LE FAIT DU JOUR
Retraites : Le gouvernement laisse fuiter des rumeurs inquiétantes
ÉDITORIAL
Rythmes scolaires : Rien ne se fera sans les collectivités locales
LE SYSTEME
Rased : Les syndicats écrivent à Luc CHatel l Primaire : Les instits ne veulent pas des Epep l 24 juin : Les syndicats du privé appellent à la grève l Appel pour l’Ecole publique : bientôt 200 000 signatures l Angleterre : Les conservateurs sacrifient les Tice pour économiser 7 millions !
L’ÉLÈVE
Le gouvernement publie le décret sur l’accueil de la petite enfance l ATD contre la nouvelle loi sur l’absentéisme.
LA CLASSE
Révisez avec le Guide du bac et du brevet 2010
ETABLISSEMENT PARTENAIRE
Devenir enseignant : comment choisir son parcours ? l Les Lycéens en Cœur offrent 30 000 euros aux Restos du coeur
LA RECHERCHE
L’université d’été des langues du GFEN l Soutenez le Café et cultivez votre pédagogie avec L’anthologie des textes clés en pédagogie…
LES DISCIPLINES
Il y a-t-il des ghettos français ? l Français : La Lettre de l’AFEF.
Le fait du jour
Retraites : Le gouvernement laisse fuiter des rumeurs inquiétantes
Le gouvernement pourrait augmenter le taux de cotisation et diminuer le montant des pensions de retraite des fonctionnaires. Selon Le Figaro, le gouvernement réfléchit à une augmentation du taux de cotisation des fonctionnaires qui pourrait passer de 7,85% à 10,55%, le taux appliqué dans le privé. L’argument utilisé est l’équité privé – public. E Woerth souhaiterait récupérer ainsi 3 milliards. Une autre piste est dévoilée par le Se Unsa qui affirme que le cabinet d’Eric Woerth a proposé le 4 jui une simulation « dégradant le mode de calcul actuel de la pension des fonctionnaires ». Au lieu de le baser sur les 6 derniers mois, il serait calculé sur les 10 dernières années. Cela ferait automatiquement baisser fortement les pensions. Le gouvernement envisagerait de mettre cette mesure en pratique dès 2011.
Dans les deux cas le résultat est le même : diminuer les revenus, des actifs d’un côté, des retraités de l’autre. L’équité établie au niveau des taux de cotisation ou du mode de calcul peut facilement être présentée aux français comme une mesure de justice. Mais c’est oublier que le salaire des enseignants , à diplôme équivalent, est nettement plus faible que celui des cadres du privé. Pour le Se-Unsa, il est inférieur d’environ 1 000 euros à celui des autres cadres de la Fonction publique et de 1 500 euros à celui des cadres du privé. Les études européennes montrent que dans 13 pays européens les salaires sont supérieurs aux chiffres français pour le salaire minimum du primaire. Au niveau lycée, c’est le cas pour 15 pays. Ces réalités pourraient rendre inacceptables les propositions gouvernementales.
Mais il y a pire encore. Il y a seulement 8 mois Luc Chatel parlait de revalorisation salariale pour les enseignants. En moins de 9 mois la revalorisation version Chatel pourrait accoucher d’un drôle de bâtard : une perte de revenus. Voilà un bébé qui pourrait finir sur le Mont Taygète.
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Rythmes scolaires : Rien ne se fera sans les collectivités locales
Peut-on réformer les rythmes scolaires sans intégrer les attentes des communes ? Oui semble penser le Comité de pilotage qui ne comprend aucun représentant des communes, alors que l’industrie touristique, par exemple, y est représentée. Mais, exclues du comité de pilotage de la conférence nationale des rythmes scoalires, les représentants des grandes villes rappellent qu’ils sont incontournables.
Ainsi l’AMGVF (association des maires des grands villes) rappelle que »toute modification du temps scolaire impacte les dispositifs d’accueil mis en place par les communes ». L’Andev, qui représente les directeurs de l’éducation des villes, pose la question du temps scolaire. « Ne faut-il pas « penser global », et s’interroger également sur les fortes disparités en Europe du temps de classe ? En France, 36 semaines de 4 jours de 6 heures, donc 864 h. Selon mes informations, les « enfants de France » ont l’année scolaire la plus intense ».
