Par Françoise Solliec
Comment ne plus être affecté quand on est affecté ? APB peut devenir votre ami. Pour de nombreux élèves et parents, la procédure APB est un (gros) obstacle de plus à franchir dans le parcours semé d’embûches de l’orientation des futurs bacheliers. Une experte en la matière, Isabelle Bouillot, du SAIO de Paris, explique comment en faire votre appui.
Comprendre la procédure Admission Post Bac
Admission Post Bac, ou APB, est la procédure à suivre, désormais obligatoire pour tous les bacheliers français qui souhaitent entrer dans une filière d’enseignement supérieur, à l’exception de différentes écoles (la liste des filières concernées par APB est précisée sur le site).
Il s’agit tout d’abord d’une procédure informatisée de recueil de vœux, puis d’affectation en fonction de plusieurs critères (capacités d’accueil dans les filières, ordre des vœux, avis des établissements pour les filières sélectives). Mais APB comprend aussi un volet d’informations et d’explications, notamment un guide du candidat, à lire très attentivement. Il permet enfin, pour certaines universités, de rentrer dans une procédure d’orientation active, déconnectée du processus d’affectation, dans laquelle les candidats peuvent recevoir des conseils et prendre rendez-vous pour des entretiens (les pages dédiées à l’orientation active sont accessibles à partir de la rubrique « votre académie » sur la page d’accueil).
APB est une procédure relativement complexe, mais tous les professeurs principaux et tous les conseillers d’orientation ont été invités à suivre une formation APB. N’hésitez surtout pas à les contacter si vous en sentez le besoin. De nombreuses académies et l’Onisep proposent par ailleurs des guides en ligne qui peuvent vous donner des informationsutiles.
Le site
http://www.admission-postbac.fr/index.php
Ne loupez pas une étape
Au cœur d’APB, déclare Isabelle Bouillot, se trouve la procédure informatisée d’affectation des bacheliers (tous, pas seulement ceux de l’année) souhaitant poursuivre des études dans l’enseignement supérieur. Elle se déroule en plusieurs étapes, après une phase d’information, ouverte sur le site dès le 3 décembre 2009. A noter dans les nouveautés de l’année, l’extension aux écoles d’architecture et la prise en compte de la réforme des études de santé (1ère année commune avec la pharamcie)
1ère étape : 20 janvier – 20 mars. Enregistrement des vœux
Pour faciliter les opérations, APB propose en téléchargement un guide général du candidat détaillant les actions à effectuer pour établir la connexion, identifier le candidat et enregistrer ses vœux. De nombreuses académies et régions éditent aussi un guide local, précisant les spécificités du territoire. Ces guides sont distribués aux élèves dans chaque établissement, accompagnés parfosi d’une lettre aux parents. Avec le guide général, « ils constituent un outil dont on ne saurait trop recommander l’utilisation », affirme Isabelle Bouillot.
Le conseil du Café : lisez attentivement ces guides ainsi que celui de l’Onisep sur Admission post bac. Si vous avez laissé passer la date, la procédure d’admission complémentaire de juin est pour vous … mais seulement là où il y a des places vacantes.
Le classement des vœux peut être modifié jusqu’au 4 juin.
En effet, au fur et à mesure que les candidats accumulent de l’information, ils peuvent souhaiter modifier l’ordre de leurs choix (par contre il est impossible d’en rajouter). Cette hiérarchie est décisive, car un candidat affecté sur un de ses vœux, par exemple le 3ème, ne sera considéré pour aucun de ses vœux suivants (et libérera même une place s’il avait été retenu pour l’une de ces formations).
Les dosssiers papier pour les filières sélectives doivent être envoyés avant le 2 avril 2010.
2ème étape : les 3 phases d’admission de juin et de juillet
En fonction des capacités d’accueil des filières générales, des vœux des candidats et des retours des filières sélectives, un premier ensemble d’affectations est prononcé, consultable du 10 au 13 juin. Selon Isabelle Bouillot, cette phase concerne environ 80% des candidats, qui n’ont plus alors, s’ils acceptent définitivement cette affectation, qu’à procéder à l’inscription administrative correspondant à leur affectation, sous réserve, toutefois, de l’obtention du baccalauréat. Dans cette phase, sont affectés aussi bien des candidats dans des filières non saturées (philosophie par exemple ou sciences exactes ou certaines langues) que des candidats qui ont demandé des filières hyperprisées tels arts plastiques en Ile-de-France et qui sont alors tirés au sort parmi les bacheliers franciliens de l’année, considérés comme prioritaires par rapport aux autres.
Le conseil du Café : pensez à vous renseigner sur les statistiques de demandes correspondant à vos vœux et formulez-les en connaissance de cause. Peut-être d’autres établissements sont moins demadés pour une formation identique. N’oubliez pas que vous êtes en général prioritaire dans votre académie.
Au fur et à mesure des places libérées par désistement (non réussite au bac, départ à l’étranger, acceptation dans une filière hors APB) les candidats en attente à l’issue de la première phase se voient proposer des affectations. « Il serait très imprudent de refuser alors la proposition » précise Isabelle Bouillot, « car le candidat serait considéré comme démissionnaire et n’entrerait plus dans le processus ». Il peut en revanche, à chaque phase, sauf la dernière, répondre un « oui, mais » ou un « non, mais » qui le laisse encourse pour une phase ultérieure, au cas où des places redeviendraient disponibles pour un vœu plus élevé.
