Un rapport de l’Inspection appelle à renforcer les activités expérimentales
« Mettre en œuvre des activités dans l’enseignement des SVT n’est pas une mode pédagogique… Une des spécificités de la discipline est la pensée expérimentale. Elle nécessite, dans la recherche d’une explication des phénomènes, une confrontation entre des faits (naturels ou provoqués expérimentalement) et des idées explicatives qu’il s’agit sans cesse d’améliorer. Chaque expérience est susceptible, dans des conditions définies, d’éprouver une ou des hypothèses explicative(s) précisant la nature d’une relation entre des paramètres et leur effet. »
D’emblée, dans ce rapport remis au ministre, pour l’Inspection générale de SVT les méthodes actives en SVT ne se discutent pas. C’est « la poussée du savoir universitaire » dans la discipline qui a amené les activités expérimentales dans la classe… « La formation au mode de pensée expérimental est devenue un objectif majeur. La pratique de raisonnements inductifs et déductifs, le développement d’une attitude critique, de la capacité à remettre en cause les interprétations des phénomènes provoqués par l’analyse expérimentale font désormais partie de cette formation. Il est apparu à la fois légitime et important pour les professeurs de dépasser un enseignement des résultats de la science et, de manière adaptée, de contribuer à cette formation intellectuelle originale en concevant des activités à portée éducative, chaque fois que cela est possible dans le cadre d’une situation expérimentale. » Une affirmation qui n’aurait sans doute pas été bien accueillie sous le ministre précédent…
Pour autant, si ces activités sont pleinement légitimes aux yeux de l’Inspection, « les professeurs qui enseignent les SVT au collège souffrent de ne pas avoir les conditions suffisantes pour donner plus de crédibilité à la formation au mode de pensée expérimental qu’ils ont la volonté de dispenser ». L’Inspection relève des obstacles matériels (des horaires insuffisants) et didactiques (l’Inspection évoque une « caricature de la démarche hypothético-déductive »). « Cette difficulté des professeurs tient en partie à leur formation initiale. En effet, la distance est grande entre l’enseignement universitaire, très spécialisé, le plus souvent magistral et fondé a posteriori par des travaux pratiques, et l’enseignement secondaire centré, chaque fois que cela est possible, sur une argumentation. »
Aussi l’Inspection demande que soient prises en compte dans la formation initiale des professeurs des compétences techniques, des compétences sur l’évaluation et des compétences didactiques propres à développer les activités expérimentales. Elle demande aussi des moyens. « L’organisation de groupes à effectifs allégés n’a rien d’une procédure de confort en SVT : il s’agit bien de mettre en place les conditions d’un enseignement pratique, condition nécessaire pour une approche raisonnée du réel complexe et pour attirer davantage de jeunes vers les carrières scientifiques… L’organisation de groupes à effectifs allégés n’a rien d’une procédure de confort en SVT : il s’agit bien de mettre en place les conditions d’un enseignement pratique, condition nécessaire pour une approche raisonnée du réel complexe et pour attirer davantage de jeunes vers les carrières scientifiques. »
http://media.education.gouv.fr/file/27/7/5277.pdf