Deux exemples, parvenus au Café pédagogique, illustrent l’importance des municipalités. A Strasbourg, 3 écoles primaires ZEP fonctionnent en ARS depuis plus de 15 ans avec le rythme suivant : 5 matinées de classe de 4h (dont le mercredi) et 2 après-midi de 2h soit 24h hebdomadaires; 2 après-midi de 2h consacrés à des activités sportives, culturelles et artistiques en groupes restreints (12 à 15 enfants) et complémentaires des enseignements. Dans l’une de ces écoles, l’horaire de l’après-midi est atypique puisque les enfants reprennent à 15h jusque 17h ce qui permet aux enfants d’avoir un long temps de détente avant de reprendre l’après-midi. Cet horaire permet aussi d’organiser l’aide personnalisée de 14h à 15h, stigmatisant moins les élèves concernés. Cette organisation,, qui va dans le sens souhaité par les chronobiologistes, est remise en question par la ville de Strasbourg. Pour des raisons budgétaires, elle souhaite supprimer une après-midi d’activités ce qui va entraîner une révision des horaires et un alignement vers la semaine de 4 jours. « Les enseignants qui ont vécu l’arrivée de ce nouveau rythme ne l’ont pas accueilli avec enthousiasme car il signifiait travailler le mercredi matin et raccourcir les vacances scolaires », nous précise une mère d’élève. « Mais aujourd’hui, aucun de ces enseignants ne veut faire machine arrière et tous reconnaissent les bienfaits du système ».
A Angers, si la municipalité a réussi à faire revenir une partie des écoles à la semaine de 5 jours, c’est en investissant dans le périscolaire. Comme lé précise Luc Belot, adjoint à l’éducation, « la Ville a joué son rôle en lançant, dès novembre 2008, lors de la Conférence des parents organisée à Angers, une concertation qui a été élargie au 1er semestre 2009 à l’ensemble de la communauté éducative ». Après concertation avec les parents de janvier à mars 2009, grâce à de spetits déjeuners et des tables rondes avec les différents acteurs de l’école, d’avril à juin ont eu lieu des réunions avec les enseignants. Au bout de cette phase, 53% des écoles ont manifesté le regret de la suppression du samedi matin, 57% jugent la journée de 6h trop longue, mais seulement 37% demandent la semaine de 9 demi-journées incluant le mercredi matin.
Au final un groupe scolaire, celui de l’Isoret, expérimentera à partir de la rentrée 2010, la semaine de 9 demi-journées. « Par rapport à l’Isoret, les parents et enseignants ont souhaité dès le départ tester ce nouveau rythme. Le conseil municipal a donné en mars un avis favorable à l’expérimentation et la Ville prépare aujourd’hui avec les acteurs impliqués – services municipaux, écoles, partenaires du quartier – les meilleures conditions d’une rentrée sur 4 jours et demi », souligne M Belot. Dominique Bruneau, directeur de l’Isoret, présente ainsi le nouvel emploi du temps. « Parce que les enseignants savent que les temps d’enseignement du matin sont plus favorables aux apprentissages, il a été choisi de raccourcir le temps de scolarité de l’après-midi et de mettre une matinée supplémentaire le mercredi matin. Dès lors les matières fondamentales : maths et français seront placées le matin prioritairement. Il s’agit aussi sur les temps périscolaires d’amener un plus culturel, éducatif, sportif aux enfants notamment sur le temps de CEL. À nous de rendre les activités suffisamment attractives et d’inscrire un maximum d’enfants, ce afin d’éviter le phénomène des orphelins de 16h. Il a été choisi sur les temps périscolaires de privilégier les partenaires du quartier pour les associer à notre projet : clubs sportifs, centre de loisirs, maisons de quartier, associations locales et oeuvres complémentaires de l’école, conservatoire régional de musique ». Pour la ville d’Angers, le nouvel emploi du temps implique la prise en charge du temps périscolaire de 15h30 à 18h30 4 jours par semaine, de 11h30 à 12h30 le mercredi.
