Des informations sur l’évolution de l’école.
L’ICEM Freinet obligé de diminuer ses activités
« Il y aura forcément diminution de nos activités, de nos actions de formations. Nous allons devoir encore plus compter sur nos forces militantes », affirme Catherine Chabrun, de l’ICEM Freinet, dans un entretien accordé au Café. Elle revient sur la diminution de 10% de la subvention versée par le ministère et la suppression des 3 postes d’enseignants détachés.
Tout cela intervient alors que le mouvement Freinet connaît un rayonnement renouvelé. « Les courriers officiels nous encouragent mais c’est le chat qui se mord la queue. A la fois le Ministère a besoin de nos forces vives pour la formation par exemple et en même temps il diminue nos moyens de fonctionner. Il a été particulièrement question de la pédagogie Freinet pendant les États Généraux sur la violence à l’école et on reconnaît l’apaisement que procure dans les classes la pédagogie Freinet », précise C Chabrun.
Lire l’entretien dans le Café
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Le Conseil d’Etat sanctionne Base élèves
Par deux décisions rendues le 19 juillet, le Conseil d’Etat a sanctionné partiellement l’arrêté créant Base élèves, le fichier national des écoliers et le fichier BNIE comprenant le numéro d’identifiant des élèves.
Le Conseil d’Etat répondait à deux plaintes déposées par Vincent Fristot et Mireille Charpy contre Base élèves et le BNIE. S’agissant de Base élèves, le Conseil a censuré l’enregistrement dans ce fichier de données relatives à l’affectation des élèves en classe CLIS dans la première version du fichier. » Il juge en effet que, par leur précision, ces données permettent de connaître la nature de l’affection ou du handicap dont souffrent les élèves concernés et constituent par conséquent des données relatives à la santé, dont le traitement aurait dû être précédé d’une autorisation de la CNIL ». Il annule dans la seconde version du fichier les dispositions qui interdisent à une personne de s’opposer à son enregistrement dans le fichier. En ce qui concerne BNIE, le Conseil a condamné la sauvegarde durant 35 ans des enregistrements et demande au ministère de prévoir une nouvelle durée.
Les opposants à Base élèves combattent ce fichier depuis des années. Ils avaient déjà obtenu en 2008 de X Darcos le retrait de certaines indications. Ils avaient obtenu récemment le soutien d’une Commission des Nations Unies. Pour eux, l’annulation d’un arrêté, le rétablissement du droit d’opposition sont une victoire. » C’est une excellente nouvelle pour les 2103 parents qui ont porté plainte et qui voient dans cette décision un appui pour poursuivre l’action au pénal, ainsi que pour les directeurs qui ont subi les foudres de l’Education Nationale en raison de leur refus de rentrer les enfants dans ce fichier aujourd’hui hors-la-loi » note le Collectif national de résistance à Base élèves. (CNRBE). Cette décision est aussi un camouflet pour le Parquet de Paris qui avait classé sans suite le 15 juillet 2 103 plaintes déposées contre ces fichiers par des parents…
Le ministre « constate avec satisfaction que le Conseil d’État a confirmé l’intérêt et la régularité de la base nationale des identifiants élèves… Luc Chatel se réjouit que les décisions rendues par le Conseil d’État confortent la légitimité des deux dispositifs, « base élèves premier degré » et « base nationale des identifiants élèves », qui contribuent au suivi et à la connaissance de la scolarité des élèves ainsi qu’à la modernisation du système éducatif ». Il n’en reste pas moins que le ministère doit revoir ses textes. Il devra aussi accepter les refus d’inscription des parents. Enfin le CNRBE est bien décidé à faire lever les sanctions prises contre les directeurs qui ont refusé d’alimenter ces fichiers.
Décisions du Conseil d’Etat
http://www.conseil-etat.fr/cde/fr/communiques-de-press[…]
Communiqué Chatel
http://www.education.gouv.fr/cid52681/decisions-du-con[…]
Communiqué CNRBE
http://retraitbaseeleves.wordpress.com/2010/07/19/l[…]
L’affaire Sami Benmeziane relancée
Sami Benmeziane pourrait être condamné à 31 000 euros de dommages et intérêts. L’affaire remonte au 11 juin 2008. Un rassemblement pacifique d’enseignants et de parents d’élèves opposés aux réformes Darcos a décidé d’occuper l’Inspection Académique de Nantes. Alors que des négociations ont lieu avec l’inspecteur d’académie, les forces de l’ordre interviennent pour évacuer les lieux. Des parents et enseignants « en sandalettes d’été, bermudas et lunettes de soleil sur le front » sont choqués de la violence de l’évacuation. Finalement ce sont bien les forces de l’ordre qui sortiront des lieux les premières, l’IA rejoignant à l’extérieur les manifestants pour entendre leurs revendications. Une intervention musclée qui n’a donc pas servie à grand chose, mais qui a quand même des répercussions… Parce qu’un policier a été blessé a un doigt, Sami Benméziane est accusé de « rébellion ». Il est condamné à une amende avec sursis. Le 10 septembre 2010, le tribunal a condamné Samy Benmeziane à réparer le préjudice subi. Les parties civiles réclament 31 000 euros. Le verdict sera donné le 19 novembre.
