La carte scolaire de la science à la conscience
« La méthode de répartition des emplois… est détaillée. Son application au niveau national et au niveau académique, ainsi que l’utilisation des indicateurs de contexte géographique, démographique et social actuel sont décrites ». C’est une « opération transparence » que tente la Dgesco, cette année encore, en dévoilant les méthodes utilisées pour gérer les moyens de l’école primaire à la rentrée 2008.
« Au niveau national la répartition des emplois d’enseignants du premier degré vise à assurer une équité des dotations entre les académies, en tenant compte à la fois de la démographie des élèves et des disparités des situations géographiques et sociales » explique la brochure. La répartition des postes tient compte de l’évolution démographique, du taux d’encadrement global et d’un « indicateur de contraintes structurelles » qui reflète les différences de structures scolaires d’un département à l’autre. Dans un premier temps on prend en compte les évolutions démographiques, dans un second, on « rééquilibre » en s’appuyant sur les autres critères. Sur tous ces points, la brochure fournit chiffres et cartes à l’appui afin d’expliquer l’évolution des emplois.
Y réussit-elle ? Dans une certaine mesure oui. Et on se laisserait prendre à cet argumentaire technocratique si on oubliait de considérer les résultats. Parce qu’une simple comparaison entre les pages 14 et 23 montre que les régions où on supprime des postes sont souvent, comme par hasard, celles où il y a le plus d’élèves issus de CSP défavorisées. C’est le cas par exemple en Lorraine, en Champagne, en Picardie. Certes la croissance démographique n’est pas forcément au rendez-vous (comme en Lorraine). N’empêche : drôle d’équité que celle qui met le hisse le critère social au second plan. Et puis il y a le cas de la scolarisation à deux ans. « On constate que, d’une manière générale, les académies rurales ainsi que celles où la concurrence avec l’enseignement privé est la plus forte, sont celles qui ont les taux les plus élevés ». Justement on sait qu’elle profite particulièrement aux enfants des milieux défavorisés qu’on trouve plutôt dans les banlieues des grandes agglomérations. Drôle de carte scolaire…
La brochure
Carte scolaire du primaire : l’analyse du Se-Unsa
Après la publication par la Dgesco d’une brochure expliquant la confection de la carte scolaire, nous avons demandé à plusieurs organisations syndicales leur avis sur ce texte. Le Se-Unsa est le premier à nous répondre.
« Ce qui est contestable », note Stéphanie Valmaggia-Desmaison, secrétaire nationale, « c’est qu’on reste sur des critères et indicateurs remontant à une concertation de 2000 et que les choses ont considérablement évolué depuis… De plus, il n’y a plus de débat réel et d’analyse de ces données dans les instances ad hoc puisque cela se résume à une présentation sommaire accompagnée d’un débit de chiffres qui ne sont jamais mis en perspective ».
Le Se-Unsa remarque aussi que « la maternelle continue de faire les frais d’une politique de restrictions budgétaires acharnée. Il est clair que la non obligation scolaire en maternelle est un pont d’or pour le Ministère ». L’analyse fine des remplacements montre que « les moyens de remplacement sont présentés en hausse en terme de créations d’emplois mais on constate qu’ils demeurent insuffisants… Même si des créations d’emplois apparaissent concernant les remplaçants pour la formation continue, ce qu’on constate sur le terrain est tout autre. Faute de moyens suffisants en moyens de remplacement pour congés maladie, maternité … on récupère ces moyens qui du coup font défaut à la formation continue. On ne compte plus le nombre de stages annulés à cause de cela dans de multiples départements ».
Sur la carte scolaire
La carte scolaire en débat
Rased : La Fname fait le point
« Alors qu’ils sont présentés comme «personne ressource » pour leurs collègues, ces enseignants n’auront matériellement plus le temps ni les possibilités de leur venir en aide ». Dans un communiqué, Gérard Toupiol, président de la Fname, une association d’enseignants spécialisés, explique pourquoi la Fname continue le combat pour le maintien des emplois de Rased. « Ils ne pourront plus assurer le rôle de « lien » tenu auprès des parents comme des structures d’aide extérieures (CMPP, secteur médico-social). D’autre part, le choix des écoles où ils sont affectés a souvent été fait en fonction des postes vacants disponibles (retraites…), et non pas en fonction des besoins des secteurs ».
