Pierre Frackowiak : « Porter ensemble un vrai projet pour l’école, de la maternelle à la fin de la scolarité obligatoire ».
Concluant la journée, P. Frackowiak n’hésite pas à revenir d’entrée de jeu sur les propos « méprisants » de X. Darcos et A. Bentolila pour les enseignants qui « détruiraient » la maternelle, et pour les parents qui ne réinvestiraient pas suffisamment ce que l’école apprend. Il veut y voir « le révélateur de certaines pensées » de ceux qui, au fond, « souhaitent la disparition de l’école maternelle sur tous les bords de l’échiquier politique ». Le réductionnisme de leur pensée « consternante de pauvreté » est toujours présente dans les discours politique dominants.
Par quelles voies « mener le combat » ? D’abord, en redéfinissant la cohérence de la maternelle dans le cursus global de l’Ecole. « Le temps n’est plus aux corrections à la marge qui ne sont que des placebo », et les « mesures régressives ne sont pas des réformes ». Pour P. Frackowiak, la grande réforme à faire n’a pu se faire ni en 1936, ni en 1945, ni en 1989, malgré les ambitions annoncées à l’époque avec la mise au centre du système de l’élève. « Nous ne savons toujours pas surmonter la rupture maternelle-élémentaire », malgré les tentatives d’équipes qui s’y sont attaquées, comme celle entre le primaire et le collège. « La maternelle prône sa spécificité, mais je souhaiterais qu’elle devienne celle de la période de l’Ecole obligatoire ». Il revient aussi sur la nécessité de revendiquer la mise en place d’un « service public de la petite enfance », tant est déterminante l’action des structures qui prennent en charge les enfants avant la maternelle.
Revenant sur la polémique sur l’aide individuelle, il réaffirme sa position : elle occupe les enseignants à remplir des tableaux et met à distance la pédagogie, contribue à l’évaluationnite. C’est aussi le moyen pour l’institution de dire en substance à ceux qui ne parviennent pas à réussir que « tout à été fait pour eux », et qu’ils sont donc responsables, in-fine, de ce qui leur arrive.
Pour « lutter contre ces dérives et ces atteintes, modestie, humilité, sensibilité, et détermination sont les meilleurs leviers pour lutter contre la psychologisation ». Il cite pour finir l’ouvrage « Pour en finir avec le mérite, les dons et le hasard » récemment édité par le GFEN. Une arme pour les enseignants.
« Continuons à construire ces petits bouts de nous, avec opiniâtreté, conclut C. Passerieux. L’avenir de l’Ecole maternelle, comme le nôtre, n’est pas écrit, pour peu que nous nous en occupions. Nous avons la possibilité d’agir dans nos classes et dans tous les lieux possibles. Les moments cahotiques sont souvent des moments de renaissance. Profitons-en« .
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