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Par François Jarraud

« C’est un moment particulier », estime Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Unsa Education. La fédération entend résister à la politique de rigueur qui frappe l’Ecole et en même temps apporter des propositions par exemple sur la formation des enseignants. Elle s’inquiète du repli sécuritaire qui touche l’éducation. En première ligne se trouvent les cadres de l’éducation, très majoritairement syndiqués Unsa…

Jeudi 16 septembre, Patrick Gonthier, secrétaire général de l’Unsa Education, recevait la presse pour une présentation des dossiers de la rentrée. Le premier dossier c’est bien sur celui de la rigueur budgétaire qui touche tout le secteur éducatif avec la RGPP2 (Révision générale des politiques publiques). Pour l’Unsa éducation, les suppressions de postes déstabilisent les établissements mais aussi l’éducation populaire et le sport. « Si on continue comme cela le système va se fissurer ».P Gonthier dénonce « l’absence de projet éducatif  » au ministère.

Réforme de la formation. Second dossier celui de la réforme de la formation des enseignants. Elle envoie en classe des professeurs non formés pédagogiquement. Pour l’Unsa, c’est « catastrophique ». Patrick Gonthier signale des symptômes « nouveaux et inquiétants ». Ainsi à Amiens, deux nouveaux enseignants ont déjà démissionné. Ca ne s’était encore jamais vu à ce moment de l’année. Les rectorats organisent comme ils veulent la formation. Parfois elle est reportée à juin.. Pour l’UNsa, « tôt ou tard il faudra reconstruire une formation », « un projet alternatif ». Il comprendra une réelle certification au niveau master et une formation professionnelle alternée suivie d’une formation continuée.

Le repli sécuritaire. L’environnement scolaire baigne dans la crise morale ouverte cet été par le président de la République avec ses surenchères et ses fausses solutions. Chatel « décline le discours sécuritaire officiel » en mettant en place les établissements CLAIR et les ERS. L’Unsa demande que davantage d’adultes soient présents dans les établissements et que les travaux des Etats généraux de la sécurité aillent au bout.

« On change de repères« . « Le plus grand danger ce serait que l’Ecole soit enrôlée dans le débat sécuritaire », estime P Gonthier. Si c’est le cas, à l’occasion de la campagne des présidentielles, « ça peut devenir dangereux » . Mais déjà, l’Unsa considère la politique sécuritaire actuelle comme « néfaste ». La récente loi sur l’absentéisme par exemple invite les inspecteurs d’académie à supprimer les allocations familiales, une mesure brutale. Les inspecteurs et chefs d’établissement auront à la faire appliquer. « Quand les décrets d’application sortiront , on débattra de ce qu’il faut faire », déclare P Gonthier. Inspecteurs et chefs d’établissement doivent déjà se préparer à des formes de résistance

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Unsa Education