forme traditionnelle et frontale. La méthode peut paraître dangereuse quant au statut de l’enseignant mais elle pose la question de la forme des cours d’info-doc.
L’autre questionnement professionnel qui fait écho est une réflexion sur la méthodologie de recherche documentaire par étape et son abandon pour une méthodologie basée sur le document de collecte. L’auteure du blog « Mes docs de doc » s’est appuyée sur des travaux de Nicole Boubée qui intègrent la prise en compte des pratiques des élèves. En effet, est-ce pertinent de vouloir plaquer une méthodologie par étape sur des élèves qui ont déjà mis en place leurs propres stratégies d’accès à l’information ? La pratique des copiés-collés est employée dans cette expérimentation comme une première stratégie de recherche d’information. Organisés dans un document appelé « document de collecte » les copiés-collés sont érigés au rang de prise de note numérique et participent de la définition du questionnement, évacuant ainsi le sempiternel questionnement quintilien (QQOCP). Le document de collecte devient alors un véritable document de travail qui permet de mieux cerner le sujet, de marquer les traces de la navigation et de critiquer la sélection de l’information tout en faisant intervenir de nombreuses compétences info-documentaires. Docs pour docs a réuni dans un article le texte de Nicole Boubée sur « Le rôle des copiés-collées dans les activités de recherche d’information des élèves du secondaire » et les différentes réflexions et outils de l’auteure de Mes docs de doc.
Sur le blog du CDI du Centre de Formation Forestière de Noirétable :
– Le besoin d’information en BTSA
http://lewebpedagogique.com/blogcdinoiretable/2012/02/09/le-besoin-dinformation-en-btsa/
– Utiliser la recherche avancée de Google en première
http://lewebpedagogique.com/blogcdinoiretable/2012/01/30/utiliser-la-recherche-avancee-de-google-en-premiere/
Sur Docs pour docs, Une expérience pédagogique : du copié/collé au document de collecte
http://docsdocs.free.fr/spip.php?breve652