Ces deux exemples montrent qu’il est possible de faire revenir les écoles au rythme de 9 demi-journées à condition de poser la question des relations entre Etat et communes. Il faut que les enseignants soient convaincus que cela améliorera la situation scolaire des enfants. Or cela passe par un investissement budgétaire des communes. Elles ont du mal à le faire en cette période. Une problématique que l’on retrouve dans l’aménagement du temps scolaire testé dans 100 établissements secondaires à la rentrée. Réaménager le temps scolaire c’est alourdir les charges des communes. Si l’on se plait à mettre en avant les résistances des enseignants, on voit qu’il faut aussi poser cette question : est-ce possible sans un transfert budgétaire de l’Etat vers les communes ?
Maternelle Gutenberg Strasbourg
Rased : Les syndicats écrivent à Luc CHatel
Une large intersyndicale, associant la Cgt, Se-Unsa, Sgen, Snuipp, Sud, avec la Fcpe,et les associations professionnelles (Fnaren, Afpen, Fname, Ancp) et les parents de la Fcpe, a envoyé le 8 juin une lettre à Luc CHatel. Elle lui demande de maintenir les Rased.
A l’origine de cette démarche la publication du document interne de prévision des suppressions de postes qui propose de stopper le recrutement de maitres G et E et de psychologues scolaires. « Alors que deux heures de classe ont été supprimées à la rentrée 2008, ces décisions, si elles sont confirmées, vont se traduire inévitablement, par une dégradation des résultats des écoles, par plus d’inégalité sociale », prévient le Snuipp. « Comment envisager que les moyens déjà insuffisants consacrés à la lutte contre l’échec scolaire se voient ainsi amputés, alors que vos projets prévoient également en parallèle une augmentation du nombre d’élèves par classe ? Dans quelle situation ingérable vont se retrouver les enseignants des classes, les élèves et leurs familles ? Quel avenir préparons-nous pour ces élèves et pour notre nation si l’Ecole de la République faillit ainsi à ses missions – celles d’une éducation de qualité accessible à tous ? »
Primaire : Les instits ne veulent pas des Epep
Alors que le gouvernement a promis de créer de vrais établissements dans le primaire (Epep), que l’Institut Montaigne vient de délivrer un rapport qui met en avant le rôle du directeur chef d’établissement, que pensent les instits du statut de l’école et de son évolution ?
« Je veux être déchargé et protégé juridiquement tout en restant un collègue comme les autres ». Selon un sondage réalisé par le Snuipp, 72,5% des enseignants, 69% des directeurs ne veulent pas des Epep, ces structures d’établissement imaginées par le gouvernement. Très majoritairement les enseignants veulent un directeur qui soit aussi un enseignant, sans pouvoir hiérarchique. Les Epep ne sont acceptés que dans les seules écoles comptant 10 classes et plus.
« Pour moi la question centrale, ce n’est pas le statut mais le fonctionnement de l’école ». Le modèle de direction que veulent les instits c’est pour 73% un fonctionnement d’équipe plus collectif. Ils revendiquent plus d’autonomie pédagogique. A coup sur, ces réponses obtenues sur près de 10 000 sondés sont très éloignées du modèle hiérarchique que de mande le rapport de l’Institut Montaigne. Officiellement, le Snuipp, avec d’autres partenaires, est intervenu récemment auprès du ministre pour ouvrir des discussions sur la mission des directeurs.
L’Institut Montaigne veut réformer le primaire
24 juin : Les syndicats du privé appellent à la grève
Après la Fep Cfdt, c’est l’autre grand syndicat du privé sous contrat, le Spelc Cftc, qui appelle à la grève le 24 juin. Le Spelc constate que « aucun financement alternatif aux prélèvements sur les revenus du travail n’est vraiment envisagé ;aucun aménagement des fins de carrière, particulièrement pour les personnels des établissements privés sous contrat, n’est à l’ordre du jour ».
