Par François Jarraud
Recul élastique : la formule semble convenir aux décisions ministérielles qui ont d’abord maintenu les concours 2010 en l’état, puis reconnu le maintien des IUFM pour les préparer. Reste l’équation entre des concours qui ignorent les masters et une préparation aux concours qui les impose. Des incohérences en perspective…
Les IUFM maintenus officiellement en 2009-2010
» Pour l’année transitoire 2009/2010 l’inscription en IUFM vaudra également inscription en M1 par convention avec les universités afin de favoriser le processus de mastérisation ». Dans un communiqué publié le 31 mars, Xavier Darcos et Valérie Pécresse ont confirmé le maintien de la formation des enseignants en IUFM en 2009-2010. Venant après le maintien des concours traditionnels en 2009, ce recul répond à demande de la Coordination de la formation des enseignants.
Les ministres ont aussi confirmé que pourront s’inscrire aux concours des étudinats inscrits en M2 ou, par dérogation, en M1, ou encore ceux qui seront présents aux épreuves d’admissibilité de la session 2009.
Mais les ministres ne reviennent pas sur la limitation à un tiers du service de la formation continue des nouveaux enseignants. Ils seront bien propulsés en classe en sortant de M2.
Le communiqué ministériel
http://www.education.gouv.fr/cid24259/le-recrutement-et-la-for[…]
Le dossier formation
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/ReformeFormation.aspx
L’analyse du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/30mars.aspx
Communiqué de la Coordination
http://coordination-fde.org/spip.php?article27
Formation des enseignants : Quels enjeux maintenant ?
« Les concours de recrutement, notamment ceux du second degré, devraient ne plus être exclusivement tournés vers l’amont de la formation universitaire, mais comprendre des épreuves tournées vers l’aval, c’est-à-dire, vers le métier que l’enseignant devra exercer ». Dans la confusion qui règne actuellement après les dernières décisions de X Darcos, peut-on s’en tenir au rétablissement des concours d’avant-réforme ?
Non estime Jean-Louis Auduc, directeur adjoint d’IUFM. Pour lui les anciens concours sont inadaptés à la formation des enseignants. Et il explique pourquoi…
Lisez l’article de JL Auduc
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/Aud[…]
A l’origine : Un recul et tout se complique…
L’annonce par X Darcos du maintien des concours habituels le 20 mars en 2010 est bien un recul. Mais est-ce compatible avec l’installation d’une nouvelle formation à ces concours ? Dans une lettre adressée aux syndicats le 20 mars, Xavier Darcos annonce que « les concours seront maintenus dans leur état actuel pour la session 2010 ». Le ministre a entendu la revendication qui secoue les universités depuis 2 mois. Même recul sur la formation professionnelle des enseignants : « à partir de la rentrée 2010, une partie des obligations de service, de l’ordre d’un tiers, sera consacrée à une formation continuée renforcée permettant la mise en place d’un tutorat et de retours réguliers en formation universitaire à visée disciplinaire ou professionnelle ». Par ailleurs le ministre accorde que pourront s’inscrire aux concours 2010 les étudiants déjà titulaires d’un master ou inscrits en M2 et , à titre exceptionnel, « les candidats présents aux épreuves d’admissibilité de la session 2009 » ainsi que « les étudiants inscrits en M1 à la rentrée 2009 ». Ces derniers devront obtenir leur M2 à l’issue de l’année 2010-2011 pour devenir fonctionnaires.
C’est dire qu’il règnait un certain flou entre le maintien de concours qui n’évoquait pas la nécessité d’être en master pour y accéder et un texte qui parlait de masterisation. Ce flou était d’autant plus grand que très peu d’universités ont défini un programme de master, la plupart refusant d’envoyer leurs maquettes. Enfin le texte ne mentionnait nulle part les IUFM qui pourtant semblaient déjà les seuls en état de proposer une formation effective à la rentrée…
Les critiques les plus dures sont venues des coordinations. La Coordination nationale des universités parle de « manœuvre dilatoire » et « d’invraisemblable inconséquence ». Elle demande le retrait de la réforme de la formation des enseignants. Sauvons l’Université souligne comme la Coordination dela formation des enseignants des incohérences du texte ministériel. » Autre casse-tête à venir pour les universités : pour la préparation des CAPES, il faudrait, si l’on suit la logique du ministre, assurer l’an prochain dans chaque discipline un M2 intégrant la préparation du concours ancien, un M1 intégrant la préparation du concours ancien et conduisant à un M2 sans préparation au concours, et un M1 sans préparation au concours, conduisant à un M2 avec préparation au concours nouveau… Et il en va exactement de même pour la préparation au professorat des écoles. On mesure l’opacité totale de l’offre de formation des universités l’an prochain ! » La Coordination FDE estime que » ce maintien des concours dans leur forme actuelle est une concession, dont il faut se réjouir, mais qui aboutit à une absurdité : il est impossible de préparer aux concours dans leur forme actuelle dans le cadre d’un master professionnel adapté à la préparation de concours modifiés ».
Interrogé par le Café, André Ouzoulias, professeur d’IUFM, reconnaît la concession ministérielle en ce qui concerne le concours mais assorti d’une « tromperie ». » Comme le maintien des épreuves est assorti d’une modification des conditions d’inscription énoncée au § 8 (seuls pourront s’inscrire les étudiants disposant d’un master ou inscrits en M2), cette concession est sans aucune valeur. En changeant le niveau de recrutement dès la prochaine session, Xavier Darcos engage en effet le processus de mastérisation voulu par le gouvernement dès 2009-2010, processus dont nous avons dit que, tel qu’il est conçu, il conduirait à une grave détérioration de la formation des enseignants… Si les syndicats acceptaient la modification des critères d’inscription, le processus de mastérisation serait lancé, avec leur accord, dans des conditions d’improvisation inacceptables au regard des exigences d’une formation d’enseignant. Les risques les plus importants que nous avons pointés jusqu’ici ne seraient pas évités : mise en concurrence des universités, des départements et des IUFM, maintien d’une année de M2 avec des objectifs inconciliables (ECTS du master, mémoire de recherche, concours et, éventuellement stage !), une 5e année de formation qui n’est plus rémunérée, dissolution progressive des IUFM, de leur potentiel de compétences et de recherche ».
Pour Jean-Louis Auduc, directeur-adjoint d’IUFM, également interrogé par le Café, « tout reste à faire… Trop tournés vers l’amont, c’est-à-dire vers la validation de savoirs universitaires, et peu vers l’aval, c’est- à-dire les compétences nécessaires à l’exercice du métier, ces concours doivent être modifiés dans l’avenir ».
En attendant, la journée du 24 mars devrait d’un coté voir défiler des syndicats ayant des approches différentes, de l’autre coté des tractations se nouer pour sortir d’un imbroglio administratif et politique.
Article de JL Auduc
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2009/Form[…]
Communiqué Sgen
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1969.html
Communiqué FSU
http://www.snes.edu/spip.php?article16865
Communiqué Coordination FDE
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2208
S.L.U.
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2207
Des universitaires menacent de bloquer le bac
D’après Libération, des universitaires en grève menaceraient de refuser de participer aux jurys du bac dans le but de bloquer l’examen. Cette proposition aurait déjà gagné plusieurs villes et universités. Si elle semble peu réaliste, elle témoigne de la force du mouvement à la veille d’une nouvelle manifestation « de la maternelle à l’université ».
Article de Libération
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/04/menace-sur-le-b.html