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Par François Jarraud

A une semaine des élections de parents d’élèves, la Peep tance le ministre. Le 6 octobre, la seconde association de parents d’élèves (3% des parents au primaire, 11% dans le secondaire) a rendu compte des remontées du terrain. Elle dénonce le manque d’enseignants aussi bien au primaire qu’au secondaire et l’appel à des remplaçants non formés. La Peep adressera ses plaintes à Luc Chatel.

« Le ressenti des parents c’est la réalité. Vu du ministère, les chiffres sont une réalité. Mais le ressenti des parents en est une autre ». Monté du terrain par le réseau des responsables locaux et par une enquête Internet, le ressenti de la Peep c’est que la rentrée ne se passe pas aussi bien que les déclarations de Luc Chatel pourraient le laisser croire. Et le fait que ce soit la Peep, généralement plus attentive aux arguments ministériels, qui le dise montre que certaines limites sont atteintes.

« Il manque des professeurs dans les classes« , a déclaré Valérie Marty, présidente de la Peep. L’association a donné des exemples dans le premier degré. Elle a demandé que le ministère publie le nombre d’élèves par classe séparément pour les écoles rurales et urbaines. « Dans les zones urbaines on connaît des écoles où toutes les classes ont plus de 30 enfants », a-t-elle ajouté. « n maternelle on prend aussi 30 enfants en expliquant qu’il y en aurait toujours quelques uns de malade. C’est un calcul inadmissible ». Autre exemple donné par V Marty : la multiplication des classes à double niveau, par exemple CP-CM1 ou même CP-CM2 ! « On se pose la question de l’apprentissage des fondamentaux mais on ne donne pas à l’école primaire les moyens dont elle a besoin ». Dans le second degré elle a cité un manque d’enseignants en maths, lettres, technologie, mercatique.

« Le ministère annonce un taux de remplacement de 96% mais on se demande comment il est calculé », estime Mme Marty (NDLR ce taux correspond au taux d’occupation des enseignants remplaçants). Elle a particulièrement dénoncé l’appel à des contractuels embauchés à Pole Emploi. « On les met devant les élèves alors qu’ils n’ont aucune formation. On aimerait avoir des pédagogues ».

Constatant qu’on « est aux limites des capacités du système », la Peep manifeste ses inquiétudes. On ne sait vers où va le système éducatif ». L’association enverra sous peu une lettre au ministre avec ces doléances. En février 2011, la Peep avait déjà dénoncé « la dégradation des conditions d’accueil des enseignants et des élèves » et désapprouvé la « logique comptable » du gouvernement. Cette fois-ci la Peep estime que les parents approuvent la grève du 27 septembre.

La Peep se plaint aussi d’entraves rencontrées dans l’organisation des élections des 14 et 15 octobre. « L’éducation nationale favorise par sa réglementation les petites associations locales », a affirmé V Marty. « Cela se fait au détriment du sens collectif de l’Ecole ». La Peep demandera que « ce soit mieux réfléchi ».

François Jarraud