Par François Jarraud
Le gouvernement a fait connaître le 16 juin 2010 ses décisions concernant la réforme des retraites. Le dispositif n’est pas sans conséquences pour les enseignants.
On peut retenir de la réforme 5 points principaux :
– l’âge légal de départ en retraite sera relevé à 62 ans en 2018 en l’augmentant chaque année de 4 mois à partir de la région 1951. L’âge d’annulation de la décote est lui aussi relevé de deux ans. Pour les fonctionnaires, l’âge légal est relevé à 62 ans pour ceux qui partent à 60 ans. Pour ceux qui partent à 55 ans, comme les instituteurs, l’âge est relevé à 57 ans.
– la durée de cotisation passe à 41 ans et 1 trimestre pour les générations 1953 et 1954; jusqu’à 41,5 ans en 2020.
– Le dispositif de départ anticipé pour les parents de 3 enfants ayant 15 ans de service sera fermé à compter de 2012 sauf pour ceux qui ont déjà 3 enfants jusqu’en 2012.
– le taux de cotisation des fonctionnaires sera relevé de 7,85 à 10,55 en 10 ans.
Il est créé un prélèvement de 1% sur les plus riches (dernière tranche de l’impôt sur le revenu).
Communiqué
Synthèse
http://www.retraites2010.fr/sites/default/files/16-juin-2010_SyntheseReformeDesRetraites.pdf
Unanimité syndicale contre le projet de réforme des retraites
Les syndicats sont unanimes à manifester leur opposition au projet de réforme des retraites. Tous dénoncent des efforts à sens unique.
« Avec le décalage de deux ans à un rythme rapide de l’ensemble des bornes d’âge (âge d’ouverture des droits et à partir de 2016 âge de départ sans décote), tous les salariés vont devoir travailler plus longtemps pour des retraites plus basses », estime la FSU. « Les fonctionnaires vont en outre avec l’alignement du taux de cotisation voir leurs salaires nets baisser de façon sensible, de l’ordre d’un jour de salaire par mois à terme ». « L’effort demandé aux hauts revenus et aux entreprises ne couvrira au mieux que 10% des besoins de financement, bien moins que ce qui est exigé des fonctionnaires », estime le Snes. Même si devant les mobilisations le gouvernement ne remet pas en cause dans ses actuelles propositions la règle des six derniers mois, les fonctionnaires, outre les mesures d’âge communes à tous les salariés, vont se voir imposer des régressions qui correspondent à terme à 5 milliards d’euros alors que les prélèvements sur le capital et les hauts revenus se monteraient à seulement 4,6 milliards. Pour l’UNSA, les mesures du projet de réforme « ne sont ni justes ni équitables, bien au contraire ». Et le syndicat appelle à manifester jeudi 24.
François Chérèque, pour la Cfdt, est tout aussi critique. » C’est une réforme injuste et à court terme, quasiment une provocation », annonce-t-il dans Le Figaro. « 85 % de l’effort est supporté par les seuls salariés via le passage à 62 ans et le relèvement des taux de cotisations des fonctionnaires… » Pour ceux-ci : « Une augmentation de 0.27 % par an sur 10 ans, c’est quand même raide. C’est une sorte de double peine en matière de pouvoir d’achat pour les fonctionnaires. Non seulement leurs salaires n’augmentent plus mais on va leur prélever des cotisations supplémentaires qui vont peser sur leur pouvoir d’achat. Relever de 1 % seulement la tranche supérieure d’imposition sur le revenu, les bras m’en tombent. Je m’attendais à un peu plus de sérieux du gouvernement sur cette question mais le choix a été fait de ne pas toucher aux hauts revenus. 1 %, c’est ridicule et les gens vont s’en rendre compte ».
Communiqué
http://www.snes.edu/Un-projet-brutal-et-injuste.html
Chéreque