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L’opération la Main à la pâte a relancé l’intérêt pour les sciences à l’école, mais sur le terrain, elle reste encore une goutte d’eau… Alors, que faire ? Surtout si on veut éviter le grand écart entre les sciences et une société de plus en plus irrationnelle ? Surtout pas une nouvelle réforme faite d’effets de manche de ministre, toujours sans suite ! C’est un travail à la base, une dynamique en réseau sur le terrain qu’il s’agit de générer. D’abord, convaincre que les sciences font désormais partie du » bagage intellectuel » de base. La nécessité d’un savoir scientifique optimum devient fondamentale pour tout un chacun. Sans repères scientifiques ou techniques, l’individu est autant illettré aujourd’hui que pouvait l’être au début du siècle celui qui ne savait pas lire. Notamment parce que ces savoirs sont devenus indispensables pour les choix personnels et pour participer à la vie démocratique de la Cité. Ensuite, il s’agit de repenser les méthodes pédagogiques. On ennuie les élèves par un enseignement saucissonné en disciples, chapitres et leçons compartimentées où les préoccupations des jeunes sont rarement prises en compte. Rien d’étonnant ensuite que la curiosité baisse gravement au cours de la scolarité. Enseigner n’est pas apprendre, bien au contraire !.. A travers les sciences -et les techniques à ne plus mépriser-, c’est un nouveau regard sur un monde complexe à générer. Ce qui est principal, c’est de conforter chez le jeune une disponibilité, une ouverture sur les savoirs ; une curiosité d’aller vers ce qui ne lui est pas évident, familier. Il importe d’aller au-delà de leurs habitudes, de leurs » prisons intellectuelles « . Les grandes questions auxquelles les jeunes seront confrontés sont complexes. L’autre priorité, c’est le développement de démarches d’investigation. Mais pas seulement la démarche expérimentale… La maîtrise de l’information, l’analyse systémique, la pragmatique ou la modélisation sont devenus des outils indispensables. Et ce, dès la maternelle… Au niveau du secondaire, une place très importante est » à faire » à la culture. Les savoirs enseignés ont besoin d’être situés… au travers de l’histoire des sciences, de l’épistémologie, de l’anthropologie et de l’éthique. L’environnement, la santé, le civisme sont de bonnes accroches transdisciplinaires. Et… les enseignants peuvent d’abord être là pour leur donner envie, les débloquer, leur fournir quelques » grands » repères de sens – » les basics « – et les conduire à mettre en liens sciences, éthique et société. André Giordan Pour en savoir plus : |
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