Appel pour l’Ecole publique : bientôt 200 000 signatures
197 793 signatures. Au moment où nous réalisons cet Expresso l’appel pour l’ecole publique lancé par le Se-Unsa frôle les 200 000 signataires. L’appel milite pour la seule école publique. Il demande « une orientation politique qui fasse clairement le choix de l’École publique, laïque et gratuite. Nous réaffirmons qu’il n’y a qu’une École de la République ».
Angleterre : Les conservateurs sacrifient les Tice pour économiser 7 millions !
Après la mort programmée du Becta, le nouveau gouvernement britannique s’apprête à porter un nouveau coup à l’integration des TICE à l’école. Officiellement pour économiser 7 millions de livres, le nouveau curriculum de l’école primaire est annulé. Il devait entrer en vigueur à la rentrée 2010 et avait la particularité d’inclure les TICE dans les priorités de l’école. La littératie, la numératie, les TIC et le développement personnel étaient les 4 points importants de ces nouveaux programmes. On attendait des enfants un certain niveau de maîtrise des TIC, par exemple de Facebook, du tableur, de Twitter, et on considère cette exigence comme aussi importante qu’apprendre à compter.
En fait la priorité donnée aux économies permet de ramener tout le système éducatif vers l’arrière. Pour économiser 22 millions de livres, le gouvernement va aussi revenir au système d’examens traditionnel. Le programme de repas gratuits pour tous les élèves du primaire, une idée venue de Finlande, est aussi annulé. Le tutorat en maths et anglais pour les élèves en difficulté également. Ainsi les 359 millions d’économies pèseront de façon inégale sur les élèves. En échange le gouvernement promet de donner la possibilité aux élèves des écoles publiques de passer le bac international. Une ouverture qui ne profitera qu’ à certains…
Sans internet est-on instruit au 21ème siècle
Le gouvernement publie le décret sur l’accueil de la petite enfance
Le décret sur l’accueil des enfants de moins de 6 ans a été publié au Journal officiel du 8 juin. Il pose la question de la survie de l’école maternelle. Il instaure de nouveaux modes de garde, comme les jardins d’éveil, avec des conditions dérogatoires sur l’encadrement des enfants. Comme le révèle le collectif « pas de bébés à la consigne », le gouvernement publie un décret bien différent de ce qu’il avait annoncé et soumis à l’avis d’instances comme le conseil d’administration de la CNAF. Dans la version diffusée depuis des mois par le gouvernement, les jardins d’éveil figuraient à titre expérimental, dans le décret publié ils s’inscrivent dans le droit commun « en vue de faciliter leur intégration [celle des enfants de 2 ans ou plus] dans l’enseignement du premier degré ». Ainsi, le gouvernement a trompé l’opinion publique, les familles, les professionnels de la petite enfance et les instances consultées, en présentant comme dispositif expérimental des structures finalement inscrites dans le droit commun. Au moment-même où le ministère de l’éducation nationale envisage (dans un schéma d’emplois 2011-2013) de réduire à la portion archie-congrue la scolarisation des enfants de 2-3 ans, la promotion de jardins d’éveil dans le droit commun confirme de la volonté gouvernementale de faire des jardins d’éveil un cheval de Troie contre la scolarisation des 2 et 3 ans. Mais aussi de transformer des grandes sections de crèches (qui bénéficient d’un taux d’encadrement d’un adulte pour 8 enfants) en jardins d’éveil (avec un taux d’encadrement fixé par le décret à un adulte pour 12 enfants). »
Communiqué Pas de bébés à la consigne
ATD contre la nouvelle loi sur l’absentéisme
L’association ATD Quart Monde, qui fédère des familles défavorisés, part en guerre contre le projet de loi Ciotti sur l’absentéisme qui sera en discussion a u parlement la semaine prochaine. « Que cherche-t-on réellement en ouvrant ce nouveau débat public sur cette question ancienne ? » interroge ATD. « En brandissant une telle menace, que veut-on ? Sinon désigner une partie des parents d’élèves comme irresponsables en évitant ainsi de s’interroger réellement sur les causes de cet absentéisme et de soutenir ceux qui cherchent à imaginer comment y faire face ». ATD Quart Monde « ne peut admettre que l’État brandisse une telle menace pour certaines familles dont le budget est déjà d’une extrême précarité alors qu’il refuse obstinément d’envisager la revalorisation des minimas sociaux qui, bien souvent, constituent leur seule ressource. »
La classe
Révisez avec le Guide du bac et du brevet 2010
Alors que s’ouvre l’époque des révisions, le Café publie le Guide du bac et du brevet 2010.
