Par Françoise Solliec
Comment davantage sensibiliser les lycéen-ne-s et les équipes éducatives à l’égalité des filles et des garçons ? Mis en place depuis quelques mois à titre expérimental, le dispositif régional « jeunes pour l’égalité » invite les établissements à travailler avec un réseau d’associations partenaires pour organiser débats et productions artistiques.
La région Ile-de-France proposait du 24 au 28 novembre un riche programme d’animations sur son stand au salon de l’éducation, dont un débat le 25 novembre sur l’égalité filles garçons, en présence d’Henriette Zoughebi, vice présidente chargée des lycées et de William Marois, recteur de l’académie de Créteil. Pour les jeunes présents, cette question rejoint fortement la question de leur orientation et de leur avenir professionnel. Alors que toutes les statistiques de performances scolaires montrent un net avantage en faveur des filles, la palette de leurs choix de formation est beaucoup plus restreinte. C’est dommage, souligne l’un des proviseurs présents, car beaucoup de métiers traditionnellement masculins sont désormais ouverts aux femmes (conducteurs de bus, pilote de chasse, par exemple). A l’inverse des métiers féminins se sont ouverts aux garçons (sage femme, métiers de la mode). Peu de femmes exercent des métiers de pouvoir, renchérissent les participants. Ainsi, une jeune fille ayant effectué un stage dans une grosse entreprise informatique a rencontré peu de femmes dans cet univers. Cela pose aussi la question de la peur des femmes vis-à-vis de l’entretien d’embauche qui leur fait peut-être éliminer à l’avance certaines possibilités de recrutement. Ils sont enfin plusieurs à souligner les différences de salaire perçu par les hommes et les femmes pour un même métier.
L’Agence de développement des relations interculturelles pour la citoyenneté, ADRIC, s’est vue confier par la région la mission d’accompagner les lycées volontaires dans leur démarche de sensibilisation à cette thématique de l’agalité. Des nombreux organisés depuis le printemps, elle tire le sentiment que beaucoup de lycéens sont certes intéressés par les thèmes orientation et métiers, mais aussi sur des aspects très citoyens (prévention de la violence, laïcité, droits des femmes). Ils donnent de leur situation une image mitigée, mais pas trop négative. Les équipes éducatives engagées dans ces actions apparaissent très impliquées et disposeront prochainement d’un panel de ressources élargi.
La religion a-t-elle une influence sur les choix de formation et de carrière des jeunes filles ? Elles sont plusieurs à estimer que la situation évolue pour les jeunes musulmanes, que les mères acceptent mieux de voir leurs filles travailler avec des garçons, qu’elles sont les premières à les encourager à partir à l’étranger et à accepter de les voir rentrer tard du lycée ou d’une entreprise de stage.
La recherche de stages reste préoccupante pour nombre de jeunes, qui sont là souvent victimes d’une réelle discrimination. Une convention de partenariat entre la région et les trois rectorats prévoit la création d’une banque de stages, afin de diversifier l’offre actuelle. Les premières chartes ont été signées avec un ensemble d’entreprises, afin de garantir un stage à tout élève de LP.
Pour cette année scolaire, les lycées seront à nouveau invités à faire appel l’ADRIC, et à ses trois partenaires, la Compagnie Désamorces et la Maison de l’Arbre, ainsi que la Maison des écrivains, avec le soutien du Conseil régional d’Ile-de-France. Des rencontres de lycéens au niveau municipal, départemental et régional leur permettront d’échanger sur leurs expériences et de présenter les outils de sensibilisation réalisés : affiches, théâtre-forum, textes …