Su rl’affaire
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Une « désobéisseuse » sanctionnée
Militante du mouvement de « résistance pédagogique » et élue Snuipp, Ninon Bivès vient de se voir maintenue à une note extrêmement basse par rapport à son échelon par l’inspecteur d’académie du Tarn-et-Garonne. L’héritage des années Darcos semble peser sur tout le monde.
« Les règles d’avancement de carrière font que cette note anormalement basse pourrait pénaliser financièrement jusqu’à la retraite cette enseignante », notent les amis de Ninon Bivès. En effet la note où elle a été maintenue est inhabituelle pour son échelon et la met en queue de peloton pour l’avancement. « Alors que plusieurs rapports démentent l’efficacité de l’aide personnalisée, que des Inspecteurs doutent fortement de sa pertinence pour les élèves en difficulté, que le ministère s’interroge sur le bien-fondé du calendrier des évaluations CM2, pressions et répression continuent de s’abattre sur les enseignants du primaire en résistance qui dénoncent depuis 2008 ces réformes » ajoutent les « résistants pédagogiques ».
Militante des désobéisseurs, Ninon Bivès, d’après l’inspection académique, n’a pas mis en place l’aide personnalisée et n’a pas réalisé l’évaluation nationale dans les termes voulus par le ministère. Mais son blog personnel révèle une enseignante particulièrement imaginative et active, militante Freinet, qui a mis son métier au centre de sa vie. Ce qui rend la sanction d’autant plus blessante.
Interrogé par le Café, l’inspecteur d’académie, Daniel Amédro, ne cache pas l’estime qu’il porte à Ninon Bivès. « Sur le plan pédagogique, c’est une enseignante investie dans son métier qui a des relations positives avec ses élèves », nous confie-t-il. « En dépit de cet investissement réel, elle doit mieux prendre en compte les attentes administratives », ajoute-il. Pour lui, après la constatation qu’elle ne suivait pas les instructions administratives de son IEN, il ne lui a pas été possible de l’augmenter de 2 ou 3 points pour lui donner une note conforme à son échelon. « Je n’engage pas le débat là-dessus. J’applique le dispositif ».
Ethique d’enseignant et éthique de fonctionnaire. Deux après le départ de Darcos, Luc Chatel n’a pas su mettre fin à la « résistance pédagogique » que ce genre de décision ne fait que renforcer. Or l’évaluation de CM2 et l’aide individualisée sont fortement interrogés et la liberté pédagogique devrait permettre une certaine interprétation des textes. Entre éthique d’enseignant, parfois appuyée sur des décisions de l’ONU, et éthique de fonctionnaire, devenue une épreuve des concours, on ne devrait pas avoir à choisir. Les amis de Ninon Bives ont lancé une pétition de soutien.
La pétition
http://ninon-bives.resistancepedagogique.org/
Le blog de N Bives
http://www.icem-pedagogie-freinet.org/blog/113
Luc Chatel : finissons-en avec les procès en sorcellerie pédagogique
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Rased : L’érosion continue
Le collectif Rased, qui regroupe syndicats (Cgt Educ’Action, Se-Unsa, Sgen-Cfdt, Snuipp-FSU) et associations professionnelles (Afpen, Agsas, Fname, Fnaren), lance une campagne d’actions pour » remettre sur le devant de la scène éducative les besoins en personnels spécialisés (enseignants spécialisés et psychologues scolaires) et les moyens nécessaires pour prévenir et remédier aux difficultés scolaires ».
Le collectif dénonce l’effondrement des candidats aux certificats spécialisés. « Le manque de lisibilité sur l’avenir des RASED conjugué aux conditions d’exercice qui ne cessent de se dégrader (zones d’intervention étendues, missions restreintes, frais de déplacement non remboursés) dissuadent par ailleurs les collègues d’occuper ces fonctions ». Il demande » un nombre de départs en stage CAPA-SH et DEPS équivalent au nombre de départs à la retraite et aux postes vacants ». Il annonce une campagne auprès du ministre et des élus sur l’avenir des Rased.
Selon l’AFP, à Vaulx-en-Velin, 8 écoles étaient en grève le 2 septembre pour protester contre la suppression de 3 postes de Rased.
Le Snuipp demande des moyens pour le primaire
Si l’éducation toute entière manque de moyens, pour le Snuipp, » sous dotée, l’école primaire française n’est pas traitée comme elle le mérite. La Cour des comptes a estimé que le budget français consacré à l’école primaire est 15 % inférieur à celui des pays comparables. Le budget 2011 prévoit que l’école devra encore se serrer la ceinture quitte à laisser de nombreux enfants au bord du chemin ».
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