Les candidats qui n’ont pas obtenu d’affectation à l’issue de ces phases doivent suivre la procédure complémentaire qui se déroule depuis fin juin jusqu’à septembre. « En Ile-de-France, l’an dernier, tous les nouveaux bacheliers ont obtenu une affectation dans une filière d’enseignement supérieur » déclare Isabelle Bouillot. Cependant, pour un nombre non négligeable d’étudiants, cela s’accompagne de pas mal d’inquiétude et de démarches, pas forcément bien venues pour les interlocuteurs.
Le conseil du Café : regardez dans le guide Onisep APB à quoi mènent les réponses « oui, mais » et « non, mais ». Vous aurez peut-être envie de les utiliser.
Ne pas oublier la dernière étape, l’inscription administrative, qui se déroule directement dans l’établissement.
Toutes les procédures sont décrites dans le guid téléchargeable sur le site APB ou celui réalisé par l’Onisep, un peu plus détaillé.
Le site Admission post bac
http://www.admission-postbac.fr/index.php
Le guide de l’Onisep sur APB 2010
http://www.onisep.fr/onisep-portail/DisplayFile?file=5083[…]
Un important suivi académique et régional
Compte tenu des spécificités franciliennes (17 universités, 3 académies, un nombre très important de bacheliers à affecter et de nombreuses filières à capacité d’accueil très inférieure à la demande), un gros travail est fait en « back office » pour assurer le bon déroulement des opérations.
« Tout le travail autour de l’orientation est important » affirme Isabelle Bouillot, « on accuse souvent la complexité de la procédure pour des problèmes qui sont en fait davantage liés à des diffucultés personnelles de choix et de détermination ».
Afin de tisser autour de l’élève et de sa famille un réseau d’aide et de soutien, tous les proviseurs, les directeurs de CIO, les CPE ont été informés, par bassin, du contenu et du calendrier de la procédure. Les enseignants (professeurs principaux de 1ère et terminale et les COP) bénéficient d’une formation spécifique. Tous les supports de formation ont été réalisés au niveau de l’Ile-de-France.
Comme l’an dernier, Isabelle Bouillot et ses collègues s’apprêtent à suivre les taux de connexion des élèves au cours de la 1ère étape. « Les élèves peuvent se connecter de chez eux ou de l’établissement, mais ils doivent fournir une adresse mail active. Nous avons la possibilité de suivre le nombre de dossiers validés et de relancer les établissements si nécessaire ».
La région Ile-de-France subventionne un site spécifique, qui décrit notamment le plan réussite en licence et la procédure d’orientation active offerte par les universités franciliennes. On y trouvera aussi de précieux renseignements sur les spécificités de l’enseignement supérieur en Ile-de-France, et pour ceux qui se pposeraient encore la question « Pourquoi choisir l’université ? » les réponses des 17 présidents des universités franciliennes.
Tous les acteurs de post bac Ile de France se retrouveront au salon APB, les 8 et 9 janvier, à la porte de la Villette.
http://www.postbac-iledefrance.fr/
http://www.postbac-iledefrance.fr/comprendre-les-specificites[…]
Des liens à retravailler entre APB et l’orientation acti ve
Dans le guide de rentrée 2009 pour les parents, le Café pédagogique donnait quelques aperçus dy rapport remis par Bernard saint-Girons, délégué interministériel à l’orientation, à Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur.
Le rapport s’ouvre sur une estimation assez sévère de la procédure Admission post-bac (APB) utilisée par les lycéens pour continuer dans le supérieur. B Saint-Girons dénonce son pilotage technocratique et ses faibles performances : depuis la généralisation d’APB, les lycéens auraient moins demandé de conseils sur leur orientation !
Il demande donc de mobiliser les enseignants du secondaire et propose d’étendre en première la procédure APB pour bien séparer la phase de conseil de celle des vœux
Ainsi en première, le jeune lycéen recevrait des informations sur le post-bac,il aurait unentretien avec son professeur principal avant janvier. En janvier il entrerait en discussion avec les établissements d’enseignement supérieur. En terminale, il aurait reçu avant fin octobre une réponse de l’enseignement supérieur et en janvier le conseil de classe statuerait. La pré inscription ne commencerait qu’après la fin janvier.
Lire la suite de l’article
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/106_[…]
Quelques chiffres
Le diaporama Admission post bac réalisé en octobre 2008 par le SAIO de l’académie de Dijon donne le bilan de l’affectation sur 1er vœu de la procédure APB 2008, au niveau national. Sur les 424 709 dossiers déposés sur APB, la répartition des demandes était de 43% en L1, 10%en IUT, 28% en STS et 15% en CPGE. Près de 70% des candidats affectés en L1 l’ont été sur leur 1er vœu, 64% en IUT, un peu plus de 60% en STS et 45% en CPGE.
Le document
http://www.ac-dijon.fr/Orientation/Outils-professionnels/Admi[…]
Le rectorat de Paris constatait en avril 2009 une répartition des vœux sensiblement différente. Après les mouvements dans les universités, seuls 27,6% des quelques 130 000 lycéens ayant déposé un dossier sur APB demandaient une L1 en 1er vœu, tandis que 32,3% des 1ers vœux allaient à un BTS.
http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_109554/voeux-des-elev[…]
L’académie de Toulouse a publié un bilan de l’affectation 2009 : sur les 27 000 dossiers de candidature, environ 7 600 formulaient un 1er vœu universitaire (mais plus de 11 000 bacheliers y ont été affectés), 9 850, soit plus du 1/3 damandaient une STS (près de 5 500 affectés) et 3 200 une CPGE (2 000 affectés).
Le bilan