Nouvelle (GFEN) a tenu son congrès à Besançon, du 9 au 12 juillet 2007,
réunissant plus de 160 participants sur le thème : « Défis pour
l’éducation : quelles pratiques du savoir ? Quelles alternatives à la
formation ? »
Pour
les responsables du GFEN, l’objectif était à la fois de « s’inscrire
contre les logiques du renoncement » et d’explorer les conditions d’une
« nouvelle étape de la démocratisation ». Cherchant à comprendre le
point de vue d’acteurs différents, le congrès avait invité plusieurs
chercheurs et universitaires, de responsables de mouvements d’éducation
populaire (Ligue de l’Enseignement, Francas, CEMEA, FOEVEN, ICEM), mais
aussi d’institutions et d’organismes chargés de formation (rectorat,
institut de formation des travailleurs sociaux, IFOREP…), des élus
(Conseil Général de Gironde, Conseil Régional Rhône Alpes), de
représentants syndicaux (FSU, SNUipp, SNES, SGEN)… ainsi que des
délégations de Colombie, du Togo, de Belgique et de Suisse.
La première journée, consacrée à
l’actualité des travaux de Henri Wallon, figure emblématique du GFEN,
avait pour ambition d’étayer la réflexion sur des sujets d’actualité,
interrogeant les notions de talents et d’aptitudes, les théories du
handicap socio-culturel et les injonctions actuelles poussant à
l’individualisation de l’enseignement.
« Talents » et « aptitudes » en question…
Après divers ateliers
visant à s’approprier des textes fondateurs pourtant complexes sur la
théorie des milieux ou la place de l’activité et le rôle de l’autre
dans le processus de développement, Jean-Yves ROCHEX, professeur à
Paris VIII , intervenait pour présenter les ruptures apportées par
Henri Wallon dans la façon de penser le développement de l’enfant :
rôle moteur du social, tant sur le plan de la personnalité, des affects
et du psychisme que des apprentissages, rôle structurant des activités
« organisant le débat » des élèves avec l’univers normé des
apprentissages…
Cette journée se clôturait par une
table ronde sur « Les ‘talents’ et les ‘aptitudes’ en question ».
S’appuyant sur les recherches actuelles, Michel DUYME, directeur de
recherche du CNRS au laboratoire d’épidémiologie génétique de l’INSERM
de Montpellier, renforça les assises scientifiques du « Tous capables »
du GFEN. Jean-Yves ROCHEX remit en question le « bon sens » des
pratiques d’individualisation, modalités aujourd’hui privilégiées pour
l’aide et la remédiation.
La
deuxième journée, intitulée « transformer le rapport à la culture :
savoir et création, une aventure humaine » commençait par des démarches
et ateliers vécus dans divers domaines (langues vivantes, arts
plastiques, écriture, philosophie, sciences, histoire…). Pour les
organisateurs du congrès, « le but de ces ateliers est d’être support à
une réflexion commune sur les risques de la transposition didactique et
sur les caractéristiques d’une autre approche des apprentissages,
soucieuse de restituer le sens et la genèse du savoir, des œuvres, plus
à même de parler à tous ».
En soirée, une nouvelle table ronde
explorait les enjeux d’une autre approche de la culture, dans la champ
de l’éducation, de l’action sociale et culturelle, réunissant Denis
PAGET, directeur de l’ouvrage de l’Institut de recherches de la FSU :
Aventure commune et savoirs partagés , Bernard DORAY, psychiatre au
Centre d’Etude des Traumatismes, Conception de LA GARZA-DORAY,
psychanalyste pour enfants et Daniel BOUCON, directeur de L’Espace
Planoise, théâtre implanté dans un quartier populaire de Besançon.
Investir le champ institutionnel pour
augmenter son pouvoir d’agir ?
La troisième journée était
plus spécifiquement consacrée à la formation : « Former / transformer :
déjà des alternatives… ». Après les interventions d’une élue du
Conseil Régional Rhône-Alpes et de la responsable nationale à
l’éducation des CEMEA, les congressistes étaient invités à participer à
des ateliers présentant diverses expériences : formation/accompagnement
d’équipes enseignantes du premier degré ; stages de formation continue
d’enseignants du secondaire ; actions de formation à l’accompagnement
scolaire, au travail social, à la formation professionnelle ; actions
en relation avec des collectivités territoriales (Education à la paix
avec la municipalité d’Aubagne).
Une
table ronde « Formation : enjeux et potentialités de développement »
permettait de confrontr les points de vue de responsables
institutionnels de formation et ceux des syndicats, tant sur les
résistances au changement que les perspectives de transformation.
En
soirée, le visionnement du film « LIP : l’imagination au pouvoir »,
suivi d’un débat avec Charles Piaget – acteur essentiel de cette lutte
locale qui a, encore aujourd’hui, figure de symbole bien au-delà de ses
murs – résonna en phase avec cette journée, montrant que souvent, le
dépassement par la création et la solidarité naissaient de l’impasse…
La dernière journée fut
principalement consacrée à la partie statutaire, au vote du
texte d’orientation et à l’élection de nouvelles instances.
Jacques BERNARDIN est le nouveau président du Groupe Français
d’Education Nouvelle, succédant à Odette BASSIS.