Par François Jarraud
Pourquoi compte-on autant de grossesses non désirées chez les jeunes ? Parce que l’éducation sexuelle reste à la porte de l’Ecole , affirme un rapport de l’Igas. Cette question est amplifiée par les résistances ministérielles à la lutte contre les stéréotypes…
Education sexuelle : zéro pointé
Un rapport de l’IGAS sur la prévention des grossesses non désirées souligne les insuffisances de l’éducation sexuelle à l’école.
« La mission insiste sur la nécessité de se donner les moyens d’appliquer la loi en matière d’information et d’éducation à la sexualité à l’école, notamment à travers la mise en place d’un système de suivi opérationnel et de pilotage ». C’est que l’enquête menée par Claire Aubin et Danièle Jourdain Menninger met en évidence le fait que l’obligation légale en matière d’éducation sexuelle à l’école » soit très inégalement et partiellement appliquée ». La loi impose trois séances annuelles d’éducation sexuelle : elles sont rarement faites. Le résultat c’est » la persistance dans la population française d’idées fausses et de lacunes importantes dans la connaissance de la contraception et des moyens pour éviter une grossesse non désirée ».
Des obstacles de toutes sortes l’empêchent. Le rapport souligne les obstacles matériels. Mais l’actualité en met en évidence d’autres. Ségolène Royal proteste contre l’interdiction qui est faite aux infirmières scolaires de distribuer les Pass contraception. Pour elle, « en agissant pour des raisons politiques », le gouvernement « prive les jeunes de la contraception gratuite ».
Rapport
http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/[…]
Dépêche AFP
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_[…]
Si l’on s’intéressait au corps enseigné
L’affaire du « Baiser de la lune » , ce film d’animation sur la découverte de l’homosexualité nous en apprend finalement beaucoup sur l’Ecole et les représentations des adultes.
Après l’interdiction par le ministre de l’éducation nationale de sa diffusion auprès des écoliers, le Snuipp juge « choquant que le ministre de l’Education nationale estime qu’il est prématuré d’aborder ces questions à l’école primaire ». Le Snuipp « regrette cette attitude frileuse et passéiste, il demande au ministre de l’Education Nationale de revenir sur ces propos, de s’abstenir de toute interdiction et de faire confiance aux enseignants pour aborder ces questions avec les outils pédagogiques de leur choix ».
C’est aussi l’opinion de la Peep qui déplore les lacunes de l’éducation sexuelle à l’école et estime « qu’il semble que les parents ne soient pas suffisamment informés de l’accompagnement prévu autour de cette diffusion, ce qui explique leur inquiétude ».
Tous deux ont sans doute parfaitement raison. On ne sait q’il est plus regrettable de voir un ministre de l’éducation céder aux lobbys de l’ordre moral ou croire sincèrement que les enfants ne façonnent pas déjà des stéréotypes sexuels.
Pour autant, on peut s’interroger sur ce que serait la diffusion de ce film sans interdiction ministérielle. La très récente étude de l’IGAS sur l’éducation sexuelle, montre que le minimum éducatif fixé par les textes est rarement atteint. On peut douter que, dans ce contexte, un sujet aussi tabou que l’homosexualité, ait des chances d’être abordé fréquemment en classe à l’école.
Il faut pourtant s’interroger sur ce tabou de l’éducation sexuelle. Le Snuipp remarque justement que « la société jette un regard nouveau sur l’homosexualité et l’homoparentalité, et l’école ne doit pas être en retard ». C’est avouer un écart entre la norme sociale et celle de l’Ecole. Peut-être que ce qui pose problème à l’Ecole ce n’est pas tant la reconnaissance de l’homosexualité que celle de la place du corps, en général, dans la vie scolaire. On sait que la tradition scolaire française s’est construite sur le mépris des fonctions corporelles. Une simple visite des toilettes scolaires le démontre. Elle n’a pas pour autant accordé beaucoup d’estime à l’affectivité, à l’expression des sentiments et à l’épanouissement. Elle s’est barricadée dans la vision rationaliste qui l’a fondée mais qui se révèle aujourd’hui une carapace bien lourde à porter.
Communiqué Peep
http://www.peep.asso.fr/art-76-communique-du-5-fevrier[…]
L’affaire du Baiser de la lune
Le baiser de la lune est un film d’animation pas tout à fait comme les autres. Il vise à aborder les relations amoureuses entre personnes du même sexe à l’intention des enfants de CM1/CM2. Ce projet soutenu par de nombreux partenaires devait circuler dans les écoles.
Sous la pression de mouvements religieux, le ministère de l’éducation nationale et le ministère de la jeunesse et des sports ont décidé de retirer leur logo et de n eplus soutenir ce projet.
Le baiser de la lune
http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/
Les ados ont peur de la différence
Les Filles et garçons savent ils vivre ensemble ? Cette question posée par la fondation Wyeth va accompagner un large cycle de forums qui se dérouleront dans 100 classes tout au long de l’année sur la question de la différance. C’est que , selon un sondage effectué par la fondation Wyeth, 81% des ados pensent que les gens différents sont discriminés et 63% pensent qu’il vaut mieux être dans le moule.
Deux ados sur trois voient la différence d’abord dans l’aspect physique de l’autre. Ils partagent le stéréotypes sexués traditionnels : la femme est caractérisée par la maternité (33%), l’homme par son physique.
Fondatoion wyeth
http://www.fondation-wyeth.org/
Quand les élèves demandent des cours d’éducation sexuelle
Sacrifiée sur l’autel des fondamentaux en 2005, l’éducation sexuelle va revenir à Montréal, annonce LCN. Des élèves de la commission scolaire de Montréal ont demandé et obtenu le rétablissement de cours qui leur permettent d’échanger avec quelqu’un de compétent.
Dépêche LCN