Par Françoise Solliec
Pour alimenter la réflexion, il peut être utile de bien se représenter le devenir global des bacheliers. Comment se répartissent-ils dans les filières d’enseignement supérieur ? Etait-ce leur choix initial ? Y restent-ils ? De nombreuses études, tant nationales que locales, tentent de répondre à ces questions.
Publications nationales
Chaque année, la publication Repères et références statistiques du ministère donne un état très complet des chiffres de l’éducation.
Ainsi, dans la version 2009, on y apprend que 99,7% des bacheliers généraux 2008 poursuivaient des études supérieures contre 75,5% des bacheliers technologiques et seulement 23 ,4% des bacheliers professionnels. Ce sont les filières universitaires (hors IUT) qui accueillent le pourcentage le plus fort de bacheliers généraux, 53,6%, les STS de bacheliers technologiques et professionnels (respectivement 43 et 17%).
Les étudiants entrant en 1ère année à l’université en 2008, toutes filières confondues (y compris IUT et écoles d’ingénieurs internes) étaient pour les ¾ des bacheliers généraux, pour 15% des bacheliers technologiques et pour 8% des bacheliers professionnels ou des admis sur titre. Sans trop de surprises, on constate que les bacheliers professionnels se répartissent plutôt en AES et STAPS, où sont également assez présents les bacheliers technologiques.
Un an après, 63% des étudiants continuent dans a même discipline, 11% se réorientent dans une autre filière universitaire et 26% quittent l’université. Ces derniers sont les plus nombreux en AES, lettres et langues.
La publication (chapitre 6 : étudiants)
http://media.education.gouv.fr/file/2009/89/7/chap6-18_73897.pdf
http://media.education.gouv.fr/file/2009/89/3/chap6-20_73893.pdf
Différentes études statistiques sont consacrées à des aspects plus pointus. Ainsi, la note 06.29 de décembre 2006 de la DEPP du ministère précise le devenir des bacheliers 2002. Un commentaire en a été donné sur le dossier orientation duCafé.
Juste après le bac, 88% des bacheliers poursuivent leurs études dont 35% en université, 32% en STS ou IUT, 8% en CPGE. Trois ans plus tard, huit sur dix sont encore étudiants. Mais tous ne rencontrent pas les mêmes difficultés. 45% des bacheliers inscrits en licence parviennent en troisième année sans redoubler. 71% des bacheliers inscrits en IUT, 63% de ceux inscrits en STS obtiennent leur diplôme en deux ans.
Mais deux ans après le bac, 18% des bacheliers technologiques ont arrêté leurs études, soit trois fois le taux des bacheliers généraux. La moitié des bacheliers technologiques ont changé d’affectation soit là aussi trois fois le taux des bacheliers généraux.
Comment les étudiants expliquent-ils ces échecs ? Un étudiant en université sur quatre a du mal à s’organiser dans son travail et un sur trois manque d’intérêt pour les matières étudiées. Mais la première difficulté rencontrée par les étudiants (37%) ce sont les difficultés financières.
Lire la suite de l’article du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/Orientation_Terminale.aspx
La note 06.29
http://media.education.gouv.fr/file/48/1/5481.pdf
Les bacheliers « de première génération » : des trajectoires scolaires et des parcours dans l’enseignement supérieur « bridés » par de moindres ambitions ?
« La moitié des bacheliers provient aujourd’hui de familles dans lesquelles aucun des parents n’était titulaire de ce diplôme » affirment Jean-Paul Caille (DEPP, ministère de l’éducation nationale) et Sylvie Lemaire (SIES, ministère de l’enseignement supérieur). Cependant la trajectoire scolaire de ces bacheliers est nettement différente des autres : « Tout se passe comme si le fait de vivre dans des familles éloignées de l’école et souvent moins convaincues de l’utilité professionnelle des diplômes les plus élevés, fragilisait le rapport de ces jeunes aux études, tant au niveau de la perception des opportunités apportées par certaines filières qu’à celui du vécu de leur scolarité ».
Le dossier
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=FPORSOC09N
Quelques exemples d’études locales
En Ile-de-France
Selon l’étude très complète réalisée par les services académiques d’information et d’orientation des 3 académies d’Ile-de-France sur le devenir des bacheliers 2006, l’université attire un peu moins de la moitié des bacheliers généraux, tous bacs confondus, le cinquième des bacheliers technologiques et seulement 8% des bacheliers professionnels (pour lesquels on enregistre par la suite le plus fort type d’abandons). L’entrée en STS ou IUT est le choix d’1 bachelier général sur 10, de 4 bacheliers technologiques sur 10 et de 2 bacheliersprofessionnels sur 10, ces derniers se retrouvant presque aux ¾ dans d’autres types de formation ou dans la vie active. A noter que les universités franciliennes accueillent environ 1 sur 5 des entrants à l’université au niveau national, la moitié d’entre eux étant inscrits dans les 8 universités parisiennes.
L’étude
http://www.ac-paris.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2008-10/synthese_08.pdf
Que deviennent les bacheliers du Nord-Pas-de-Calais ?
Dans son dossier sur l’orientation, le Café a consacré un long article à une étude de suivi de l’université de Lille.
Pourquoi certains bacheliers arrêtent-ils leurs études ? Confiée à l’Ofip(Observatoire des formations et de l’insertion professionnelle de l’université des sciences et technologies de Lille), une étude analyse le devenir des bacheliers 2005 de la région qui ne sont pas entrés dans l’enseignement supérieur régional. On a là une enquête de suivi assez rare qui permet de comprendre les freins à la poursuite des études et qui est tout à fait bienvenue alors que les experts gouvernementaux annoncent une perte de 150 000 étudiants dans les années à venir.
Lire la suite de l’article du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/Orientation_Terminale.aspx
L’étude
http://www.poleuniv-lille-npdc.fr/n_telecharg/ores/05-06_B_R007.pdf
En Franche-Comté
Pour leur part, le rectorat de Besançon et la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt de Franche-Comté ont lancé une enquête sur le devenir des bacheliers franc-comtois de la session 2007.
7281 bacheliers 2007, soit 76%, ont répondu à l’enquête.
87% de ces bacheliers poursuivent des études, le plus souvent en licence, 36%, en BTS 29%, en DUT pour 12 %, en CPGE 9% ainsi q ue dans des écoles spécialisées. Sur les 13% qui ne poursuivent pas d’études, 8% sont en emploi, 3% en recherche d’emploi..
L’enquête
http://www.ac-besancon.fr/spip.php?article1246