Le pire, pour lui, c’est les retombées pour les familles. « Si les RASED s’affaiblissent ou disparaissent, l’effet en retour pèsera sur les écoles, les classes, les enfants et les familles : les élèves en grande difficulté n’auront plus d’autre choix que d’être pris en charge à l’extérieur de l’école. Or on sait que les structures (CMP, CMPP) sont déjà saturées, avec des listes d’attente et des délais qui augmentent. On sait que les prises en charge extérieures impliquent des problèmes matériels (déplacements, coûts…) pour des familles déjà fragilisées ».
Communiqué
Malgré 250 000 signatures, des résultats mitigés
Morano relance la guerre contre l’école maternelle ?
Nadine Morano en veut-elle à Xavier Darcos ? En promettant l’ouverture de « jardins d’éveil » début 2009, elle remet en question les efforts réels de Xavier Darcos pour reprendre contact avec les enseignants de maternelle.
« Dès la rentrée, nous allons expérimenter un autre mode de garde qui viendra compléter la palette déjà proposée, les jardins d’éveil pour les 2-3 ans ». Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la famille, relance la bataille contre l’école maternelle. Elle annonce que ces jardins « seront intégrés dans les écoles lorsque cela est possible. Le coût de fonctionnement d’une place de crèche est de 13 000 euros par an, celui d’un jardin d’éveil de 7500 euros. Le financement de 8000 places est prévu dans la nouvelle convention que nous signerons avec la CNAF. Il sera croisé, CAF, collectivités locales, parents en fonction de leurs revenus comme pour une place de crèche, mais aussi les entreprises qui, dans le cadre de leur politique familiale, pourront financer les places de jardins d’éveil tout comme elles financent des places de berceaux ».
Ces propos sont d’autant plus surprenants qu’ils viennent après la publication des rapports Tabarot et Papon qui avaient été si mal accueillis que Xavier Darcos avait été obligé de négocier avec l’Ageem (association d’enseignants en maternelle) pour calmer le jeu. Or ce que ces rapports préconisaient c’était déjà la suppression de l’école maternelle avant 3 ans et son remplacement par un service payé par les familles : le jardin d’éveil. Les propos de N Morano ruinent ces efforts de X Darcos.
Le Snuipp a beau jeu de relever que » cette mesure cache mal la volonté d’économiser des postes à l’école maternelle, de remettre en cause le principe de gratuité et d’aboutir à une réduction des ambitions du service public d’Education. Cette mesure revient sur la loi actuelle qui prévoit la scolarisation des enfants de moins de trois ans, en priorité, dans les écoles situées dans un environnement social défavorisé ».
Article du JDD
Communiqué Snuipp
Le dossier Maternelle à 2 ans du Café
Jardins d’éveil : une mauvaise nouvelle pour le Se-Unsa
« L’annonce par Nadine Morano du lancement d’une expérimentation de jardins d’éveil est-elle une bonne nouvelle pour les 2-3 ans et leur famille ? « A cette question le Se-Unsa répond clairement « non ».
« Les choix budgétaires indiquent que cette nouvelle structure sert de paravent à la diminution de l’offre d’accueil globale des 2 ans. Les « jardins d’éveil », payants, pourraient concerner 8 000 enfants maximum. Parallèlement, les suppressions d’emplois ont diminué de 30 % les capacités d’accueil gratuit des tout petits en maternelle ! »
Communiqué
Les désobéisseurs ouvrent une caisse de solidarité
130 enseignants du primaire de Haute-Garonne seraient en désobéissance ouverte et refuseraient d’appliquer les programmes 2008. Frappé lui-même par des retenues sur salaire, Alain Refalo annonce la création d’une caisse de solidarité départementale qui complète la caisse nationale déjà existante.
Le blog d’A Refalo
Les précaires lancent une pétition
Avec le soutien du Snuipp, Se-Unsa, Sgen, Fo, CGT, les collectifs EVS, qui regroupent des emplis vie scolaire lancent une pétition contre la précarité.
La pétition
Angers revient à 9 demi-journées d »école
Dès la rentrée 2009, les écoles primaires d’Angers seront ouverte sle mercredi matin, renouant ainsi avec un rythme plus conforme aux besoins de l’enfant.
Article Ouest France
Des parents contre un projet d’Epep
Des parents d’élèves de Nogent-sur-Marne (94) occuperont le 31 mars l’école Paul Bert. Depuis décembre 2008, ils protestent contre un projet de réunion de deux écoles, Paul Bert et Môquet, voulu par le maire, Jacques JP Martin.
Celui-ci souhaite ainsi assurer « une meilleure synergie entre les deux établissements » et partager entre e eux divers équipements. L’Inspection académique vient de bloquer un des deux postes de directeur. Il n’y aura plus qu’un seul directeur pour les 28 classes des deux écoles.
Blog des parents
Blog Nogent Citoyen
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