Avec ce guide, dans chaque discipline, vous pourrez vous évaluer : il y a pour cela d’excellents exercices interactifs accessibles sur Internet; compléter vos notes et / ou les confronter aux cours sélectionnés accessibles gratuitement sur le réseau; revoir vos méthodes; mieux connaître les épreuves et savoir qui contacter pour vous aider.
Tout cela est possible grâce au plus grand réseau éducatif du monde : Internet. Toutes ces ressources ont été soigneusement sélectionnées par l’équipe de professeurs du Café pédagogique. Elles sont gratuites, disponibles directement. A votre disposition.
Le Guide du bac et du brevet 2010
Etablissement partenaire
Devenir enseignant : comment choisir son parcours ?
L’Université Paris Est Créteil Val de Marne présente ses masters enseignement aux étudiants. Une réunion d’information sur les masters des métiers de l’enseignement se déroulera samedi 19 juin 2010 de 9h30 à 13h au sein du Centre multidisciplinaire de Créteil – bâtiment i2 . Les formations proposées par les facultés de Sciences économiques et de gestion, de Lettres et sciences humaines, de Sciences et technologie et de Sciences de l’éducation, sciences sociales et STAPS vous seront présentées en partenariat avec l’IUFM de l’académie de Créteil.
Les Lycéens en Cœur offrent 30 000 euros aux Restos du coeur
Ce printemps, des lycéens issus de différents établissements de Saône-et-Loire ont participé au « Festival des lycéens pour les Restos du cœur ». Le Café avait présenté leur projet. Les lycéens ont organisé 4 spectacles durant lesquels ils ont produit des sketchs, de la musique, du cirque, de la danse. Au total plus de 30 000 euros de bénéfice ont été collectés. IL sont été donnés aux Restos du cœur le 28 mai.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La recherche
L’université d’été des langues du GFEN
Le GFEN organise du 24 au 26 août à Vénissieux l’université d’été du secteur langues. Il y sera question de l’activité de l’apprenant », des situations problème, des situations d’apprentissage, de la place d el’analyse réflexive dans ces enseignements.
Soutenez le Café et cultivez votre pédagogie avec L’anthologie des textes clés en pédagogie
Sous-titré « Des idées pour enseigner », ce livre nous offre en quelques pages la synthèse des principaux ouvrages pédagogiques sur les apprentissages, l’enseignement, la relation pédagogique et le métier d’enseignant. Sur chacune de ces questions il confronte les points de vue des grands auteurs : Meirieu, Astolfi, Develay, Houssaye, Lévine, de Peretti, Perrenoud etc.
Autorité, échec scolaire, aide aux élèves, compétences : voilà quelques mots qui encadrent le débat actuel sur l’Ecole. Chacun bénéficie d’un chapitre dans cet ouvrage qui présente les réflexions de 28 grands pédagogues francophones. Une bible de la pédagogie ? Certainement pas car si la pensée y est riche, elle est aussi diverse, contradictoire parfois, en tous cas elle s’enrichit de ces confrontations.
Et l’ouvrage vaut ce que vaut son auteur. Danielle Alexandre « est tombée dans la pédagogie toute petite ». Elle nous a confié son avidité à se nourrir des travaux de sciences de l’éducation. Elle est passée par l’école normale d’institutrice. Elle a toujours enseigné dans des établissements considérés comme difficiles, par choix délibéré. Elle a enseigné de la maternelle au lycée et partagé son temps avec la formation. Tout cela lui a donné la possibilité de confronter théories et terrain. Et aussi une grande expérience de l’enseignement et des théories pédagogiques.
