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Devant ces tensions insoutenables, le ministère, aimablement conseillé par quelques grandes sociétés privées, trouverait la parade pour massifier l’usage des technologies et reprendre ainsi l’initiative. Des produits « clés en main », pédagogiquement traditionnels et peu dérangeants, seraient amplement diffusés. Des cartables électroniques, bourrés de cours réalisés par les mêmes sociétés (ou la même société ?) qui éditaient auparavant les manuels seraient mis à la disposition de tous les élèves en échange d’une participation modique. Les habitudes « je montre, tu fais, j’évalue » seraient remplacées par « elle (il) montre (la machine ou l’écran de télé relié à la machine), tu fais, j’évalue » et fabricants de matériels, éditeurs et professeurs seraient ainsi satisfaits… Les e-Profs, épuisés et menacés d’extinction, se trouveraient à nouveau marginalisés. On utiliserait de temps en temps leurs projets comme illustrations au cours de magnifiques conférences pédagogiques. Mais on insisterait bien sur le caractère très (trop ?) novateur et la seule valeur d’exemple de ces réalisations afin de tempérer les réactions des p-Profs… On entendrait alors monter de l’assistance ce murmure: « c’est bien joli tout ça, mais dans ma classe, c’est impossible… » et tout recommencerait comme avant… |
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