Par François Jarraud
« L’éducation préscolaire a gagné en importance et e visibilité au cours de ces dernières années sur tous les continents », écrit Sylvie Rayna (INRP) en introduction au numéro 53 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, publié sous le titre « qualité, équité et diversité dans le préscolaire ».
De ces trois termes, c’est d’abord la diversité que montre la revue qui bénéficie, comme d’habitude, d’un excellent réseau international de chercheurs à même de faire le point sur la situation du préélémentaire. A commencer par l’école maternelle française qui est présentée par Gilles Brougère sous un éclairage international qui est tout à fait original. Il la voit comme « une exception française », bien à l’abri des débats internationaux qui agitent les autres préscolaires. L’école maternelle est une école qui « s’appuie sur la dévalorisation des autres espaces d’apprentissage ». Elle initie le basculement de chaque enfant dans la culture scolaire, ce qui est un trait proprement national. Pour G Brougère ce qui caractérise cette culture scolaire c’est à la fois le rejet de la diversité des autres cultures (par exemple la culture familiale) et le fait qu’elle soit « centrée sur l’enseignant et non sur l’enfant ». En ce sens ce svaleurs sont « oppressives », voire « rhétoriques » et il invite à « déscolariser » la maternelle avant que d’autres la fassent disparaître à travers les « jardins d’éveil ».
La qualité on peut par exemple aller la chercher dans l’article de Rebecca S New qui montre sa quête aux Etats-Unis. Le préscolaire y bénéficie d’études qui ont montré son efficacité et d’un intérêt croissant accompagné de financements de plus en plus importants. Si l’école américaine adopte la diversité elle ne semble plas marquée par la recherche de l’équité.
C’est pourtant l’équité qui pousse partout au développement du préscolaire. L’expérience des centres intégrés anglais par exemple, présentée par Chris Pascal et Tony Bertram, bénéficie aux plus défavorisés, tout comme la « case des tout-petits » au Sénégal (Sophie Turpin Bassama). La synthèse présentée par John Bennett sur « les nouvelle sperspectives des études internationales sur la petite enfance », montre le rôle qu’a pu jouer le programme Starting Strong de l’OCDE dans le développement mondial du préscolaire.
Au final c’est bien à nous,lecteur français, que ce numéro de la Revue de Sèvres apporte le plus de réflexions. Sans rejeter une spécificité nationale (notre école maternelle), il l’inscrit dans une perspective mondiale qui nie l’école (le préscolaire) et apporte ses propres débats, largement méconnus en France.
Qualité, équité et diversité dans le préscolaire, Revue internationale d’éducation de Sèvres, n°53, avril 2010.
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