Alimenté à de telles sources, c’est dire que l’ouvrage pourra intéresser aussi bien l’enseignant que l’étudiant. Etudiants et débutants découvriront avec facilité et gain de temps la pensée des grands auteurs des sciences de l’éducation et ainsi mieux préparer les concours et examens. Les enseignants se plongeront dans l’ouvrage pour se former ou pour réfléchir aux difficultés de parcours qui émaillent ce métier. Les plus méchants feront une lecture comparative avec les discours officiels…
Grâce à ce livre, le lecteur pourra lire Astolfi sur le rôle de l’erreur, Perrenoud sur les compétences ou la différenciation, Meirieu sur la relation pédagogique, Peretti sur l’évaluation, Houssaye et le fameux triangle pédagogique, Hameline et les objectifs pédagogiques… Chacun pourra ainsi revenir aux sources. Pour le Café pédagogique, cet ouvrage est le livre de l’année.
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Danielle Alexandre, Anthologie des textes clés en pédagogie. Des idées pour enseigner, Paris, ESF, 2010, 160 pages, 12,90 euros.
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Les disciplines
Il y a-t-il des ghettos français ?
C’est la question que traite une nouvelle Note de veille du Centre d’analyse stratégique du gouvernement. « Il ne s’agit pas de dire que les quartiers populaires de banlieues françaises seraient désormais comparables aux ghettos américains, mais d’insister sur la logique de ghetto qui les traverserait. Si les quartiers populaires de périphérie se dégradent, en France, on serait encore loin de l’homogénéité ethnique et du degré de déshérence des ghettos américains. Un processus de ghettoïsation serait toutefois observable dans les conduites d’adaptation à la marginalisation de leurs habitants, notamment dans les cités les plus identifiées de la région parisienne et des grandes villes comme dans celles des périphéries des villes moyennes. Concrètement, si les logiques d’économie souterraine et de trafics (« bizness »), de détournement du politique (« ghettos électoraux »)17, de confrontation violente avec les représentants de la puissance publique18 ou de rupture radicale avec l’ordre scolaire sont très présentes dans la récente enquête du journaliste Luc Bronner, le sociologue Didier Lapeyronnie parle quant à lui de ghetto en se plaçant sur le terrain plus discret des valeurs et des sociabilités des « quartiers » de Province. Mais dans les deux cas sont soulignées une organisation et une ambiance devenues « autoréférentielles, comme tournées vers l’intérieur de la cité », où les personnes, en réponse à une situation vécue de relégation, jouent un rôle actif : affirmation d’un clivage vis-à-vis de l’extérieur, violence et racialisation omniprésente des rapports sociaux.
A contrario, certains observateurs soulignent que la plupart des constats empiriques sur lesquels s’appuient ces propos ne sont pas nouveaux, que ces quartiers ne sont homogènes qu’en apparence, enfin qu’il est important de ne pas négliger ce et ceux qui vont « bien » dans les cités. Néanmoins, le recours à la notion de ghetto permet d’atteindre deux objectifs : alerter face à un processus de dégradation jugé continu et qui ne serait plus l’apanage des quelques cités les plus médiatisées ; et mettre en évidence un caractère systémique de l’ensemble de ces dysfonctionnements. En plus de la violence, le problème serait un « effet quartier » sur la trajectoire des personnes, dont les nouvelles générations, contraire à l’idéal d’égalité des chances. La question spatiale synthétiserait les questions sociale, raciale, scolaire et de genre, comme un enjeu central de justice sociale ».
Français : La Lettre de l’AFEF
L’association des professeurs de français publie une première lettre électronique. Au sommaire on appréciera particulièrement le compte-rendu d’une table ronde sur « enseigner le français aujourd’hui » qui a confronté le s points de vue de Joelle Thébault, l’inspectrice générale Anne Armand et Dominique Bucheton. A lire également l’article qui fait le point sur la remise en question de l’approche par compétences dans les pays francophones (Suisse, Québec). La vague rétro est à nos portes…
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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